Richard Bennett

Le pape Benoît XVI a séjourné en France du 12 au 15 septembre 2008. Les 13, 14, et 15 septembre il a participé, à Lourdes, aux cérémonies marquant le 150e anniversaire des apparitions de Marie. D’après les estimations, deux cent mille catholiques étaient présents.

3.800 policiers, gendarmes et agents assuraient la sécurité du pape et des pèlerins ; l’armée française avait mis en place des batteries de missiles, des avions d’interception, des patrouilles cynophiles et des tireurs d’élite. Les services secrets du Vatican étaient là également.

Le Vatican affirme que le 25 mars 1858 à Lourdes, Marie apparut à une jeune paysanne appelée Bernadette Soubirous, et lui a annonça : « Je suis l’Immaculée Conception ». Le pape d’alors vit dans cette apparition la confirmation du dogme qu’il avait proclamé quatre ans plus tôt, et selon lequel la Vierge Marie aurait été conçue sans péché originel. En 1858 Bernadette déclara que « la dame » lui était apparue dix-huit fois à l’entrée d’une grotte près du Gave. En 1862, l’évêque catholique Bertrand-Sévère Laurence proclama qu’il s’agissait d’apparitions authentiques. Quant à Bernadette, elle quitta sa famille en 1866 pour devenir religieuse à Nevers, au centre de la France. Elle ne revint jamais à Lourdes. Là où les apparitions avaient eu lieu, les autorités catholiques firent construire une grande basilique qui fut achevée en 1872. Plus tard, on construisit d’autres lieux de culte dans les environs, par exemple la Basilique du Rosaire et la Basilique Pie X, qui est souterraine. Malade, Bernadette mourut à trente-cinq ans. Elle fut canonisée, c’est-à-dire déclarée « sainte » par l’Église catholique, en 1933. Depuis environ 1948, les pèlerins se sont rendus à Lourdes par millions. On estime actuellement que Lourdes reçoit six millions de pèlerins par an, et qu’il s’y produit des guérisons miraculeuses.

En 2007 le pape Benoît XVI accorda une indulgence plénière à ceux qui se rendraient en pèlerinage à Lourdes. Le 7 décembre 2007, le quotidien anglais « London Telegraph » publiait un article intitulé : « Un voyage à Lourdes écourte le temps de purgatoire. » Cette indulgence de Benoît XVI réduit, dit-on, le temps qu’un catholique doit passer au purgatoire afin d’être purifié de ses péchés. Elle peut être accordée aux catholiques du monde entier jusqu’au 8 décembre 2008 (1).  Cette visite papale commémorative, qui a lieu en septembre et non en décembre, attire tout particulièrement l’attention du monde sur le dogme papal de « l’Immaculée Conception ». Tout cela témoigne d’un attachement indéfectible au mysticisme, de la part du pape en particulier, et de l’Église catholique romaine d’une façon générale.

Le dogme qui étaye Lourdes

Le dogme de « l’Immaculée Conception » déclare que Marie est « pleine de grâce » et absolument sans péché. L’enseignement catholique officiel est formulé en ces termes :

« Au long des siècles l’Église a pris conscience que Marie, 'comblée de grâce’ par Dieu, avait été rachetée dès sa conception. C’est ce que confesse le dogme de l’Immaculée Conception, proclamé en 1854 par le Pape Pie IX : La Bienheureuse Vierge Marie a été, au premier instant de sa conception, par une grâce et une faveur singulière du Dieu Tout Puissant, en vue des mérites de Jésus-Christ Sauveur du genre humain, préservée intacte de toute souillure du péché originel » (2).

« …Par la grâce de Dieu, Marie est restée pure de tout péché personnel tout au long de sa vie… » (3).

Contrairement à ce que beaucoup croient, le dogme de « l’Immaculée Conception » ne concerne pas la naissance virginale de Jésus-Christ, mais la conception de Marie elle-même dans le sein de sa mère. L’Église catholique affirme que Marie est « pleine de grâce », exempte du péché originel, et qu’elle resta pure de tout péché tout au long de sa vie. Selon la papauté, le terme « pleine de grâce » se trouve dans Luc 1:28. Mais même la Bible catholique « New American Bible » traduit : « Et s’approchant d’elle, il [l’ange] dit : ‘Je te salue, toi à qui une faveur est accordée ! Le Seigneur est avec toi.’ » La formulation officielle du dogme n’en utilise pas moins l’expression « pleine de grâce », et non « à qui une grâce est accordée. » L’Église catholique assigne donc à Marie un attribut-clé, la plénitude de la grâce.

Le texte biblique affirme au contraire que Marie est l’objet de la faveur de Dieu.

L’enseignement catholique officiel poursuit cependant : « Dans la descendance d’Ève, Dieu a choisi la Vierge Marie pour être la mère de son Fils. ‘Pleine de grâce, elle est le fruit le plus excellent de la Rédemption : dès le premier instant de sa conception, elle est totalement préservée de la tache du péché originel et elle est restée pure de tout péché personnel tout au long de sa vie’ » (4).

Il est scandaleux de proclamer que Marie est « pleine de grâce », parce que selon la vérité biblique, cette plénitude de la grâce appartient exclusivement à Christ. L’amour et la grâce salvateurs de Dieu sont l’œuvre de Christ, et de Christ seul, en tant que grand Souverain Sacrificateur. La marque distinctive de son ministère est la plénitude de la grâce. Cette caractéristique, unique dans toute l’Écriture, s’applique au Seigneur Jésus-Christ et à nul autre. « La Parole… a habité parmi nous, pleine de grâce et de vérité » (Jean 1:14). Tout ce qui a précédé  le Seigneur Jésus n’était qu’un type, c’est-à-dire une représentation de lui. Tout ce qui est venu après lui ramène à lui. « La grâce et la vérité sont venues par Jésus-Christ” (Jean 1:17),  proclame l’apôtre Jean, qui dit encore : „et nous avons tous reçu de sa plénitude, et grâce pour grâce » (Jean 1:16). C’est par sa grâce que les vrais croyants sont rendus acceptables aux yeux du Dieu Très Saint.  La volonté du Père est que toute la plénitude habite en lui, l’unique Sauveur. La grâce abondante demeure exclusivement en celui qui est « la Parole faite chair ». Source de grâce pour tout son peuple, il possède en plénitude le mérite et la justice. La joie du Père est qu’en lui seul, en lui le Sauveur, se trouve « la plénitude de celui qui remplit tout en tous » (Éphésiens 1:23). Lui seul donne en abondance, à tous ceux qui lui appartiennent, « grâce pour grâce » (Jean 1:16). Affirmer que Marie est « pleine de grâce » et que cet attribut la caractérise en propre, c’est blasphémer. C’est manifester un mépris insolent envers le Fils de Dieu incarné. L’Écriture le décrit, lui seul, en ces termes : « [Le Fils de Dieu] étant la splendeur de sa gloire et l’empreinte de sa personne, et soutenant toutes choses par sa parole puissante, ayant fait par soi-même la purification des péchés, s’est assis à la droite de la Majesté divine dans les lieux très hauts. » (Hébreux 1:3, tr. Martin). Pousser les fidèles à se tourner vers Marie, en la disant « pleine de grâce », c’est chercher à dépouiller le Christ Jésus, le Seigneur, de ce qui lui appartient exclusivement.

Dire que Marie est « pleine de grâce », c’est même faire affront à sa personne. Elle se réjouissait d’avoir un Sauveur, et proclamait : « Mon âme exalte le Seigneur, et mon esprit se réjouit en Dieu mon Sauveur… » (Luc 1: 46-47).  Elle appelle Dieu « Sauveur » parce qu’il sauve son peuple de ses péchés. Même la mère de notre Seigneur avait besoin d’avoir un Sauveur. Marie était bienheureuse, car Dieu lui avait manifesté sa faveur en l’appelant à être, physiquement parlant, la mère du Seigneur. Ce fut le choix souverain de Dieu. Marie, qui était vierge, et qui avait foi en Dieu, conçut le Christ Jésus, le Seigneur, et lui donna le jour. Plus tard, obéissant à la Parole du Seigneur, elle devint l’épouse de Joseph, avec lequel elle eut plusieurs enfants. Ainsi nous lisons dans l’Évangile de Matthieu : « N’est-ce pas le fils du charpentier ? N’est-ce pas Marie qui est sa mère ? Jacques, Joseph, Simon et Jude ne sont-ils pas ses frères ? Et ses sœurs ne sont-elles pas toutes parmi nous ? » (Matthieu 13:55-56). Comme tous ceux dont la foi est véritable, Marie de Bethléem était une pécheresse sauvée par la grâce de Dieu, par la foi, et non par quelque justice qui lui aurait appartenu en propre, ni par une grâce particulière qui l’aurait préservée dès sa conception.

À quoi mène le dogme de « l’Immaculée Conception »

À Lourdes, on rend un culte à une Marie issue de l’imagination de la papauté. À Lourdes et dans le monde entier, on exalte cette Marie et on l’appelle « la Toute Sainte ». Selon le Catéchisme officiel, « En demandant à Marie de prier pour nous, nous nous reconnaissons pauvres pécheurs et nous nous adressons à la 'Mère de la miséricorde’, à la Toute Sainte » (5). Mais la Bible enseigne on ne peut plus clairement que Dieu seul est le Très Saint. Sa sainteté est l’attribut qui englobe tous ses autres attributs : c’est pourquoi sa droiture est sainte, sa vérité est sainte, et sa justice est sainte. Il est ce qu’est chacun de ses attributs ; et son attribut suprême, la sainteté, le sépare de tous les autres êtres. Il est le Tout Autre. La raison pour laquelle nous avons besoin d’être justifiés devant le Dieu Très Saint, c’est que l’Écriture dit : « Nul n’est saint comme l’Éternel ; il n’y a point d’autre que toi ; il n’y a point de rocher comme notre Dieu »  (1 Samuel 2:2).  La Parole de Dieu proclame aussi : « Seigneur, qui ne craindrait et ne glorifierait ton nom ? Car seul tu es saint. Et toutes les nations viendront et se prosterneront devant toi » (Apocalypse 15:4). Combien elles sont solennelles, aussi, ces paroles du prophète : « Saint, saint, saint est l’Éternel des armées ! Toute la terre est pleine de sa gloire ! » (Esaïe 6:3). Tenter de qualifier une créature de « Toute Sainte », c’est un blasphème caractérisé, un acte suprêmement idolâtre. Dans le cadre de ce culte rendu à une Marie papale, certaines prières s’adressent spécialement à « Notre-Dame de Lourdes » :

« Bienheureuse et très pure Vierge Marie, tu as choisi de te manifester, resplendissante de vie, de douceur et de beauté, dans la Grotte de Lourdes. Tu t’es révélée à la jeune Sainte Bernadette, disant : ‘Je suis l’Immaculée Conception’. Et maintenant, Vierge Immaculée, Mère de miséricorde qui guéris les malades, Consolatrice des affligés, tu connais mes désirs, mes maux, mes souffrances. Considère-moi avec miséricorde. Tes apparitions à la grotte de Lourdes en on fait un sanctuaire privilégié où tu dispenses tes faveurs. Beaucoup y ont été guéris de leurs infirmités spirituelles et physiques. Je viens donc en me confiant dans ton intercession maternelle. Obtiens pour moi, ô Mère pleine d’amour, cette requête particulière » (6).

La Marie imaginaire que le pape exalte à Lourdes possède aussi, dit-on, la capacité de sauver. L’Église catholique enseigne que celle qu’on invoque sous le nom de « Toute Sainte » serait aussi cause de salut. D’après le Catéchisme de l’Église Catholique, « Comme le dit S. Irénée, 'par son obéissance elle est devenue, pour elle-même et pour tout le genre humain, cause de salut’ » (7). Cette citation d’Irénée est un blasphème pernicieux pour les personnes simples qui aspirent à être sauvées devant Dieu. Elle attribue à la volonté de Marie une puissance capable d’influencer Dieu ; elle lui prête une efficacité permettant de sauver des âmes, à commencer par la sienne. Elle revient aussi à mépriser l’amour de Dieu, cause véritable du salut des âmes. La Bible enseigne que le salut des hommes est une initiative divine, car « Dieu a tant aimé le monde qu’il a donné son Fils unique, afin que quiconque croit en lui ne périsse point, mais qu’il ait la vie éternelle » (Jean 3:16). La Bible nous apprend que Dieu est « miséricordieux et compatissant, lent à la colère, riche en bonté et en fidélité” (Exode 34:6). Le Psaume 86, au verset 15 dit aussi qu’il est « un Dieu miséricordieux et compatissant, lent à la colère, riche en bonté et en fidélité ».  « L’Éternel est lent à la colère et riche en bonté, il pardonne l’iniquité et la rébellion » (Nombres 14:18). Diriger une âme vers Marie dans l’espoir que celle-ci pourra influencer Dieu et obtenir sa miséricorde, c’est anéantir l’unique espérance de cette âme, espérance qui est dans le Christ Jésus seul.

Une porte d’entrée dans le monde occulte

Tout ce culte associé à Lourdes a des conséquences désastreuses, car ainsi, par la pratique du culte marial, des familles entières entrent de plain pied dans le monde occulte. Le pape Benoît XVI donne l’exemple, entraînant tout un chacun dans cette voie-là. En rendant un culte à une créature quelle qu’elle soit, en prétendant qu’elle est comme le Dieu Très Saint en raison d’une « Immaculée Conception » supposée, le pape pèche ouvertement contre le Premier Commandement de Dieu. Son exemple entraîne les catholiques de base non seulement à se détourner du culte véritable qui est dû à Dieu seul, mais encore à pénétrer dans la sphère occulte du monde des esprits. Cette pratique fait tomber des familles et des nations entières sous le jugement de Dieu. L’Écriture ne dit-elle pas : « L’Éternel se montre, il fait justice, il enlace le méchant dans l’œuvre de ses mains » (Psaume 9:16).

Dans les pays catholiques, les Madones faiseuses de miracles offrent un accès facile au monde occulte des démons et des miracles démoniaques, par exemple les apparitions d’anges, de défunts, et de « Marie ». Le parallèle entre Marie et les déesses païennes est saisissant. Conséquence navrante, ces pratiques-là conduisent au satanisme, à la pornographie, au suicide, et à la décadence morale générale. Le culte catholique de « l’Immaculée

Conception » mène à l’occultisme, et il fait partie intégrante du système occulte. La Marie papale, que certains appellent « le principe divin féminin » réunit les attributs des déesses païennes. Sur le site Internet « White Moon », par exemple, sous la rubrique « Marie et les autres déesses », on lit : « Lorsque vous invoquez Marie, mère de Jésus, vous invoquez sans le savoir la Mère Universelle sous une de ses multiples formes. » Ce ne sont pas seulement les adultes qui se font piéger, mais aussi les enfants. Un de ces sites offre une page de dessins à colorier pour les enfants, qui sont ainsi initiés à l’occultisme tout en coloriant Marie et les autres déesses. Il est impossible de sous-estimer les périls que comporte l’entrée dans le monde occulte.

La conséquence

Tout ce que nous venons de voir concernant Lourdes – la Marie catholique censée être

« pleine de grâce », « Toute-Sainte », « cause de salut », bénéficiaire d’une « Immaculée

Conception » –  n’est qu’impiété et blasphème aux yeux du Dieu Très Saint, et du seul Sauveur, le Seigneur Jésus-Christ. Toute la mise en scène splendide entourant la visite du pape à Lourdes est comme un chant de sirènes conviant à une descente dans les ténèbres. Elle met en péril le salut éternel de multitudes dans le monde entier, car elle se prétend chrétienne mais ne communique rien de l’Évangile de Jésus-Christ. L’Écriture nous apprend, il est vrai, que « Satan lui-même se transforme en ange de lumière » (2 Corinthiens 11 :14). Mais comment ne serions-nous pas bouleversés en voyant l’œuvre du prince des ténèbres dans ces dogmes officiels qui font descendre le pape Benoît XVI dans les ténèbres de Lourdes en ces jours de Septembre 2008 ?

L’apôtre Jean, tout comme Pierre et Paul, écrit pour nous montrer comment connaître la paix et la sécurité qui découlent de la réconciliation avec Dieu. N’hésitons pas à le répéter :

Dieu seul est le Très Saint. La sainteté est la marque qui caractérise tous les aspects de son Être. C’est pourquoi il nous faut être réconciliés avec le Dieu unique et Saint selon les conditions qu’il prescrit lui-même. Par sa grâce, le pécheur qui est mort dans ses péchés et ses transgressions reçoit du Saint-Esprit la conviction de se détourner de ses péchés, et de se tourner vers Christ, par la foi seule, pour recevoir le salut que Christ est seul à donner. C’est un salut fondé uniquement sur la vie et la mort parfaites de Christ. Par cette mort le Seigneur Jésus-Christ a payé la totalité du prix des péchés de son peuple. Seul Dieu par sa grâce ouvre l’oreille du pécheur et le rend capable de mettre sa foi en Christ seul. « Car c’est par la grâce que vous êtes sauvés, par le moyen de la foi. Et cela ne vient pas de vous, c’est le don de Dieu. Ce n’est point par les œuvres, afin que personne ne se glorifie » (Éphésiens 2 :8-9).

Notes :

  1. Le 8 décembre est la date officielle de la fête annuelle de « l’Immaculée Conception ».
  2. Catéchisme de l’Église Catholique, Éd. Centurion/Cerf/Fleurus-Mame/Librairie Éditrice Vaticane, Paris, 1998, § 491.
  3. Catéchisme, § 493.
  4. Catéchisme, § 508.
  5. Catéchisme, § 2677.
  6. http://members.aol.com/mstringy13/page5.html
  7. Catéchisme, § 494.

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