La Parole de Dieu n’a nul besoin d’une autorité extérieure à elle. Le jour où j’ai compris cela, j’ai été libérée. J’ai pu librement sonder les Ecritures pour y trouver la Vérité! J’y ai découvert le chemin vers Dieu. Pour s’approcher de Dieu, l’homme doit suivre le chemin désigné par Dieu lui-même: Jésus-Christ, tel que la Bible nous le révèle. „Je suis le chemin, la vérité, et la vie. Nul ne vient au Père que par moi” (Jean 14:6).

La question de l’autorité

Pendant bien des années, on m’avait enseigné que l’Eglise catholique détient l’autorité suprême en matière de foi, et que je n’avais aucun droit de remettre en question sa doctrine. D’après le système catholique romain, toute autorité émane bien de Dieu, mais Dieu aurait fait de l’Eglise catholique l’intendante de cette autorité. Dans cette perspective, toutes choses doivent être évaluées à la lumière de la tradition et la doctrine catholiques, car cette Eglise seule détient „le dépôt de la foi.” Un Catholique n’a le droit de croire la Bible que dans la mesure où elle est accréditée par l’autorité ecclésiale! L’Eglise catholique romaine enseigne que l’autorité divine seule ne suffit pas, que les hommes ne sont pas tenus de la croire et de s’incliner devant elle, et que l’autorité de l’Eglise est au-dessus de l’autorité de Dieu. Mais la foi véritable, c’est la foi dans ce que Dieu a dit, parce que c’est Dieu qui l’a dit! Croire en Dieu, c’est croire la Parole de Dieu, la Bible, qui est sa propre source d’autorité. „Tu adoreras le Seigneur ton Dieu, et tu le serviras lui seul” (Luc 4:8).

Le baptême catholique

Je me suis soumise à l’autorité catholique pour la première fois en 1948, quand je me suis fait rebaptiser lors de ma conversion au catholicisme. Je suis née en 1930, de parents finlandais immigrés. Nous étions une famille luthérienne. Nos voisins, des immigrés d’origine yougoslave et italienne, m’ont beaucoup influencée pendant ma jeunesse. C’étaient des Catholiques exemplaires, qui témoignaient de leur foi et pratiquaient de bonnes œuvres, faisant beaucoup de bien autour d’eux. Nous leur étions redevables de nombreux bienfaits. Leur but était d’amener tout leur entourage à se soumettre à l’autorité romaine. Ils témoignaient auprès de nous de ce qu’ils croyaient être la vérité. Leur sincérité ne fait aucun doute, mais ils étaient sincèrement égarés. Jamais il ne nous faut perdre de vue cette réalité: loin d’être nos ennemis, les personnes catholiques sont des âmes précieuses que Dieu aime, et auxquelles il nous commande d’annoncer l’Evangile. Le salut s’obtient par grâce, et la grâce est une faveur imméritée. La grâce ne se gagne pas: nous n’avons pas mérité d’être graciés. „Car c’est par la grâce que vous êtes sauvés, par le moyen de la foi. Et cela ne vient pas de vous, c’est le don de Dieu. Ce n’est point par les œuvres, afin que personne ne se glorifie” (Ephésiens 2:9).

L’objet de notre foi

Pour le Catholique romain, le salut dépend du baptême et des bonnes œuvres. La „régénération baptismale” est la pierre angulaire du système catholique. L’Eglise catholique enseigne que nul ne peut entrer au ciel à moins d’être baptisé. L’Eglise est la source de la foi pour le Catholique. Sa loyauté première est envers l’Eglise. L’objet de la foi catholique est donc le catholicisme. Un chrétien, au contraire, sait que le salut est exclusivement fondé sur l’œuvre de Christ, cette œuvre parfaite à laquelle personne ne peut ajouter quoi que ce soit. La source de la foi chrétienne, c’est la Bible. L’objet de cette foi, c’est Jésus-Christ. La vraie foi a donc pour objet une Personne, et elle devient efficace si elle est ancrée dans la Personne de Jésus-Christ.

Un assentiment aveugle

Autrefois, je n’examinais pas les Ecritures pour voir si la doctrine catholique s’accordait ou non avec la Parole de Dieu. Les yeux fermés, j’ai accepté tout ce qu’a dit le prêtre qui me donnait l’instruction religieuse me préparant à devenir catholique, hormis un seul point. Il m’a demandé d’apporter au presbytère ma Bible „King James” pour la brûler, puisque ce n’était pas la version catholique officielle. Mais au lieu de la brûler, je l’ai donnée à ma mère.

Cette instruction religieuse mettait l’accent sur la suprématie et l’infaillibilité papales. Le prêtre m’a dit que le Christ avait établi l’apôtre Pierre comme chef terrestre de l’Eglise, et qu’il lui avait conféré une autorité infaillible. En tant que représentant de Christ sur la terre, il appartenait au pape de conduire tous les êtres humains, catholiques ou non, dans toute la vérité. C’est ce qu’a affirmé le premier Concile du Vatican en 1870. Aujourd’hui, quand j’examine cette doctrine de l’Eglise catholique, je ne trouve rien dans les Ecritures qui permette de dire que Pierre ait reçu du Christ une autorité de cette nature-là. Les autres apôtres ne la lui reconnaissaient pas. D’autre part, si Pierre avait réellement été pape, il en aurait eu conscience, et ses écrits le laisseraient entendre. S’il avait su qu’il était pape, ne se serait-il pas comporté comme tel ?

Devenir „une épouse de Christ”

En 1950, j’ai fait un pas de plus dans la soumission aux autorités catholiques en devenant religieuse dans l’Ordre de St. Benoît. Auparavant, j’avais été aide-soignante dans un hôpital tenu par des bénédictines, et leur bonté envers les patients et le personnel m’avait profondément impressionnée. J’ai alors décidé que moi aussi, j’allais consacrer ma vie au service des autres.

Quand j’étais encore postulante, ma première année au couvent a été l’une des plus heureuses de ma vie. La maîtresse des postulantes manifestait de la compréhension, de la bonté, et se montrait juste. Notre groupe comprenait dix-huit jeunes filles aux origines diverses, et pas toutes du même âge. Toutes désiraient passionnément servir l’Eglise catholique et pratiquer règle bénédictine. Ensemble, nous avons vécu beaucoup de bons moments. Je me rappelle aussi des moments plus graves, quand je priais à la chapelle, et que, levant les yeux vers le crucifix, je me demandais pourquoi Jésus avait dû mourir sur la croix du Calvaire.

Lors de la cérémonie d’entrée au noviciat, nous nous sommes avancées en procession dans l’église, vêtues de robes de mariées, pour devenir „des épouses du Christ”. Pendant la période de préparation, il n’avait guère été question de Jésus. Mais quelle émotion, en revanche, de savoir que nous allions recevoir un nouveau nom! Cessant d’être „Mademoiselle Mary Ann” je suis devenue „Sœur Mary Laurian, O.S.B.”, épouse du Christ. De lui, je ne savais presque rien, sinon qu’il était le Fils de Dieu.

Une accumulation de bonnes œuvres

Pendant nos cinq années de préparation aux vœux définitifs, nous avons étudié la règle de St. Benoît, le Droit canonique, l’histoire de l’Eglise, un peu de casuistique selon le principe jésuite de „la fin qui justifie les moyens”, et les vies des saints. On mettait l’accent sur le renoncement à nous-mêmes et sur la soumission à nos supérieures qui nous formaient, et aux autres autorités. On nous présentait „Sainte Thérèse” de Lisieux, la „petite fleur”, comme un modèle à imiter pour nous rapprocher de Dieu. Suivre son exemple consistait surtout à „offrir à Dieu” les contrariétés de la vie quotidienne afin d’expier nos péchés et ceux des autres. Nous nous efforcions d’accumuler des „bonnes œuvres” afin de nous rendre plus agréables à Dieu. Nous présentions nous-mêmes à Dieu nos sacrifices personnels; nous ignorions que nous pouvions nous approcher de lui parce que Jésus-Christ s’était offert luimême à  notre place sur le Calvaire. Jésus-Christ a dit à Dieu: „j’ai achevé l’œuvre que tu m’as donnée à faire” car son œuvre en faveur des pécheurs est parfaite, et nul ne peut y ajouter quoi que ce soit.

Mon retour dans le monde

Au cours des trois dernières années de formation, certaines ont quitté la maison mère. Nos autorités les avaient mandatées pour enseigner dans les établissements scolaires du diocèse. Pendant les congés d’été nous revenions au couvent, heureuses de nous retrouver. J’avais vraiment besoin d’un peu de repos et de détente après avoir fait la classe à quarantecinq enfants, les deux niveaux de mon cours moyen étant regroupés en une classe unique. Rien ne m’avait préparée au travail d’institutrice, mais on m’avait dit que l’obéissance me vaudrait des bénédictions. En 1955, cinq mois avant que je ne prononce mes vœux définitifs, un problème de santé m’a obligée à quitter le couvent et à retourner chez mes parents.

De retour dans le monde, j’ai repris le cours normal de ma vie, terminant des études scientifiques à l’Université du Minnesota et obtenant un diplôme de professeur des écoles. En 1957, j’ai épousé un homme issu d’une famille très catholique. Nous avons été bénis par la venue au monde de deux enfants. Le frère de mon mari est prêtre de ce diocèse: c’est un homme plein d’humilité et de douceur qui écrit des poèmes sur la nature, sur Dieu, et sur son église.

Je découvre le chemin du salut

En 1972, mes enfants avaient respectivement douze et cinq ans. Ils ont été invités à fréquenter un petit club biblique organisé par une famille du voisinage. Nous avons demandé à leur oncle, le prêtre, s’ils pouvaient y aller. Il a acquiescé, n’y voyant aucun inconvénient. Manifestement, Dieu était à l’œuvre! Nos vies allaient être complètement bouleversées.

Tous les jours, quand les enfants rentraient à la maison, ils avaient quelques versets bibliques à apprendre par cœur. Pendant qu’ils les récitaient, Dieu a touché mon cœur – et le leur aussi. J’ai saisi une vérité fondamentale me concernant moi-même: j’étais pécheresse, donc séparée de Dieu!  Puisque Dieu n’accepte au ciel ni le péché ni les pécheurs, j’étais perdue! Comment remédier à la question du péché? Je voulais être sûre d’aller au ciel après ma mort. J’ai décidé de me livrer à une étude personnelle de la Bible. Le premier verset dont le Seigneur s’est servi pour m’encourager à chercher son salut a été Jean 17:17: „Sanctifie-les par ta vérité: ta parole est la vérité.”

Je me suis mise à chercher des réponses, en partant d’Actes 16:31: „Crois au Seigneur Jésus, et tu seras sauvé” et aussi d’Actes 4:12: „Il n’y a de salut en aucun autre; car il n’y a sous le ciel aucun autre nom qui ait été donné parmi les hommes, par lequel nous devions être sauvés.”  Ensuite j’ai lu l’Epître aux Romains. Là, j’ai compris qu’en mourant sur la croix, Christ a satisfait aux exigences du Dieu saint qui ne pouvait que juger le péché. „Car nous pensons que l’homme est justifié par la foi, sans les œuvres de la loi” (Romains 3:28).

Ebranlée, j’ai compris qu’aucun de mes péchés passés n’avait jamais été réglé. Pourtant, j’avais confessé ces péchés à un prêtre et je m’étais acquittée des pénitences prescrites! La pratique de la confession m’avait procuré une fausse paix, une fausse sécurité; j’avais cru que l’absolution du prêtre, assortie d’une pénitence, me procurait le pardon. En réalité, le prêtre n’a pas le pouvoir de pardonner les péchés, même s’il prétend le faire au nom de Jésus. L’unique moyen de recevoir le pardon de nos péchés, c’est de nous approprier le sang que Jésus a versé à notre place. „Car tous ont péché et sont privés de la gloire de Dieu; et ils sont gratuitement justifiés par sa grâce, par le moyen de la rédemption qui est en JésusChrist. C’est lui que Dieu a destiné à être, par son sang pour ceux qui croiraient, victime propitiatoire, afin de montrer sa justice, parce qu’il avait laissé impunis les péchés commis auparavant, au temps de sa patience” (Romains 3:23-25). Jamais Dieu n’a autorisé une créature à décider de pardonner ou de retenir les péchés d’autrui. Lui seul  connaît véritablement le cœur des êtres humains. A ce moment-là, j’ai trouvé la réponse à la question que je m’étais posée au couvent: pourquoi donc avait-il fallu que Jésus meure sur la croix ? Il était mort sur cette croix afin de payer le prix de mon péché! Jésus a entièrement assumé la condamnation que nous méritions. Oui, nous méritions la mort et l’enfer. Le juste châtiment pour notre péché, c’est l’enfer. Ne l’oubliez pas: Dieu ne permettra jamais au péché ni à un pécheur d’entrer dans son ciel. Jésus a réglé notre dette pour que nous puissions passer l’éternité au ciel avec Dieu.

L’heure était venue pour moi de prendre une décision. Désormais, pour moi, la Bible était l’unique source d’autorité absolue et éternelle en matière de foi. Me fondant sur elle, j’ai reçu Christ comme mon Sauveur en mai 1973. J’aurais voulu le crier sur les toits, pour que le monde entier entende ce que Jésus a accompli en se substituant aux hommes pour expier leurs péchés par son sang versé. „Vous connaîtrez la vérité, et la vérité vous affranchira” (Jean 8:32).

La foi chrétienne véritable face au système romain

En témoignant auprès de mes amis et de mes parents catholiques, j’ai bien vu que l’enjeu était la destinée éternelle d’un grand nombre d’âmes. Leurs réactions, face à l’annonce de l’Evangile, m’ont affligée. Ces personnes continuaient à croire que l’Eglise catholique était la seule église véritable; elles se confiaient en elle pour leur salut, sans tenir aucun compte de la Parole de Dieu. Autrement dit, leur éducation les avait amenées à permettre à d’autres créatures humaines de penser à leur place. Un système de règles humaines leur tenait lieu de convictions personnelles. En 1545, le Concile de Trente a déclaré que la tradition ecclésiale était sur un pied d’égalité avec la Bible. Mettre quoi que ce soit sur le même plan que la Parole de Dieu, ou au-dessus de cette Parole, c’est de l’idolâtrie! Le „levain” du système catholique discrédite la Bible et empêche de trouver en elle la source d’autorité unique, absolue, éternelle.

Il nous faut entretenir sur Dieu des pensées justes, conformément à ce que nous révèle sa Parole. Dieu le Père et Dieu le Fils sont un. En Jean 10:30, Jésus dit: „Moi et le Père, nous sommes un.” Parce que Jésus-Christ est Dieu, nos péchés ont été ôtés par le sang de Dieu. Seul le sang pur et parfait de Dieu pouvait les ôter complètement, et satisfaire aux exigences d’un Dieu juste et saint. Je suis sauvée et justifiée uniquement à cause de la justice parfaite de Jésus-Christ. Quand je reçois et m’approprie par la foi l’expiation accomplie par Jésus-Christ, qui a pris ma place pour régler entièrement la dette qui me condamnait à la mort et à l’enfer, Dieu m’impute la justice de Jésus-Christ. Cela signifie qu’il me considère comme juste. En moi-même, je ne possède pas l’ombre d’une justice. Je suis totalement incapable de me sauver moi-même, ou de conserver mon salut par moi-même: tout vient de Jésus! C’est Jésus-Christ qui est ma justice. Je suis juste seulement „en Christ”. Par moi-même, je suis indigne de m’approcher de Dieu. Mais quand je m’approche de lui en Christ, en celui qui est mon substitut, Dieu me considère comme digne, car il me regarde au travers de la dignité parfaite de son Fils! Cette justice est instantanément imputée à celui qui met sa foi en Christ.

D’après le système catholique, il nous est impossible d’être justifiés par une foi qui reçoit Christ et se fonde sur lui seul, en vue d’un salut gratuitement accordé. Le catholicisme enseigne que nous ne sommes pas justifiés uniquement par la foi en Christ, mais par une foi que nous mettons en action, et qui produit de bonnes œuvres. Il enseigne que la foi ainsi définie justifie le pécheur, non parce qu’elle est fondée sur la seule justice de Christ, mais parce qu’elle implique une justice inhérente à l’homme, une justice résultant du baptême. Par ce dernier, l’individu deviendrait capable d’obéir à l’enseignement catholique, selon lequel la grâce divine passe par les sacrements. Dans cette optique, la justification ne découle pas de la foi, mais des sacrements. C’est pourquoi le catholicisme enseigne que la justification est progressive. L’individu serait régénéré par le baptême, de temps à autre il serait purifié par la pratique de la confession et de la pénitence, et il croîtrait dans la grâce et dans la sanctification en recevant les autres sacrements. Si tout se passe bien, il serait un jour suffisamment sanctifié pour être admis au purgatoire! Le Catholique croit être accepté par Dieu en raison de sa justice inhérente, cette justice communiquée par le sacrement du baptême, et alimentée par une pratique adéquate des autres sacrements. On enseigne au Catholique que puisqu’il reçoit la „grâce sanctifiante” qui s’attache à chaque sacrement, il acquiert ainsi une justice et une sainteté qui lui appartiennent en propre et reposent sur sa dignité propre. Dans ce système, il n’est pas question de justice imputée.

Mon champ de mission

Les différences entre la vraie foi chrétienne et le système catholique romain me sont apparues avec tant de netteté, que j’ai quitté l’Eglise catholique en 1976  pour rejoindre des chrétiens bibliques. Lorsque j’ai reçu le salut en 1973, j’ai dit au Seigneur que je voulais bien me rendre sur tout champ de mission qu’il indiquerait. Me prenant au mot, il m’a envoyée sur un champ de mission en 1994, dans un service de dialyse. Il a permis que je souffre d’insuffisance rénale grave. Pour survivre, je dois subir trois dialyses par semaine. Je remercie Dieu et je le loue de ce qu’il me donne l’occasion de partager son précieux Evangile de la grâce avec des patients gravement malades, qui ont grand besoin de se préparer à rencontrer le Seigneur!

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