Richard Bennett

Je garde un vif souvenir des difficultés que me causaient les confessions du samedi pendant ma première année de sacerdoce dans la paroisse catholique de Park Street à Port of Spain, à Trinidad. Tous les samedis, de 15 heures à 18 heures, de nombreux Catholiques faisaient la queue près du confessionnal en attendant d’y entrer pour nous dire leurs péchés. Je m’en souviens, je transpirais alors abondamment, et pas seulement à cause du climat tropical, mais bien plutôt parce que pour la première fois de ma vie, je ressentais l’horreur qu’il y a à se tenir pendant trois heures d’affilée sous le déversoir du récit, parfois très détaillé, des péchés d’autrui. Tout cela se prolongeait pendant une heure de plus après le repas du soir, de 19 heures à 20 heures. A 20 heures, Carlton, le sacristain de l’église, était obligé des refermer les portes au nez de ceux qui voulaient encore venir confesser leurs péchés aux prêtres. Je me rappelle à quel point les gens étaient mal à l’aise en me racontant leurs péchés, surtout les jeunes femmes qui parlaient de leur inconduite sexuelle. Je voyais perler la sueur sur les lèvres des pénitents. La tâche devint encore plus difficile alors que semaine après semaine, les mêmes personnes revenaient confesser les mêmes péchés.

Au cours de cette première année, je n’ai jamais douté qu’il fût en mon pouvoir de déclarer : „Je t’absous de tous tes péchés au Nom du Père et du Fils et du Saint-Esprit”. Nous prononcions ces paroles en latin. C’est seulement plus tard que je me mis à douter sérieusement, quoique même dans ma première paroisse à Mayaro, au sud-est de l’île de Trinidad, parfois des doutes fugaces me traversaient l’esprit. Cela se produisait surtout dans les avant-postes de la Mission ; les gens revenaient semaine après semaine avec une pléthore de péchés, toujours les mêmes : fornication, adultères, vols. Ce qui aggravait le problème, c’est qu’il fallait entendre les confessions avant la messe, et tous les dimanches, j’avais à dire trois messes différentes. Quelquefois, il fallait vraiment se dépêcher d’en finir avec les confessions, en donnant très peu de conseils et de directives à ceux qui se confessaient, parce qu’il y avait d’autres messes à heures fixes. Ce qui devenait de plus en plus lourd à porter, c’était cette impression d’avoir séjourné dans une fosse d’immondices, où l’on aurait jeté toujours plus d’immondices au point de me submerger et de me faire succomber sous le poids terrible de la connaissance des péchés qui me tombaient dessus. Tout encombré encore de ces horreurs, et sans avoir pu m’en remettre personnellement, j’étais alors obligé d’aller dire la messe. Le problème ne fit qu’empirer, car la messe ne contribuait en rien à me décharger de ce fardeau de plus en plus pesant.

Bien des années après, dans ma dernière paroisse à Sangre Grande au nord-est de Trinidad, j’avais de réelles réserves au sujet de la confession. L’Ecriture m’avait appris qu’on ne recevait le pardon des péchés que dans la mesure où l’on croyait dans le Christ Jésus. Je savais aussi que l’Ecriture déclarait : „Qui peut pardonner les péchés, si ce n’est Dieu seul ?” (1) A cette époque, je cessai d’entendre les confessions, sauf pour certaines femmes âgées qui se contentaient de réciter une liste de péchés mémorisée au temps de leur jeunesse (je savais qu’elles seraient offensées si je ne les entendais pas en confession). Puisque je refusais, d’une manière générale, d’entendre les confessions, on fit bien sûr à mon sujet un rapport à l’Archevêque. Ce ne fut là qu’un des nombreux problèmes qui se mirent à s’accumuler lorsque j’eus commencé à traiter les questions dans une perspective biblique, pendant mes sept dernières années comme prêtre de paroisse.

Peut-être ce témoignage permettra-t-il de mieux faire comprendre ma situation désespérée en tant que prêtre. J’avais étudié la doctrine catholique et je l’avais mise en pratique dans une paroisse : je connaissais la frustration engendrée par le sacrement de confession dans la vie des paroissiens aussi bien que dans la mienne.

Les péchés ne sont véritablement pardonnés que lorsqu’on a foi dans le Seigneur Jésus-Christ.

„Vous donc, frères, sachez-le bien : par lui le pardon des péchés vous est annoncé” (2). En se fiant à l’œuvre achevée du Christ Jésus, le Seigneur, une âme reçoit le pardon de ses péchés ; une justice parfaite lui est attribuée, et elle est rendue juste à cent pour cent devant Dieu. „Mais maintenant, sans la loi est manifestée la justice de Dieu.” (3) „En Lui, nous avons la rédemption par son sang, le pardon des péchés selon la richesse de sa grâce”. (4) Ainsi, l’Evangile est la puissance de Dieu pour le salut, comme l’a proclamé l’Apôtre Paul. Lorsqu’on pèche après avoir été sauvé, on a à résoudre un problème relationnel avec notre Père céleste en Lui confessant directement le péché en question. „Si nous confessons nos péchés, il est fidèle et juste pour nous pardonner nos péchés et nous purifier de toute injustice.” (5)

Le pardon catholique

Il y a une différence saisissante avec l’enseignement limpide du Seigneur dans l’Ecriture : on apprend au Catholique à rechercher le pardon, non pas en confessant son péché à Dieu par Jésus-Christ (6), mais à un prêtre humain servant d’intermédiaire. Voilà ce que pratiquent les Catholiques fervents. La pensée qui sous-tend cette pratique demande à être expliquée. Le Catéchisme de l’Eglise catholique explique qu’il y a sept sacrements, et pas seulement les deux sacrements scripturaires que sont le baptême et la communion. „Le sacrement de pénitence et de réconciliation” a cinq noms (7), chacun de ces noms définissant un aspect particulier du rituel dans son ensemble. Le premier nom qui le définit est „le sacrement de conversion”, le deuxième est „le sacrement de Pénitence”, qui est, dit-on, indispensable au salut. Voici les paroles officielles de Rome :

„C’est par le sacrement de Pénitence que le baptisé peut être réconcilié avec Dieu et avec l’Eglise… Ce sacrement de Pénitence est, pour ceux qui sont tombés après le Baptême, nécessaire au salut, comme l’est le Baptême luimême pour ceux qui ne sont pas encore régénérés.” (8)

Ce Catéchisme explique aussi pourquoi le sacrement de Pénitence est „nécessaire au salut” :

„Le Christ a institué le sacrement de Pénitence pour tous les membres pécheurs de son Eglise, avant tout pour ceux qui, après le Baptême, sont tombés dans le péché grave et qui ont ainsi perdu la grâce baptismale … C’est à eux que le sacrement de Pénitence offre une nouvelle possibilité de se convertir et de retrouver la grâce de la justification. Les Pères de l’Eglise présentent ce sacrement comme 'la seconde planche [de salut] après le naufrage qui est la perte de la grâce’.” (10)

Cet enseignement-là, qui veut qu’on puisse perdre la justification, contredit carrément Romains 8:29-39, 1 Pierre 1:2-5, Romains 11:29, Nombres 23:19, etc… Ainsi, les Catholiques ne sont nullement assurés de leur salut.

Le troisième nom qu’on donne au sacrement de Pénitence est „le sacrement de confession , puisque l’aveu, la confession des péchés devant le prêtre est un élément essentiel de ce sacrement…” (11) Ce qui rend essentielle cette confession à un prêtre, c’est que malgré la reconnaissance par l’Eglise catholique du fait que Dieu seul peut pardonner les péchés, cette Eglise déclare ensuite „qu’en vertu de sa divine autorité, Il donne ce pouvoir aux hommes pour qu’ils l’exercent en son nom.” (12) Poussant plus loin ce raisonnement, le Catéchisme déclare : „Il a cependant confié l’exercice du pouvoir d’absolution au ministère apostolique. Celui-ci est chargé du „ministère de la réconciliation” (2 Corinthiens 5:18). Le pas suivant consiste à développer l’idée de succession apostolique, dans la section intitulée „Le Ministre de ce Sacrement”.

„Puisque le Christ a confié à ses apôtres le ministère de la réconciliation, les évêques, leurs successeurs, et les presbytres, collaborateurs des évêques, continuent à exercer ce ministère. En effet, ce sont les évêques et les presbytres qui ont, en vertu du sacrement de l’Ordre, le pouvoir de pardonner tous les péchés 'au nom du Père et du Fils et du Saint-Esprit’.”

Cette obligation de se confesser au prêtre vient d’une mauvaise compréhension du sacerdoce du Christ. Voilà pourquoi la vocation apostolique est également mal comprise, ainsi que le fait que cette vocation a pris fin avec les apôtres des Ecritures. Le Catéchisme poursuit son développement sur l’épiscopat : ayant apparemment arraché la puissance à son Détenteur légitime, les évêques la mettent à présent au service de leur propres conceptions de la pénitence et du pardon.

„L’évêque, chef visible de l’Eglise particulière,est donc considéré à juste titre, depuis les temps anciens, comme celui qui a principalement le pouvoir et le ministère de la réconciliation : Il est le modérateur de la discipline pénitentielle. Les presbytres, ses collaborateurs, l’exercent dans la mesure où ils en ont reçu la charge soit de leur évêque (ou d’un supérieur religieux), soit du Pape, à travers le droit de l’Eglise [catholique].”(13)

Ainsi la pensée catholique s’oppose à l’Ecriture, puisque l’idée qu’ont les

leaders de la succession apostolique les entraîne à penser qu’ils peuvent pardonner les péchés du peuple. C’est pourquoi ils revendiquent le droit d’administrer la pénitence à tout un chacun. Cette notion est étrangère à l’Ecriture.

En quatrième lieu, ce sacrement est appelé „sacrement du pardon”, et cette appellation est définie comme suit :”Il est appelé sacrement du pardon puisque par l’absolution sacramentelle du prêtre, Dieu accorde au pénitent 'le pardon et la paix’. (14) L’enseignement sur le pardon va bien plus loin encore que ce que nous venons de voir. On proclame qu’il n’existe pas d’offense, si grave soit-elle, que les prêtres de l’Eglise ne puissent pardonner. Selon les paroles mêmes du Vatican :”Il n’y a aucune faute, si grave soit-elle, que la Sainte Eglise ne puisse remettre. Il n’est personne, si méchant et si coupable qu’il soit, qui ne doive espérer avec assurance son pardon, pourvu que son repentir soit sincère.” (15)

Ce pouvoir des prêtres surpasse même, assure-t-on, le pouvoir des anges et des archanges. Voici ce qu’affirme Rome à ce sujet :

„Les prêtres ont reçu un pouvoir que Dieu n’a donné ni aux anges ni aux archanges… Dieu sanctionne là-haut tout ce que les prêtres font ici-bas.” Si dans l’Eglise il n’y avait pas de rémission des péchés, nul espoir n’existerait, nulle espérance d’une vie éternelle et d’une libération éternelle. ” (16)

Pourrait-on concevoir des propos plus arrogants ? Si une créature prend sur elle le pouvoir des pardonner le péché, elle blasphème, car cette prérogative appartient à Dieu seul. „C’est moi, moi qui efface tes crimes pour l’amour de moi, et je ne me souviendrai plus de tes péchés.” (17) Ce verset de la Bible nous assure que par grâce, les péchés sont effacés pour l’amour de Dieu Luimême. Le même pronom est répété deux fois, pour insister sur le fait que c’est Lui seul qui pardonne les péchés.

La confession obligatoire

Rome insiste pour que les siens se confessent : ses lois l’affirment clairement. Voici quelques échantillons de ses règlements :

„Celui qui veut obtenir la réconciliation avec Dieu et avec l’Eglise doit confesser au prêtre tous les péchés graves qu’il n’a pas encore confessés et dont il se souvient après avoir examiné soigneusement sa conscience.” (18)

„La confession individuelle et intégrale constitue l’unique moyen ordinaire par lequel un fidèle conscient d’un péché grave est réconcilié avec Dieu et avec l’Eglise.” (19)

„Le fidèle est tenu par obligation de confesser, selon leur espèce et leur nombre, tous les péchés graves commis après le baptême, non encore directement remis par le pouvoir des clés de l’Eglise et non accusés en confession individuelle, dont le fidèle a conscience après un sérieux examen de soi-même.” (20)

L’expérience humiliante du confessionnal est obligatoire dans le Catholicisme. Ce système de confession à l’oreille du prêtre ne peut que corrompre l’Evangile en encourageant et en promouvant un rituel étranger aux Ecritures. Exiger, comme condition pour le pardon, qu’avec un cœur parfaitement contrit on fasse au prêtre un exposé détaillé des péchés graves „selon leur espèce et leur nombre”, voilà une pratique dégradante qui conduit souvent au péché. Le pardon des péchés, un acte judiciaire de la part du prêtre

Le rite de la Confession selon l’Eglise catholique implique certaines paroles obligatoires, que le prêtre est tenu de prononcer :

„Que Dieu notre Père vous montre sa miséricorde ; par la mort et la résurrection de son Fils, Il a réconcilié le monde avec lui et Il a envoyé le Saint-Esprit pour la rémission des péchés : par le ministère de l’Eglise, qu’Il vous donne le pardon et la paix. Et moi, au nom du Père et du Fils et du SaintEsprit, je vous pardonne tous vos péchés.”(21)

L’absolution que le Catholique est tenu d’obtenir n’est pas une déclaration affirmant que Dieu Lui-même a pardonné les péchés du pénitent ; il s’agit bien plutôt d’un acte judiciaire du prêtre qui déclare :”Je vous pardonne tous vos péchés.” C’est donc le prêtre lui-même qui est le juge pardonnant les péchés. Selon la formule du Concile de Trente :

„Cependant, quoique l’absolution donnée par le prêtre consiste à dispenser le bienfait d’un autre, ce ministère ne se borne pas à annoncer l’Evangile ni à annoncer le pardon des péchés, mais il équivaut à un acte judiciaire, par lequel il prononce une sentence en tant que juge.” (Canon 9). (22)

Le Catéchisme aussi revendique ce „pouvoir divin” qu’ont les prêtres de remettre les péchés :

„Dieu seul pardonne les péchés. Parce que Jésus est le Fils de Dieu, Il dit de Lui-même : 'Le Fils de l’Homme a le pouvoir de remettre les péchés sur la terre’ (Mc 2,10) et Il exerce ce pouvoir divin : 'Tes péchés te sont pardonnés !’ (Mc 2,5) Plus encore : en vertu de sa divine autorité, Il donne ce pouvoir aux hommes pour qu’ils l’exercent en son nom.” (23)

C’est une arrogance inconcevable que de revendiquer pour des hommes pécheurs le pouvoir judiciaire divin de pardonner les péchés. Une circonstance aggravante consiste à fonder cette revendication mensongère sur Matthieu 16:19, alors qu’en fait le Seigneur confiait à l’Apôtre Pierre une mission personnelle. Mais le Catéchisme poursuit en ces termes :

„En donnant part aux apôtres de son propre pouvoir de pardonner les péchés, le Seigneur leur donne aussi l’autorité de réconcilier les pécheurs avec l’Eglise. Cette dimension ecclésiale de leur tâche s’exprime notamment dans la parole du Christ à Simon Pierre : 'Je te donnerai les clés du Royaume des cieux: tout ce que tu lieras sur la terre sera lié aux cieux, et tout ce que tu délieras sur la terre sera délié aux cieux.’ (Mt 16, 19). Cette même charge de lier et de délier qui a été donnée à Pierre a aussi été donnée au collège des apôtres unis à leur chef (Mt 18,18 : 28, 16-20).” (24)

Le Seigneur a dit à l’Apôtre Pierre: „Je te donnerai les clefs du royaume des cieux : ce que tu lieras sur la terre sera lié dans les cieux, et ce que tu délieras sur la terre sera délié dans les cieux.” (Matthieu 16:19) „Je te donnerai” : cette promesse s’applique exclusivement à Pierre. Cette parole du Seigneur s’est accomplie à la lettre le jour où Pierre devint le premier instrument de l’ouverture du royaume des cieux en prêchant l’Evangile aux Juifs (Actes 2:41) puis aux non-Juifs (Actes 10:44-47). Ces clés représentaient un double pouvoir qui concernait les Juifs et aussi les non-Juifs. Pierre, et Pierre seul, a accompli cela. Il ne peut pas avoir de successeurs dans la mission dont nous avons là une annonce prophétique, car pour les Juifs comme pour les non-Juifs, l’ouverture initiale du Royaume a été un acte ponctuel unique. Quant au fait de lier et de délier selon Matthieu 16:19 et 18:18, c’est une allusion aux décisions de l’assemblée ecclésiale concernant la discipline. On y parvient grâce à la prière, à la Parole, et à l’Esprit ; ce sont ces décisions-là qui seront ratifiées dans le ciel. Cela ne se rapporte pas au droit divin que détient le Seigneur de pardonner les péchés. L’idée qu’une créature humaine pécheresse puisse se voir déléguer une autorité divine pour pardonner les péchés des autres est une offense à Dieu sur toute la ligne, et une négation de l’Ecriture, de la Parole de vérité du Seigneur. Néanmoins, c’est très exactement ce que l’Eglise de Rome revendique pour ses prêtres.

L’Eglise romaine revendique un fondement biblique pour le pardon qu’accorde le prêtre

Le fondement scripturaire qui confirmerait, selon Rome, le fait que le prêtre peut absoudre les péchés d’autrui est cité dans la paragraphe 1485 de son Catéchisme :

„Le soir de Pâques, le Seigneur se montre à ses apôtres et leur dit : 'Recevez l’Esprit Saint. Ceux à qui vous remettrez leurs péchés, ils leur seront remis. Ceux à qui vous les retiendrez, ils leur seront retenus’ (Jn 20, 22-23).”

La réponse biblique à cette revendication se trouve dans les mots mêmes du verset 23 du chapitre 20 de Jean : „Ceux à qui vous pardonnerez leurs péchés, ils leur seront pardonnés ; ceux à qui vous les retiendrez, ils leur seront retenus.” Les Apôtres n’étaient pas envoyés en tant que prêtres, mais en tant que témoins de la vérité seulement. Ils n’étaient pas les médiateurs de la réconciliation, mais ils devaient prêcher et publier cette réconciliation. De toute évidence, en ces quelques mots, le Seigneur a résumé l’Evangile. Le Seigneur donnait à ses disciples l’autorité pour déclarer le pardon à ceux que Dieu avait déjà pardonnés. La mission qu’Il confie ici à ses disciples, dans l’Evangile de Jean, est évoquée dans des passages parallèles tels que Luc 24;47, Matthieu 28:18-20, et Marc 16:15-16. C’est bien ainsi que les Apôtres ont compris cette mission et qu’ils ont obéi, comme en témoigne tout le Livre des Actes : Christ n’a pas nommé des confesseurs pour analyser les détails les plus intimes de chaque péché dans un confessionnal. Au contraire, Il envoyait en mission les prédicateurs de Son Evangile et s’assurait que leur voix serait entendue. Ainsi, l’Apôtre Pierre a proclamé : „Tous les prophètes rendent de lui le témoignage que quiconque croit en lui reçoit par son nom le pardon des péchés.” (25) Si nous croyons en Lui, Il nous justifiera. Telle est la grande rémission des péchés dont tous ont besoin, et sans laquelle chacun de nous est spirituellement mort. Le pardon scripturaire des péchés s’accomplit par la proclamation de l’Evangile, et non en chuchotant ses péchés à l’oreille de quelque mortel dans un confessionnal.

Les dangers de la confession

Ce qui m’attriste et me brise le cœur, c’est la vanité de ce qui passe pour être le moyen de pardonner le péché, avec les dégâts qui s’ensuivent. On recourt à un objet fait de main d’homme, occupé par deux pécheurs dont l’un revendique une domination sur la conscience de l’autre, au lieu de recourir à une communion personnelle et intime entre Dieu et celui qui recherche Sa miséricorde et Sa grâce au travers de la fidélité du Christ Jésus. On enseigne aux âmes à abandonner la foi authentique et précieuse pour les encourager à ramper servilement devant une autre créature dans le cadre d’un rituel dangereux. Le salut et le pardon ne coulent plus vers le pécheur au travers de la Parole pure émanant du cœur même de Dieu : des hommes ignorants s’évertuent à pomper le pardon au moyen d’un dispositif de leur fabrication, avec des robinets sacramentaux pour le distribuer au pécheur par l’intermédiaire de prêtres.

Le système catholique remplace donc l’œuvre du Saint Esprit et la joie du pardon en présence du Dieu vivant par un rapprochement intime avec un homme. Cependant, le vrai danger de la pratique du confessionnal réside dans le fait qu’il occasionne parfois des péchés et même de fausses accusations. Ces dangers sont tous mentionnés par les règlements concernant le sacrement dans le système catholique. Les lois du Vatican sur la confession, selon le Canon 977, stipulent que : „En-dehors du cas de danger de mort, l’absolution du complice d’un péché contre le sixième commandement du Décalogue est invalide.” [„Tu ne commettras pas d’adultère” constitue le sixième commandement, selon l’Eglise catholique.]

Le problème est tel que le Pape Jean Paul II a décidé que certaines offenses commises par des prêtres et où le sacrement de réconciliation est lié à la pédophilie, ne peuvent être jugées que par un Tribunal à Rome et nulle part ailleurs. Ce document mentionne :

„Les offenses graves contre le sacrement de réconciliation : 'Accorder l’absolution à un complice [pour le prêtre] du péché contre le Sixième Commandement; inviter en cette occasion, à ce moment, ou sous le prétexte de la confession, à pécher contre le Sixième commandement ; violer directement le secret de la confession.’ La pédérastie est le crime contre les usages. C’est 'un péché contre le Sixième Commandement commis entre un mineur de moins de 18 ans et un prêtre’.” (26)

Ces lois freinent peut-être, au plan local, la propagation des scandales liés à la confession, mais elles sont impuissantes à restreindre les désirs contre nature d’hommes non régénérés devant cette situation anormale qu’est l’extrême proximité imposée par le confessionnal. Décréter que des hommes détiennent un pouvoir tel qu’ils peuvent poser les actes judiciaires absolvant le péché, puis leur imposer la proximité intime, si dangereuse, de femmes et de jeunes garçons, et ne pas s’attendre à des comportements coupables et honteux, voilà qui tient à la fois de l’arrogance grossière et de l’inertie, de la part de l’Eglise romaine. Si dans le monde des affaires ordinaires, une entreprise traitait ses cadres de cette manière-là, elle serait immédiatement dénoncée comme criminelle et on conseillerait aux citoyens de s’abstenir d’y faire des investissements.

De plus, le Canon 984 déclare au paragraphe 1 : „L’utilisation des connaissances acquises en confession qui porte préjudice au pénitent est absolument défendue au confesseur, même si tout risque d’indiscrétion est exclu.” La loi exigeant la discrétion, et dont on dit qu’elle donne au prêtre le droit de garder le secret, peut facilement devenir, pour le prêtre, une occasion de pécher. Surtout dans les groupes restreints, par exemple quand on entend des religieuses en confession, il est très difficile, sinon impossible, d’éviter que les informations entendues au confessionnal n’influencent la conduite ultérieure, quand on rencontre les personnes en question dans d’autres contextes.

Une autre loi vaticane générale sur la confession est le Canon 979 : „Que le prêtre procède avec prudence et discrétion quand il pose des questions, tenant compte de la condition et de l’âge du pénitent, et qu’il s’abstienne de s’enquérir du nom du complice.” Cette loi révèle les dangers qui s’attachent au fait de poser des questions au confessionnal. L’interdiction faite au prêtre de demander le nom du complice d’un crime révèle également à quel point ces rencontres confidentielles au confessionnal peuvent devenir une occasion de péché.

Ce ne sont là que quelques échantillons des lois terribles conçues pour anticiper et pour limiter les dégâts moraux potentiels liés à la pratique de la confession dans l’intimité du confessionnal. Si on s’en tenait aux règles normales concernant la relation d’aide biblique, bien des dangers seraient écartés. (27) Par le précepte et par l’exemple, la Parole de Dieu enseigne que la connaissance du bien et du mal souille toujours la créature qui la détient.

Une immense joie céleste à laquelle les chrétiens aspirent du fond de leur être, c’est d’être définitivement libérés de la présence, de la puissance, et de la connaissance du péché. La raison pour laquelle le Seigneur S’est exclusivement réservé la connaissance du bien et du mal au jardin d’Eden, c’est que seul un Etre parfaitement saint et illimité, infiniment puissant et bon peut détenir cette connaissance sans contracter de souillure. (28) C’est donc le comble de l’ineptie spirituelle et de la bêtise présomptueuse que de mettre au point et d’imposer un rituel à caractère confidentiel, au cours duquel il faut sonder les profondeurs de la dépravation et de la faiblesse humaines sous couvert d’une recherche du pardon et de la grâce. (29) Pourtant, la loi de l’Eglise romaine impose d’entendre les confessions au confessionnal et non ailleurs. (30)

C’est un fardeau terrible de voir que sous prétexte de pardonner les péchés, on sape le ministère qui appartient exclusivement au Christ Jésus, et qu’on en vient parfois à commettre des péchés graves. Des prêtres sincères s’acquittant de leur devoir, des catholiques fervents cherchant à apaiser leur culpabilité peuvent devenir la proie du péché en pratiquant ce rite qui passe, justement, pour délivrer du péché. Les scandales dus au confessionnal et à d’autres entretiens privés au sein du système catholique ont pris des proportions si épouvantables qu’on se retrouve devant tout un flot de cas avérés, pour lesquels des preuves pourraient être fournies. Nos cœurs devraient en être affligés, et notre souffrance à ce sujet devrait nous remplir d’un désir brûlant de communiquer le pur Evangile aux Catholiques, afin qu’ils s’approchent du Seigneur Lui-même et connaissent la liberté et la joie d’appartenir à Lui seul. „Si donc le Fils vous rend libres, vous serez réellement libres”. (32)

Le Seigneur a promis, dans Sa grâce, que tous ceux qui persévéreraient dans Sa Parole connaîtraient la vérité, et que la vérité les rendrait libres. La vérité de l’Evangile libère du joug des rites et des cérémonies, de ces leurres et de ces pièges familiers qui sont bien incapables de libérer une conscience humaine devant Dieu. L’âme qui se confie uniquement dans le Seigneur pour être sauvée, qui s’appuie sur Sa miséricorde jour après jour pour être pardonnée, cette âme-là contemple la gloire du Seigneur et subit une transformation à Son image, de gloire en gloire, par l’Esprit du Seigneur. Nous prions pour que Dieu, qui a dit : „La lumière brillera du sein des ténèbres” brille dans les cœurs de ceux qui sont assis dans l’obscurité lugubre des traditions humaines, et fasse resplendir sur eux „la connaissance de la gloire de Dieu sur la face de JésusChrist.” (33)

Le pardon selon la Bible

Dans l’Ecriture, cependant, c’est Jésus-Christ seul qui est le médiateur du pardon ; Il est le seul médiateur entre Dieu et l’homme. (34) L’instrument du pardon n’est pas une église, mais la foi dans le Seigneur Jésus-Christ : „Crois au Seigneur Jésus, et tu seras sauvé, toi et ta famille”. (35) „Quant à celui qui ne fait pas d’œuvre, mais croit en celui qui justifie l’impie, sa foi lui est comptée comme justice.” (36)

Pour tout péché, le pardon émane de Dieu et non d’une église quelle qu’elle soit. Nous en voyons la manifestation, afin de comprendre que c’est Lui, Dieu, qui est juste, „tout en justifiant celui qui a foi en Jésus.” Toute tentative d’introduire le prêtre catholique et le sacrement de confession dans l’œuvre salvatrice de la divinité, et de faire en réalité du prêtre et du sacrement la source du pardon, c’est un blasphème grossier. Dans l’Ecriture, le pardon et l’acceptation sont en Christ Jésus et en Lui seul.

Le Dieu de toute grâce

Quoique les enseignements de la Bible soient parfaitement clairs, l’Eglise catholique prétend qu’un simple homme, s’il prononce la formule adéquate, devient un moyen de grâce efficace dans un acte judiciaire procurant le pardon. Le rite de la confession, en particulier, qui prétend „qu’en vertu de sa divine autorité, Il donne ce pouvoir aux hommes pour qu’ils l’exercent en son nom, ” (38) est suffisamment néfaste pour attirer toute la colère divine sur ceux qui ont inventé et qui pratiquent cette pernicieuse parodie du pardon du Seigneur. Dans l’Ecriture, „le Dieu de toute grâce” (39) cherche les siens directement par Sa Parole, les trouve, et les sauve. Le pardon, c’est le don que Dieu fait à celui qui croit. Ce don est accordé au croyant en raison de l’œuvre parfaitement achevée de Christ sur la croix. (40) L’œuvre de Dieu en Christ Jésus montre combien Il est bienveillant envers ceux qui croient, afin que le regard de leur foi se fixe sur Lui seul. „Si par la faute d’un seul, la mort a régné par lui seul, à bien plus forte raison ceux qui reçoivent l’abondance de la grâce et du don de la justice régneront-ils dans la vie parle seul Jésus-Christ.” (41)


Notes

  1. Marc 2:7
  2. Actes 13:38-39
  3. Romains 3:21 Ephésiens 1:7
  4. 1 Jean 1:9
  5. 1 Timothée 2:5
  6. Catéchisme de l’Eglise Catholique, Editions Centurion/Cerf/FleurusMame/Librairie Editrice Vaticane, Paris 1998, paragraphes 1423-1424. Toutes les autres citations du Catéchisme sont extraites de ce même ouvrage.
  7. Catéchisme, paragr. 980
  8. Les crochets se trouvent dans le texte original.
  9. Catéchisme , paragr. 1446. Le paragraphe 1447 dit que la pratique de la Pénitence tire son origine de la tradition monastique en Orient, si bien que le paragraphe 1447 contredit le paragraphe 1446 qui déclare que le sacrement de Pénitence a été institué par le Christ.
  10. Catéchisme, paragr. 1424.
  11. Catéchisme, paragr. 1441.
  12. Catéchisme, paragr. 1462.
  13. Catéchisme, paragr. 1424.
  14. Catéchisme, paragr. 982.
  15. Catéchisme, paragr. 983.
  16. Esaïe, 43:25.
  17. Catéchisme , paragr.1493.
  18. Code de Droit canonique, Canon 960. Toutes les citations du Code de Droit canonique ont été obtenues sur le site Internet Port Saint Nicolas, http://www.portstnicolas.net/ Canon 988, §1.
  19. Catéchisme, paragr. 1449.
  20. Henry Denzinger, „The Sources of Catholic Dogma” (Sources des dogmes catholiques), Trad. Roy J. Deferrari, 30 e édition de Enchiridion Symbolorum, du R.P. Karl Rahner, S.J. (St Louis, Missouri, B. Herder Book Co., 1957) # 902. Etant donné que l’Eglise catholique prétend être „irréformable” (N° 28,
  21. Lumen Gentium, dans l’ouvrage Vatican Council II, The Conciliar and Post Conciliar Documents, Austin Flannery) le Concile de Trente est toujours officiellement en vigueur, et ne peut aucunement être abrogé par des déclarations officielles qui viendraient le contredire.
  22. Catéchisme , paragr. 1441.
  23. Catéchisme, paragr. 1444.
  24. Actes 10:43.
  25. www.mgr.org/PedoVat.html 26/7/03
  26. Jacques 5:16, II Corinthiens 13:1, 1 Timothée 5:19.
  27. Genèse 2:17.
  28. 1 Samuel 2:22-25, et Psaume 51:1-13.
  29. Canon 964 §1 : „La confession ne doit pas être entendue en-dehors du confessionnal sans une juste raison.”
  30. Voir par exemple le résumé du Ministre de la Justice („Attorney General”) du Massachusetts, p. 2, www.ago.state.ma.us , 23/7/03 De nombreux sites Internet catholiques font état des mauvais fruits produits par les fausses doctrines et les pratiques néfastes.
  31. Jean 8:36 .
  32. II Corinthiens 4:6.
  33. Jean 14:6, Actes 4:12, 1 Timothée 2:5.
  34. Actes 16:31.
  35. Romains 4:5.
  36. Romains 3:26.
  37. Catéchisme , Paragr. 1441.
  38. 1 Pierre 5:10.
  39. Romains 4:5-8, II Corinthiens 5:19-21, Romains 3:21-28, Tite 3:5-7, Ephésiens 1:7, Jérémie 23:6, 1 Corinthiens 1:30-31, Romains 5:17-19.
  40. Romains 5:17.
  41. La reproduction de cet article est autorisée, à condition qu’elle soit intégrale, et qu’aucune modification ne soit apportée.

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