Aux lecteurs

Chers amis,

« L’Année de la Foi » de l’Église catholique romaine fut inaugurée le 11 octobre 2012 et doit s’achever le 24 novembre 2013. Cette « Année de la Foi » est une séduction habilement présentée. L’étude des documents officiels relatifs à son programme montre qu’il s’agit d’une remise au goût du jour des dogmes de Vatican II. Sous couvert d’œcuménisme, donc, l’objectif numéro un de cette année est de promouvoir l’affiliation à Rome. Déjà l’Alliance Baptiste Mondiale est tombée dans le panneau. Des journaux, des magazines, des vidéos et des articles sur l’Internet appellent à la participation. En tant que chrétiens, nous avons le devoir de résister à ces attaques contre l’Évangile de la grâce divine. L’article ci-dessous analyse clairement les implications de « L’Année de la Foi ». Veuillez étudier cet article, le diffuser autour de vous, et si possible l’afficher sur un blog ou un site Internet. Nous vous demandons aussi de porter dans la prière la possibilité d’adresser, le cas échéant, une lettre sur « L’Année de la Foi » au rédacteur de votre journal quotidien.

Bien à vous dans le Christ Jésus, au service de son Évangile,

Richard Bennett et Timothy F. Kauffman

Lors du synode des évêques à Rome en octobre 2012, le pape Benoît XVI a inauguré « L’Année de la Foi », préalablement annoncée dans sa Lettre Apostolique intitulée Motu Proprio Data. Il a choisi la date du 11 octobre 2012 parce qu’elle est à la fois le 50e anniversaire du second concile du Vatican et le 20e anniversaire de la publication du Catéchisme de l’Église catholique de 1992[1]. Dans sa lettre Motu Proprio Data Benoît XVI réaffirme la conviction qu’exprimait Jean-Paul II, à savoir que Vatican II demeure « la grande grâce accordée à l’Église au vingtième siècle » et représente « une boussole sûre pour nous diriger en ce vingt-et-unième siècle qui commence. » Effectivement, les enseignements de Vatican II sur l’œcuménisme sont bien « une boussole sûre » permettant de comprendre les orientations actuelles de la papauté : la « nouvelle «évangélisation » de l’Église catholique, définie par Vatican II, n’est rien de moins qu’un vaste projet destiné à piéger l’Église véritable de notre Seigneur Jésus-Christ. Son principal objectif est de séduire à leur insu les chrétiens et de les éloigner de la foi biblique, d’ôter tout obstacle à « la parfaite communion ecclésiale », et de réunir tout le monde sous le joug catholique romain.[2] C’est une phrase de Spurgeon qui définit le mieux ce synode des évêques et cette « Année de la Foi » qui vient de s’ouvrir : « Bien que la religion de Rome représente l’essence du mensonge et la quintessence du blasphème, elle n’en fascine pas moins une certaine catégorie de protestants. »[3] Nous allons voir qu’en effet le but de cette « Année de la Foi » est bien de « fasciner une certaine catégorie de protestants. »

Le cinquantième anniversaire du concile Vatican II

La raison essentielle de commémorer Vatican II à l’occasion de cette « Année de la Foi » est que les ouvertures œcuméniques de ce concile ont été une grande réussite. Il a officiellement fait passer l’Église catholique de la séparation d’avec les autres religions à une double stratégie d’acceptation, pour gagner le monde et le ramener à Rome. Premièrement, il a officiellement déclaré que des religions païennes telles que l’islam, le bouddhisme et l’hindouisme étaient acceptables aux yeux de la papauté[4]. Deuxièmement, le concile s’est adressé tout particulièrement aux évangéliques. Pour la première fois, il les a appelés « frères séparés », alors qu’auparavant ils étaient toujours qualifiés d’« hérétiques ». Le document conciliaire n° 42 décrit en détail les méthodes de l’œcuménisme, dont la plus importante est l’utilisation du « dialogue » pour exercer une influence croissante sur les églises évangéliques fidèles à la Bible. L’Église catholique explique clairement que le but du dialogue est de « transformer les modes de pensée », afin de réunir « peu à peu » tous les chrétiens professants dans « une célébration commune de l’Eucharistie » sous l’égide du Pape.

« [Le dialogue œcuménique] sert à transformer les modes de pensée, les comportements, et la vie quotidienne de ces communautés [non catholiques].  Il prépare ainsi la voie vers leur unité dans la foi au sein de l’Église une et visible. Par cette voie, peu à peu, après avoir surmonté les obstacles empêchant la parfaite communion ecclésiale, se trouveront rassemblés par une célébration eucharistique unique, dans l’unité d’une seule et unique Église, tous les chrétiens. Cette unité, le Christ l’a accordée à son Église dès le commencement. Nous croyons qu’elle subsiste de façon inamissible [ne pouvant être perdue] dans l’Église catholique… »[5]

Le synode des évêques d’octobre 2012 fait bien ressortir qu’après cinquante années de mise en œuvre, ce programme de dialogue œcuménique a remporté un plein succès. Cela apparaît clairement dans les modifications de la terminologie des documents catholiques destinés aux non catholiques, en particulier aux évangéliques. Toutefois, ces documents ont beau contenir beaucoup plus d’éléments empruntés aux Écritures et s’efforcer soigneusement d’imiter les schémas de pensée et le vocabulaire des évangéliques, leur seul but est de faire accepter telle quelle la doctrine catholique traditionnelle dans tout ce qu’elle a d’anti-biblique. Derrière cette nouveauté romaine, on retrouve la réaffirmation pure et simple des dogmes anciens qu’on impose sans merci aux catholiques depuis des siècles. Cinquante années de « dialogue œcuménique » ont permis de mettre en lumière une énorme infrastructure catholique servant à introduire ce « cheval de Troie » que certains évangéliques, en particulier, ont bien voulu remorquer jusque dans leur église.

La célébration du 20e anniversaire du Catéchisme de l’Église catholique

Lors de cette « Année de la Foi » on marque le 20e anniversaire du Catéchisme surtout pour souligner le fait qu’il comprend une dimension œcuménique, dimension « assumée dans l’enseignement de base de tous les fidèles de l’Église [catholique] ». [6] C’est le Pape Benoît XVI, alors le cardinal Ratzinger, qui sous l’autorité du pape Jean-Paul II dirigea la publication de ce Catéchisme de 1992. Pour la première fois en près de cinq cents ans, l’Église catholique publiait un Catéchisme universel. Quoiqu’il se veuille orienté vers l’œcuménisme, ce Catéchisme n’en déclare pas moins que le pape exerce sur l’Église un pouvoir universel et qu’il est le pasteur de tous :

« Le Pontife romain a sur l’Église, en vertu de sa charge de Vicaire du Christ et de Pasteur de toute l’Église, un pouvoir plénier, suprême et universel qu’il peut toujours librement exercer. »[7]

 

Un appât amorcé au moyen d’un prétendu évangile

Il apparaît donc clairement que « L’Année de la Foi » vise simplement, une fois de plus, à « vendre » (sous un emballage remis au goût du jour) les dogmes romains définis par le concile de Vatican II. C’est ce que déclare explicitement le document sur Instrumentum Laboris publié par le synode d’octobre 2012 et décrivant les techniques de « la Nouvelle Évangélisation » :

« L’Église perçoit comme son devoir de réussir à imaginer de nouveaux instruments et de nouveaux mots pour que la parole de la foi, qui nous fait renaître à la vie, à la vraie vie en Dieu, puisse être entendue et comprise dans les nouveaux déserts du monde également. »[8]

Autrement dit, il faut « réussir à imaginer de nouveaux instruments et de nouveaux mots » pour transmettre les mêmes vieilles erreurs. Remarquons qu’à « l’Année de la Foi » s’attachent toutes les manifestations typiques de la servitude romaine : les indulgences papales pour écourter les souffrances des âmes du « purgatoire », le culte rendu à Marie, et cette abomination qu’est le sacrifice eucharistique idolâtre. Par exemple, le pape Benoît XVI a promulgué une « indulgence plénière » pour « l’Année de la Foi » par la déclaration suivante :

« En vertu du pouvoir conféré par le Christ… Durant… cette année, ces fidèles pourront acquérir l’indulgence plénière des peines attachées à leurs péchés, en suffrage des défunts comme aux repentis vivants qui prieront aux intentions du Saint-Père. »[9]

L’indulgence papale, annonce-t-on, sera accordée à tous ceux qui assisteront à trois prédications de mission, ou à trois leçons consacrées aux actes conciliaires ou aux articles du Catéchisme, à ceux qui iront en pèlerinage sur des sites sacrés, y compris les basiliques papales et les sanctuaires consacrés à Marie, ou qui visiteront pieusement un baptistère pour y renouveler leurs promesses baptismales.[10]

De plus, lors de la messe de canonisation des nouveaux saints au synode, le pape Benoît XVI invita les participants à se tourner vers « La Vierge Marie, Celle qui est la Reine de tous les saints », puis il évoqua Lourdes et la « Grotte des Apparitions de Notre-Dame ». Il confia à la Vierge « les missionnaires, les hommes et les femmes, religieux ou laïcs, qui répandent la bonne semence de l’Évangile dans toutes les parties du monde. »[11] D’autre part, le 13 octobre de l’Année de la Foi « mettra l’accent sur la présence de Marie dans l’Église » ; le 2 juin, jour de la Fête-Dieu, on adorera le Saint-Sacrement au même moment partout dans le monde. »[12] De toute évidence, les dogmes du concile de Trente (1545-1563), le culte superstitieux et moyenâgeux de Marie, et la pratique idolâtre de l’adoration eucharistique ont encore cours dans la Rome papale actuelle ; « L’Année de la Foi » tente seulement de les faire mieux accepter par les chrétiens bibliques.

Quelques « nouveaux mots » exprimant l’évangile selon Rome

Dans la section 18 du document sur Instrumentum Laboris  (voir note 8) le synode des évêques déclare :

« La foi chrétienne n’est pas seulement une doctrine, un savoir, un ensemble de règles morales, une tradition. La foi chrétienne est une rencontre réelle, un rapport avec Jésus-Christ. Transmettre la foi signifie créer en tout lieu et en tout temps les conditions pour qu’advienne cette rencontre entre les hommes et Jésus-Christ. Toute évangélisation a pour objectif de réaliser cette rencontre à la fois intime et personnelle, publique et communautaire. »

Comme le fait remarquer Mgr. Paul McPartlan, de l’Université Catholique Américaine [American Catholic University], ce changement subtil de terminologie ouvre la porte à l’utilisation de l’Eucharistie comme outil œcuménique. Il déclare donc :

« On parvient à un accord œcuménique sur l’Eucharistie en reconnaissant que celle-ci n’est pas seulement ma rencontre personnelle avec Christ dans une reconstitution du Dernier Repas, mais qu’elle est aussi une célébration de l’Église, qui reçoit la puissance du Saint-Esprit et donne un avant-goût du banquet céleste à venir. Ces différents aspects complémentaires sont bien mis en valeur dans le Catéchisme de l’Église catholique, ce qui nous fait remarquer d’emblée la valeur œcuménique de cette nouvelle ressource » (italiques dans l’original).[13]

Mais malgré cette terminologie œcuménique bien tournée, comment ne pas remarquer que Rome réaffirme que « la rencontre personnelle avec Christ » s’opère au travers de l’Eucharistie, selon l’enseignement de son Catéchisme ?

« L’Église et le monde ont un grand besoin du culte eucharistique. Jésus nous attend dans ce sacrement de l’amour. Ne refusons pas le temps d’aller Le rencontrer dans l’adoration, dans la contemplation pleine de foi et ouverte à réparer les fautes graves et les délits du monde. Que ne cesse jamais notre adoration. »[14]

Requalifier l’Eucharistie de « rencontre personnelle avec Christ » revient à dissimuler l’erreur fondamentale du dogme catholique concernant le salut. En effet la Rome papale s’interpose entre  le Sauveur et le pécheur, affirmant que la grâce salvatrice vient des sacrements, et donc de l’Église. C’est ce qu’enseigne explicitement le Catéchisme :

« Formant avec le Christ-Tête ‘comme une unique personne mystique’, l’Église agit dans les sacrements… qui sont nécessaires au salut. »[15]

« Sans la liturgie et les sacrements, la profession de foi n’aurait pas d’efficacité, parce qu’elle manquerait de la grâce qui soutient le témoignage des chrétiens. »[16]

Ainsi, l’Église de Rome tente de dépouiller Dieu le Saint-Esprit de sa fonction particulière de Sanctificateur, en attribuant aux rituels sacramentaux romains l’œuvre qui appartient en propre à L’Esprit de Dieu. Cet enseignement officiel s’oppose carrément à la Personne de Christ et à son Évangile de la grâce ! Nous redisons donc avec l’apôtre Paul : « Nous l’avons dit précédemment, et je le répète à cette heure : si quelqu’un vous annonce un évangile s’écartant de celui que vous avez reçu, qu’il soit anathème ! »[17] Le salut s’obtient sous l’autorité de l’Écriture seule, par la grâce seule, par la foi seule, en Christ seul. Sous l’autorité de l’Écriture seule, on peut donc l’affirmer : l’évangile romain de la foi plus « la liturgie et les sacrements » est anathème. Malgré cela, l’Église catholique enseigne et pratique cette forme d’infidélité à l’Évangile de Christ.

Un effet pernicieux qui se manifeste au grand jour

L’œcuménisme de Rome a bien « fasciné une certaine catégorie de protestants » : l’Alliance Baptiste Mondiale était en effet représentée au synode papal par un de ses délégués. L’Associated Baptist Press News du 3 octobre 2012 communique ce qui suit, sous le titre : « Présence d’un baptiste au synode catholique »

« Timothy George, doyen de l’Institut de théologie de Beeson, représentera du 7 au 28 octobre l’Alliance Baptiste Mondiale (BWA, Baptist World Alliance) à la 13e assemblée générale ordinaire du synode des évêques à Rome. Timothy George, doyen et professeur de théologie, d’histoire et de doctrine à l’Institut de théologie de Beeson sur le campus de l’université de Samford à Birmingham (Alabama), représentera l’Alliance Baptiste Mondiale à cette conférence qui a pour thème : « La nouvelle évangélisation pour la transmission de la foi chrétienne… L’Alliance Baptiste Mondiale se félicite de ce que le Professeur Timothy George, cet éminent théologien baptiste, ait ainsi l’occasion de représenter la famille baptiste du monde entier à ce synode. » [18]

Dès le 20 février 2007, Timothy George avait adressé aux membres de sa dénomination baptiste cette admonition : « Jésus est-il baptiste ? C’est ce qu’ont cru certaines personnes issues de notre tradition, quand elles ont fait remarquer que Jésus n’avait pas été baptisé par Jean le méthodiste, ni par Jean le présbytérien, ni surtout par Jean l’épiscopalien, mais bien par Jean Baptiste. Mais posez-vous plutôt la question : les baptistes sont-ils chrétiens ? »[19] Pourtant, en prenant la parole à Rome, Timothy George n’a pas osé demander : « les catholiques sont-ils chrétiens ? » En fait, au cours de ce synode, il a présupposé qu’ils étaient chrétiens, car il s’est adressé au pape en l’appelant « Saint-Père »[20], et il a appelé les évêques, les prêtres, et les laïcs catholiques « frères et sœurs dans le Seigneur ». Timothy George a donc bien avalé le hameçon de « la nouvelle évangélisation selon Rome », car il a déclaré :

« Cher Saint-Père, vénérables Pères du synode, frères et sœurs dans le Seigneur… Le premier paragraphe d’Instrumentum Laboris nous rappelle que ‘la foi chrétienne n’est pas seulement une doctrine, un savoir, un ensemble de règles morales, une tradition. La foi chrétienne est une rencontre réelle, un rapport avec Jésus-Christ’ : elle est la Bonne Nouvelle, et un magnifique don accordé par Dieu à l’humanité. »[21]

Le fait que Timothy George accepte les évêques, les prêtres, et les religieuses catholiques comme frères et sœurs en Christ signifie de deux choses l’une. Ou bien il estime que le pape et ses adeptes ne croient pas à leurs propres enseignements, ou bien il croit que le salut peut s’obtenir par la foi plus les œuvres. Dans ce dernier cas, il renierait en fait l’Évangile de Christ. On devrait poser à Timothy George cette question qui figure dans la Bible : « Un figuier, mes frères, peut-il produire des olives, ou une vigne, des figues ? De l’eau salée ne peut pas non plus produire de l’eau douce ».[22]

La nouvelle évangélisation de l’Année de la Foi utilise de nouveaux médias

Conforté par les progrès accomplis au cours de cinquante années de dialogue œcuménique, et probablement encouragé par les compromis de Timothy George, Le site Internet de l’Année de la Foi nous informe que nous pouvons dès à présent nous attendre à voir arriver « un tsunami d’évangélistes utilisant de nouveaux médias. »[23] Ces « nouveaux évangélistes » ont ouvert sans retard un site Internet regroupant six ministères catholiques sous un logo célébrant leur adoration de l’Eucharistie et leur entière consécration à Marie. Les mêmes vieilles ténèbres se font passer pour la lumière dans les nouveaux médias. On nous explique :

« Greg Willits et son épouse Jennifer, parents catholiques de cinq enfants, sont à l’origine de la distribution, dans le monde entier, de plus de deux millions et demi de chapelets faits main, grâce à leur « Armée du Rosaire » bénévole.

Or le Rosaire n’a strictement rien de nouveau. En réalité, ses origines troubles datent du Moyen-Âge. Il se termine par le « Salve Regina » : « Salut, ô Reine, Mère de miséricorde, notre vie, notre espérance, salut ! » La « Reine du ciel » y est appelée « notre avocate ». Cette incantation sacrilège tire son origine de l’antique abomination qui consistait à placer sa vie et son espérance  dans la « Reine du ciel », cette idole que dénonçait le prophète Jérémie (Jérémie 7.18 et 44.15-29). Le site des « nouveaux évangélistes » poursuit :

« Greg Willits vient de construire un nouveau site Internet attrayant et facile à utiliser. Tout y est organisé sous un même toit virtuel ; il ajoute plusieurs nouveaux éléments tout à fait passionnants. Ce site lance un appel à ses visiteurs : « Connaissez votre foi, vivez votre foi, partagez votre foi. » Il offre des « outils et ressources pour la nouvelle évangélisation »… Notre site a toujours voulu être la ressource permettant de découvrir ce qui se passe dans la nouvelle évangélisation… En fait je cherche un volontaire qui passerait au crible tout ce qui se fait et tout ce qui se publie sous le chapitre « nouvelle évangélisation », pour faire connaître ce qui se dit au Vatican et dans tout le monde catholique.[24]

En réalité, les chrétiens ne sont pas appelés à faire connaître « ce qui se dit au Vatican » ni à distribuer des millions de chapelets pour apprendre aux gens à invoquer Marie. Non, les vrais croyants sont appelés à porter « les regards sur Jésus, qui suscite la foi et la mène à la perfection.»[25] On trouve le Christ Jésus véritable dans les Écritures, et non dans les sacrements de Rome. Loin d’évangéliser au moyen de « ce qui se dit au Vatican », L’Écriture proclame que l’Évangile de Christ est la puissance de Dieu pour le salut de quiconque croit, et que tous sont gratuitement justifiés par sa grâce, par la rédemption qui est dans le Christ Jésus.[26] Ce qu’on appelle « un tsunami d’évangélistes se servant des nouveaux médias » n’est rien d’autre que la vieille et persistante trahison romaine de la foi chrétienne biblique.

Conclusion

« L’Année de la Foi » se dit centrée sur la foi, mais en réalité, elle ne fait qu’enraciner les fidèles de plus en plus profondément dans le salut par les œuvres que proclame Rome. Cette mise en garde de Spurgeon est tout autant d’actualité de nos jours qu’elle l’était il y a 139 ans. Ayant fait part de son souci au sujet de « ces protestants que fascine Rome », Spurgeon ajoute :

« En ce moment, les dignitaires de la confédération papale se font remarquer par leurs actes de bienveillance ; mais nous pouvons être sûrs que leurs buts sont autres que ce qui apparaît aux yeux du public. Un prêtre ne vit que pour son église. Il peut bien dire qu’il poursuit d’autres buts, mais ce n’est là qu’une façade… Plus tôt nous ferons savoir à certains archevêques et cardinaux que nous n’ignorons pas leurs desseins et ne coopérerons en rien avec eux, mieux cela vaudra pour nous et pour notre pays. Naturellement, on se déchaînera contre nous en nous taxant d’étroitesse d’esprit, mais quand ces cris-là parviendront à nos oreilles, nous pourrons nous permettre de sourire, car ils émanent de l’église qui inventa l’Inquisition. ‘Pas de paix avec Rome’ – telle est la devise de la raison et de la vraie religion. »[27]

Ces lignes rédigées au dix-neuvième siècle auraient aussi bien pu être écrites en octobre 2012. Non seulement « l’Année de la Foi » est une infidélité envers le Seigneur et son Évangile, mais elle est faite pour séduire les chrétiens, pour les pousser à être infidèles envers Jésus-Christ. Des chrétiens peuvent devenir la proie de la puissance séductrice de Rome pour la simple raison qu’ils ne reconnaissent pas ce qui se passe. Mais il y a une puissance bien supérieure à celle du pape et de la papauté : c’est la puissance de la Parole écrite de Jésus-Christ ! Une fois qu’un évangélique s’est engagé sur le chemin œcuménique vers Rome et ses rituels, il lui est bien difficile de résister, à moins qu’il ne s’appuie sur la Parole de Dieu. « L’Année de la Foi » offre une Eucharistie mystique, pas la vraie Table du Seigneur. Elle enseigne les traditions, et non les doctrines scripturaires ; elle présente les sacrements à la place de la grâce qui sauve. Nous n’avons pas là une Église fondée sur la révélation divine, mais une institution fondée sur le gouvernement papal. Aussi voulons-nous proclamer cette exhortation qui sort de la bouche du Seigneur lui-même : « Et maintenant, mes fils, écoutez-moi, et soyez attentifs aux paroles de ma bouche. Que ton cœur ne se détourne pas vers les voies d’une telle femme, ne t’égare pas dans ses sentiers, car elle a fait tomber beaucoup de victimes, et ils sont nombreux, tous ceux qu’elle a tués. Sa maison, c’est le chemin du séjour des morts ; il descend vers les demeures de la mort. »[28] Que les chrétiens évangéliques se gardent de succomber à cette dernière innovation offerte par Rome. C’est seulement dans le Seigneur Jésus-Christ, le Fils du Dieu vivant, qu’on trouve la vérité et la vie éternelle ! Croyez en lui, et en lui seul. « Ne prenez point part aux œuvres infructueuses des ténèbres, mais plutôt condamnez-les. »[29] Que notre souverain Seigneur Jésus-Christ, par l’Évangile de sa grâce, démasque les ruses de cette pernicieuse « Année de la Foi » papale, et les réduise à rien. Quant à nous, nous nous réjouirons de l’amour éternel du Seigneur Dieu, de sa rédemption éternelle, et de la vie éternelle que communique son Évangile de la grâce. Tant de grâce et d’amour font naître en nous une gratitude sans cesse plus profonde, si bien que du fond de notre cœur nous nous écrions : « Béni soit à jamais son nom glorieux ! Que toute la terre soit remplie de sa gloire ! »[30] Amen, amen.


Richard Bennett, Association “Berean Beacon”, https://bereanbeacon.org/

La libre reproduction de cet article est autorisée, y compris sur l’Internet, à condition qu’elle soit intégrale, et qu’aucune modification ne soit effectuée. Voir aussi les autres articles en français de Richard Bennett, à l’adresse https://fr.bereanbeacon.org/


[1] Voir www.vatican.va/holy_father/benedict_xvi/motu_proprio/documents/hf_ben-xvi_motu-proprio_20111011_porta-fidei_en.html

[2] Document n° 32 du Concile Vatican II, Décret sur l’œcuménisme, 1964, Paragraphe 4

[3] C.H. Spurgeon, « The Religion of Rome », dans « The Sword and Trowel » [L’épée et la truelle], janvier 1873.

[4] Document n° 56 du Concile Vatican II, Nostra Aetate, 1965.

[5] Document n° 42 du Concile Vatican II, Section 2 : « Nature et but du dialogue œcuménique ».

[6] Pontificium Consilium Ad Christianorum Unitatem Fovendam, Directoire pour l’application des principes et des normes sur l’œcuménisme, § 2, http://www.vatican.va/roman_curia/pontifical_councils/chrstuni/documents/rc_pc_chrstuni_doc_25031993_principles-and-norms-on-ecumenism_fr.html accédé le 28/11/12.

[7] Catéchisme de l’Église Catholique, § 882, Éditions Centurion/Cerf/Fleurus-Mame/Librairie Éditrice Vaticane, Paris, 1998. Toutes les autres citations du Catéchisme catholique sont tirées de la même édition.

[8] La nouvelle évangélisation pour la transmission de la foi chrétienne, « Instrumentum Laboris », http://www.spiritualite2000.com/page-2878-Documents.php accédé le 28/11/2012

[9] Indulgence plénière pour l’Année de la Foi, http://www.annusfidei.va/content/novaevangelizatio/fr/news/indulgentia.html

[10] Ibid.

[11] How to Be Evangelizers, www.annusfidei.va/content/novaevangelization/en/news/23-10-2012.html, le 23/10/22012

[12] Year of Faith Presentation,  www.annusfidei.va/content/novaevangelization/en/news/23-10-2012.html, le 23/10/2012.

[13] Paul McPartlan, The Spirit, the Catechism and Primacy (London Ecclesiology Forum, 1995).

[14] Catéchisme, § 1119 et 1380.

[15] Catéchisme, 1119 et 1129.

[16] http://www.vatican.va/holy_father/benedict_xvi/motu_proprio/documents/hf_ben-xvi_motu-proprio_20111011_porta-fidei_fr.html (caractères gras ajoutés).

[17] Galates 1.7-9.

[18]  http://www.abpnews.com/ministry/people/item/7857-baptist-present-at-catholic-synod accédé le 30/11/2012

[19] Timothy George, Discours plénier lors de la conférence : « L’identité baptiste : conventions, coopération, et controverses » Union University, Jackson, Tennessee, le 20 février 2007. http://beesondivinity.com/isjesusabaptist

[20] L’usage de ce titre est un désobéissance flagrante au commandement de Jésus-Christ en Matthieu 23.9 : « Et n’appelez personne sur le terre votre père, car un seul est votre Père, celui qui est dans les cieux. »

[21] Réflexions adressées par Timothy George à l’assemblée générale du synode épiscopal sur « La nouvelle évangélisation pour la transmission de la foi chrétienne. » Cité du Vatican, le 16 octobre 2012. www.beesondivinity.com/fromthedean

[22] Jacques 3.12

[23] http://catholic-year-of-faith.com/?p=597

[24] http://catholic-year-of-faith.com/?p=597  accédé le 30/11/2012

[25] Hébreux 12.2.

[26] Romains 1.16 ; Romains 3.24.

[27] C.H. Spurgeon : «The Religion of Rome », du périodique Sword and Trowel de janvier 1873.

[28] Proverbes 7.24-27.

[29] Éphésiens 5.11.

[30] Psaume 72, verset 19.

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