Chers amis,

La papauté s’efforce constamment de faire avancer son programme œcuménique. Son but est d’attirer tous les Évangéliques dans le bercail catholique romain. Vers le milieu de la décennie 1960, le Concile de Vatican II a publié des documents officiels annonçant que tel était son objectif. À ce moment-là, son problème était de trouver des points d’entrée dans les milieux évangéliques pour mettre en œuvre cette nouvelle politique œcuménique. Mais en 1967, un événement décisif se produisit au cours d’une retraite à laquelle participaient certains étudiants catholiques de l’Université de Duquesne. Un de leurs professeurs qualifia cet événement de « baptême du Saint-Esprit ». La nouvelle de cette « action divine » gagna rapidement l’Université Notre Dame dans l’Indiana, non loin de là. Pour évaluer ce mouvement qui faisait boule de neige, la papauté dépêcha sur place le Cardinal Suenens. Ce dernier ayant rédigé un rapport favorable, la papauté disposait désormais d’une porte ouverte pour entrer dans les milieux évangéliques, et elle ne manqua pas d’en profiter.

L’article ci-dessous vous renseignera sur la puissance sinistre que cache la main tendue de la papauté vers les évangéliques du mouvement pentecôtiste actuel. Il montre aussi que par « baptême du Saint-Esprit » les Catholiques entendent tout autre chose que les Pentecôtistes évangéliques quand ils emploient les mêmes termes. Connaître les faits concernant la puissance qui sous-tend les expériences des Catholiques, c’est prendre conscience du piège que cache la tentative œcuménique catholique pour atteindre les Pentecôtistes évangéliques.

Veuillez faire connaître ces pages autour de vous ; si vous avez un site Internet, ou si vous envoyez des courriels, je vous encourage à signaler cet article par un lien.

Bien à vous, au service du Seigneur Jésus-Christ et de son Évangile,

Richard Bennett

Le mouvement pentecôtiste actuel est issu du courant « holiness » [sainteté] de la fin du 19e siècle. Ce courant fut à l’origine de ce qu’on appela « le baptême dans le Saint-Esprit », survenu à l’École biblique « Béthel » de Topeka, au Kansas, le 1er janvier 1901. En 1906, des manifestations similaires commencèrent à se produire à la Mission d’Azusa Street, à Los Angeles. Ce mouvement pentecôtiste suscita l’enthousiasme de ceux qui estimaient que pendant ces réunions, Dieu opérait des signes et des prodiges. La nouvelle de ces manifestations se répandit au loin. Quittant leurs dénominations d’origine, les gens rejoignirent ce mouvement en nombre croissant, s’associant à ce groupe passionné par les « signes et prodiges » et recherchant le « baptême dans le Saint-Esprit » que prêchait cette mouvance.

Presque à la même époque, en 1897, le Pape Léon XIII publia une encyclique sur le Saint-Esprit. Son propos était de dédier son pontificat au Saint-Esprit, afin que ce dernier « l’amenât à maturité et le rendît fécond. »[1] Dans cette encyclique, le pape déclara que les deux principaux buts de son pontificat avaient été :

« En premier lieu, la restauration de la vie chrétienne dans la société et dans la famille, chez les princes et chez les peuples, toute véritable vie découlant du Christ ; en second lieu, la réconciliation de tous ceux qu’un motif de foi ou d’obéissance sépare de l’Eglise catholique, puisque le désir manifeste du Christ est de réunir tous les hommes en un seul bercail sous un seul pasteur. »[2]

Dans ce document, donc, le pape Léon XIII donne une explication officielle de l’objectif œcuménique qui allait devenir le mot d’ordre du Concile Vatican II entre 1963 et 1965. Le pape Léon conclut par ces mots : « Nous décrétons donc et Nous ordonnons que dans tout le monde catholique, cette année et les suivantes, une neuvaine[3] soit faite avant la Pentecôte dans toutes les églises paroissiales, et, si l’Ordinaire le juge bon, dans toutes les églises. À tous ceux qui auront pris part à cette neuvaine et prié à Nos intentions. »[4]

L’idée directrice de cette encyclique papale tenait dans ce décret consistant à faire réciter chaque année, pendant neuf jours d’affilée, dans toutes les églises catholiques, une neuvaine comportant cette série de prières. Il s’agissait d’invoquer Marie pour demander que le Saint-Esprit unifiât la chrétienté dans la soumission à l’Église catholique, en accordant une nouvelle effusion de puissance. Aussi l’encyclique se termine-t-elle par cet appel :

« Unissez-vous à Nous, vénérables Frères, et que toutes les nations catholiques joignent leurs voix à la Nôtre et s’adressent à la puissante et bienheureuse Vierge Marie. »[5]

Sous couvert d’une invocation au Saint-Esprit pour que celui-ci unisse toute la chrétienté sous l’autorité de l’Église catholique, en fait le pape commandait aux catholiques de réciter pendant ces neuvaines des prières apprises par cœur et adressées à la « Reine du ciel » pour faire réussir son programme œcuménique.[6]

Le programme œcuménique du Vatican au 20e siècle

            L’objectif du programme œcuménique de Léon XIII est pleinement et officiellement développé et précisé dans les documents de Vatican II de 1964.[7] À cette époque, la mise en œuvre du programme du pape nécessitait la découverte de points d’entrée dans le monde évangélique. Un point d’entrée appréciable se présenta bientôt.

En 1967, deux ans après la clôture de Vatican II, un événement survint à l’Université Duquesne, à Pittsburgh en Pennsylvanie : ce fut le début des manifestations pentecôtistes dans l’Église catholique. Ces « baptêmes dans le Saint-Esprit de Duquesne », comme on les appelait, firent beaucoup parler d’eux dans les milieux catholiques. La nouvelle gagna rapidement l’Université Notre-Dame à South Bend dans l’Indiana[8], où des phénomènes similaires, appelés manifestations de puissance spirituelle, se multipliaient rapidement. Le Vatican dépêcha alors aux États-Unis le Cardinal Léon Suenens en lui demandant d’analyser ce mouvement. Le Cardinal Suenens approuva ce « Renouveau américain », comme on l’appelait, le cautionnant avec enthousiasme. Avec ce « Renouveau » la papauté trouva une large porte d’entrée pour promouvoir son programme œcuménique au sein d’un groupe grandissant de non-catholiques. Comparées à celles de la papauté, l’organisation et l’infrastructure de ces groupes non-catholiques ne faisaient guère le poids. La papauté s’aperçut alors que les Pentecôtistes pouvaient facilement jouer un rôle de liaison pour rendre l’Église catholique plus acceptable aux yeux de l’ensemble des Évangéliques. Les « manifestations de puissance spirituelle » des Universités Duquesne et Notre-Dame furent apparemment le point de départ de phénomènes semblables un peu partout dans le monde. Différents papes déclarèrent qu’il s’agissait d’un mouvement authentique. Par exemple, en 1975, en accueillant 10.000 catholiques à la 9e Conférence Internationale du Renouveau, le Pape Paul VI déclara : « L’Église et le monde ont plus que jamais besoin que le miracle de la Pentecôte se perpétue dans l’histoire… Comment ce ‘renouveau spirituel’ ne serait-il pas une chance pour l’Église et pour le monde ? » Peu après son accession au pontificat, Jean-Paul II déclara : « Je suis convaincu que ce mouvement est un signe de l’action de l’Esprit… un élément très important dans le renouvellement général de l’Église »[9]. Plus tard, en 1984, il fit cette déclaration : « À cause de l’Esprit, l’Église conserve constamment sa jeunesse et sa vitalité, et le Renouveau Charismatique est l’expression éloquente, aujourd’hui, de cette vitalité, une affirmation hardie de ‘ce que l’Esprit dit aux églises’ (Apo. 2:7) alors que nous voyons approcher la fin du second millenium.[10] »

L’expérience du Renouveau charismatique catholique

En 1967, une Catholique, Patti Gallagher Mansfield relata son expérience personnelle des événements de Duquesne dans l’ouvrage As By A New Pentecost [Comme par une nouvelle Pentecôte][11] C’est un livre unique, cautionné par le Cardinal Suenens dans la Préface, et par l’Évêque Sam Jacobs dans l’Épilogue. Madame Mansfield et d’autres personnes nommées dans ce livre prirent part aux événements du week-end de février 1967 à Duquesne. Elle décrit ces événements en détail et explique comment les participants les interprétèrent. Elle évoque de nombreuses traditions fondamentales de la papauté, et réunit les témoignages de dix-sept Catholiques charismatiques. Elle relate sa propre expérience comme suit :

« Au début de chaque séance, nous chantions le ‘Veni Creator Spiritus’ en anglais, sur la mélodie grégorienne. Un de nos professeurs nous dit… qu’il s’agissait d’une prière. Il voulait que nous chantions ce ‘Veni Creator’ sans interruption, pour invoquer le Saint-Esprit. En substance il disait : ‘Nous allons chanter cette prière jusqu’à ce que le Saint-Esprit vienne’.

Le vendredi soir dans la chapelle, l’autre conseiller de notre faculté éleva une statuette de Notre Dame : elle était représentée avec les mains levées, en prière… Dans le plan de Dieu, Marie devait être explicitement ‘avec nous’ alors que nous vivions une action divine souveraine pendant ce week-end. Les Pères de l’Église appellent Marie ‘l’Épouse du Saint-Esprit’. Comment pourrait-elle ne pas être présente, là où le Saint-Esprit est à l’œuvre ? … Après la méditation sur Marie, je participai pour la première fois à une Pénitence communautaire ; j’étais particulièrement émue (p. 35).

[Un peu plus tard] remplie d’expectative, j’inscrivis les mots : ‘JE VEUX UN MIRACLE’, sur un papier que j’affichai, de façon à ce que tous puissent le lire. Je ne savais pas exactement ce que serait ce miracle : je voulais simplement que Dieu agisse avec puissance » (p. 38).

Ainsi Mme. Mansfield se déclare engagée à fond dans un rituel religieux catholique, en quête d’une manifestation de puissance spirituelle. Mais celui qui ne cherche pas avant tout la vérité est hors d’état de discerner la source de la manifestation de puissance désirée, et le témoignage de Mme. Mansfield en fournit la preuve :

« En entrant dans la chapelle, je vis quelques personnes qui priaient, assises par terre… J’avais toujours cru, grâce au don de la foi, que Jésus est réellement présent dans le Saint-Sacrement, mais jamais encore je n’avais fait l’expérience de sa gloire… Agenouillée là, devant le Seigneur Jésus-Christ présent dans le Saint-Sacrement, pour la première fois de ma vie, je formulai ce qu’on peut appeler une prière de ‘capitulation sans conditions’… J’ai prononcé cette prière à genoux devant l’autel. L’instant d’après, je me suis retrouvée prosternée, le visage contre terre, devant le tabernacle. Personne ne m’avait imposé les mains. Je suis incapable de dire exactement ce qui s’est passé » (p. 39).

Mme. Mansfield s’était inclinée devant une idole et avait formulé « une prière de capitulation sans conditions ». Elle pensait sincèrement s’être abandonnée au Seigneur Jésus-Christ, qu’elle croyait présent dans l’hostie consacrée. Mais son récit montre clairement qu’elle avait capitulé devant un esprit étranger, lequel répondit par une manifestation puissante en la projetant face contre terre pendant qu’elle adorait le pain consacré comme s’il était Dieu. À propos de cette expérience, elle écrit :

« Bien que mon seul désir fût de rester là, me réjouissant de la présence du Seigneur, je savais que je devais partager cette expérience avec les autres. Comme les apôtres après la Pentecôte, je voulais « proclamer les merveilles du Seigneur », rendre témoignage au Dieu vivant… En entrant dans la chapelle, un de nos professeurs s’exclama : ‘Que va dire l’évêque quand il apprendra que tous ces jeunes ont été baptisés dans le Saint-Esprit ?’[12] »

Qu’arrive-t-il quand on aspire à une manifestation de puissance et non à la vérité ?

Mme. Mansfield dit qu’elle voulait « proclamer les merveilles de Dieu, rendre témoignage au Dieu vivant. » Malheureusement, elle a fait tout le contraire. La valeur de son récit tient au fait qu’elle raconte, comme témoin oculaire, ce qui s’est déroulé au cours du week-end à Duquesne, mais son livre n’enseigne rien d’autre que la doctrine catholique traditionnelle. Il enseigne par exemple que le Seigneur Jésus-Christ est dans l’hostie consacrée, ce qui est de l’idolâtrie grossière. L’idolâtrie est-elle compatible avec un désir de « proclamer les merveilles de Dieu » ? Comment un professeur pouvait-il conclure qu’en se prosternant devant l’hostie, Mme Mansfield avait reçu « le baptême dans le Saint-Esprit » ? Ce qui manque dans tout cela, c’est l’amour de la vérité, le désir de trouver la vérité à tout prix, ce qui voudrait dire dans ce cas renoncer à l’Église catholique apostate, à son faux évangile et à ses fausses doctrines. Loin de là, Mme. Mansfield déclare :

« Juste après le week-end, Fran me dit que ‘toute cette affaire’ lui déplaisait et qu’elle craignait de nous voir quitter l’Église. Bien au contraire, je sentais qu’avec émerveillement je redécouvrais l’Église comme tout à nouveau. Une des premières choses que je fis à la suite de ce week-end fut de prendre les Documents de Vatican II et d’y chercher tout ce qui se rapportait au Saint-Esprit, aux charismes, et aux dons. Malgré toute l’intensité de mon expérience du Saint-Esprit pendant le week-end, si l’Église m’avait dit que ce n’était pas authentique, j’aurais renoncé à ma propre expérience plutôt que de quitter l’Église catholique. »[13]

Malheureusement, vingt-cinq ans plus tard, Mme Mansfield ne savait toujours pas ce qui lui était arrivé au cours de l’expérience qu’elle a relatée, et elle n’avait toujours pas identifié la source de la puissance qui s’était emparée d’elle. Elle ne s’est pas tournée vers la Bible en tant que seule autorité pour interpréter ces événements, mais elle s’est inclinée devant l’autorité du magistère de l’Église catholique. Et la papauté appelle toute cette lamentable affaire « le baptême dans le Saint-Esprit ».

Le charismatisme catholique véhicule le dogme papal

 Ce livre cautionné par la papauté donne du « baptême dans le Saint-Esprit » une interprétation entièrement contraire à celle des Pentecôtistes. Mme Mansfield donne l’explication suivante : « L’interprétation la plus répandue du ‘Baptême dans le Saint-Esprit’ est qu’il libère les grâces précédemment conférées par le Baptême et la Confirmation. »[14] Cette interprétation-là s’accorde entièrement avec la doctrine catholique traditionnelle. C’est celle de Mme. Mansfield et des autres Catholiques dont les témoignages figurent dans ce livre.

Une autre doctrine catholique importante est mise en valeur par ce récit du week-end de Duquesne : celle de « Marie, épouse du Saint-Esprit ». Dans cette partie du livre, on trouve cette affirmation :

« Marie a continuellement un rôle à jouer en tant que Mère de tous les enfants de Dieu, et que Mère de l’Église. Et sa maternité spirituelle est intimement liée à l’œuvre du Saint-Esprit… Quand nous nous confions dans le cœur de Marie, fidèlement elle nous conduit vers le cœur de Jésus, son Fils. »[15]

Jésus lui-même, ainsi que le Père et le Saint-Esprit, sont une seule et même essence divine ; cette Trinité de Personnes possède une seule et même nature. La nature de Dieu est entièrement séparée de toutes les personnes et de toutes les choses qu’il a créées. La doctrine qui accorde à Marie une relation intime avec le Saint-Esprit en tant que son épouse est parfaitement blasphématoire. C’est une séduction satanique sacrilège. Bien que l’Écriture déclare que « Satan lui-même se transforme en ange de lumière » (2 Corinthiens 11:14) Il est consternant de découvrir que le prince des ténèbres, l’ennemi suprême de la lumière, utilise Marie pour la déguiser en une déesse qui serait mariée au Saint-Esprit. En réalité, le livre de Mme Mansfield manifeste ce que l’Écriture appelle « un autre esprit » (2 Corinthiens 11:4), c’est-à-dire un esprit opposé au Saint-Esprit sur toute la ligne. Le Saint-Esprit, lui, conduit les pécheurs perdus au Seigneur Jésus-Christ ; cet autre esprit entraîne les âmes en enfer. Cette même séduction satanique conduit la papauté à rendre officiellement un culte à Marie « la Toute Sainte », et à vouer à l’hostie « l’adoration qui est due au vrai Dieu »[16]. Ces faits démontrent que c’est un esprit démoniaque qui  a inspiré ces doctrines néo-païennes. Dans ces conditions, les vrais croyants doivent demeurer sobres et vigilants, « parce que votre adversaire, le diable, rôde comme un lion rugissant, cherchant quelqu’un à dévorer » (1 Pierre 5:8). Satan est le père du mensonge ; or le stratagème par lequel la papauté se sert du pentecôtisme comme d’un véhicule pour envahir l’ensemble du camp évangélique est une tactique pernicieuse et sinistre ; malheureusement, elle a bien réussi.

Le mouvement charismatique catholique a été accepté

Depuis la fin des années soixante, on présente le Renouveau Charismatique catholique comme un mouvement qui ressemble, par beaucoup de ses aspects extérieurs, aux manifestations de puissance spirituelle des Pentecôtistes évangéliques. L’expression « baptême dans le Saint-Esprit », utilisée par les autorités catholiques pour décrire les nouvelles manifestations de puissance spirituelle dans l’Église catholique a été directement empruntée aux Évangéliques pentecôtistes. Mais l’interprétation catholique de ces événements véhicule un message entièrement différent de celui qu’en donnent les milieux évangéliques pentecôtistes. Le pape, les cardinaux et les évêques qui avant le Concile de Vatican II dédaignaient avec arrogance les « hérétiques » évangéliques se mirent à parler d’eux avec plus d’aménité, cessant de les traiter d’hérétiques et les appelant « frères séparés ». De plus, après Vatican II, les Catholiques reçurent la permission de suivre les études bibliques évangéliques, d’aller dans leurs églises, et d’assister à diverses autres manifestations. La plupart d’entre eux ne connaissaient que ce que l’Église catholique leur avait enseigné. C’est pourquoi de nombreux catholiques, qui avaient souffert des rituels religieux morts, se passionnèrent pour un mouvement qui semblait venir de Dieu et qui tenait des réunions en-dehors des lieux agrées par les autorités catholiques.

David du Plessis, surnommé « Monsieur Pentecôte » joua un rôle clé dans les relations œcuméniques avec le Renouveau Charismatique catholique. Il fut un pionnier du développement des liens œcuméniques avec l’Église catholique romaine. Dennis Bennett, un prêtre de l’Église épiscopalienne, fut également un pionnier du Renouveau charismatique au sein de sa dénomination comme auprès des catholiques qui l’acceptaient et que l’on disait « remplis du Saint-Esprit ». Ce mouvement a exercé une influence considérable au travers du mouvement dit de « la confession positive » propagé par Kenneth Hagin, Kenneth Copeland, Charles Capps, et d’autres. D’autres charismatiques se manifestèrent au cours des décennies 1980 et 1990. Indépendamment de l’Église catholique, le mouvement dit de « la Pluie de l’Arrière-saison » se considérait comme un retour au « plein Évangile » de l’Église primitive. Il enseignait malheureusement un mensonge, à savoir que l’homme peut faire directement l’xpérience de Dieu. Or l’Écriture déclare qu’il y a « un seul Dieu, et aussi un seul médiateur entre Dieu et les hommes, Jésus-Christ homme » (1 Timothée 2:5). Cela signifie que l’homme ne peut pas vivre directement l’expérience de Dieu. Mais d’aucuns faisaient des expériences pieuses qui donnaient à ceux qui les vivaient comme à ceux qui les voyaient l’impression d’être mystérieusement spirituelles ; c’était là un piège tendu aux imprudents, mal enracinés dans la Bible. Sur cet arrière-plan qui exaltait les émotions, les ouvertures œcuméniques du pape furent très bien accueillies par certains leaders de la mouvance « Parole de foi », entre autres Paul Crouch, David Mainse, John Arnott, C. Peter Wagner, Kenneth Hagin, Kenneth Copeland, et Benny Hinn.

Un exemple de participation à l’œcuménisme papal

 Un responsable pentecôtiste tendit la main à l’Église catholique le 25 mai 2011. La une du quotidien suédois Dagen du 25/05/11 porte ce titre : « Pelle, la Pentecôte, et le Pape », et le texte suivant :

« Le directeur des Églises pentecôtistes suédoises fut l’un de ceux que l’on choisit  pour serrer la main du pape au cours d’un voyage d’études à Rome et au Vatican, effectué par une délégation pentecôtiste accompagnant une délégation catholique suédoise. Cette visite se situait dans le cadre du dialogue qui a lieu entre ces deux églises depuis 2003. Au cours de l’audience, qui réunit jusqu’à 50.000 participants, le pape parla de la prière et adressa à la Suède une salutation particulière, geste qui exprime l’intérêt porté par le conducteur suprême de l’Église catholique au processus œcuménique que connaît la Suède. »

Les leaders du courant « Parole de Foi » dans le mouvement pentecôtiste suédois ne cessent de cautionner l’Église catholique. Le réseau « Trinity Broadcasting Network » (TBN) est l’un des ministères télévisuels les plus puissants et les plus durables aux États-Unis. Presque exclusivement, il fait la promotion des leaders pentecôtistes du mouvement « Parole de Foi ». Depuis bien des années, Paul Crouch, le directeur de TBN, entretient des liens étroits avec la papauté. Sur son site Internet se trouvent des annonces comme celle-ci :

« Le pape honore le P. Michael Manning, qui assure les émissions ‘The Word in the World’ [La Parole dans le monde] de TBN[17]; ‘Célébrez Pâques sur TBN, avec une première : le film de Mel Gibson, « La Passion de Christ »[18].

Le site Internet de Paul Crouch déclare explicitement que ses émissions intéressent les membres de l’Église catholique[19]. TBN fait la promotion de la doctrine catholique et vend une vaste gamme de livres et de littérature catholiques[20]. En outre, au Canada, David Mainse, un Pentecôtiste radical, accueille des catholiques dans le cadre de son programme télévisé « 100 Huntley Street ». De même, John Arnott, de l’assemblée « Toronto Airport Christian Fellowship » a fait savoir à ses adeptes que des enregistrements vidéo des réunions ont été apportées au Vatican.[21] D’autre part, C. Peter Wagner, fondateur autoproclamé de la Nouvelle Église Apostolique et de la Nouvelle Réforme Apostolique est une figure-clé des milieux « Parole de Foi ». À un moment donné, il était étroitement associé avec John Wimber, le fondateur des Églises « Vineyard ». Wagner et Wimber ont mis sur pied un programme intitulé « Signs and Wonders and Church Growth » [Signes et prodiges et croissance des églises] qui a influencé des églises dans le monde entier. Wagner cautionne le mouvement charismatique catholique en ces termes :

« Traditionnellement, le message de l’Évangile en Amérique latine a exercé un attrait sur la classe ouvrière. Mais la situation est en train de changer, et beaucoup de membres de la classe moyenne ou de la haute société ouvrent à présent leur cœur à Jésus-Christ. Le mouvement charismatique catholique est en partie responsable de ce changement. »[22]

Wagner ne fait aucune distinction entre le faux évangile du mouvement charismatique catholique et le véritable Évangile biblique.

Un autre Pentecôtiste, Benny Hinn, est un leader bien connu du mouvement « Parole de Foi ». Dans un article du magazine Christianity Today, il insiste sur ses propres dispositions intérieures catholiques :

« J’ai bien sûr reçu une éducation catholique : j’ai fréquenté une école catholique à Jaffa en Israël. C’est pourquoi mes dispositions sont fondamentalement catholiques. Lors de ma nouvelle naissance, j’avais une manière d’être catholique. Mes idées et mon comportement étaient très catholiques. »[23]

Au sein même des activités œcuméniques catholiques, le pape pose problème

En 1967, la papauté commença à mettre en œuvre son programme œcuménique par le moyen du Renouveau charismatique catholique ; cependant l’œcuménisme avec les Évangéliques soulevait des difficultés. Pendant les premières années du mouvement, nombre de charismatiques catholiques acceptaient l’enseignement évangélique sur la primauté des Écritures en tant que source unique d’autorité en matière de foi et de pratique chrétiennes. Certains anciens prêtres catholiques, dont l’auteur du présent article, étaient dans ce cas. Bob Bush, également ex-prêtre catholique, écrit dans son témoignage :

« C’est en août 1970 que j’ai été véritablement touché par la grâce de Dieu. Je commençai à œuvrer dans le mouvement charismatique, qui était une nouveauté dans l’Église catholique. Quoique Rome publiât des décrets et des dogmes en tous genres, ce mouvement naissant cherchait à avoir un seul manuel, la Bible… Nous mettions l’accent sur la louange et l’adoration pour glorifier Dieu. »[24]

À cette époque, les prêtres que nous étions n’avaient pas encore bien compris qu’une telle position reflétait une conception de la vérité tout à fait opposée à celle de l’Église romaine. Mais celle-ci enseigne que

« L’Eglise…ne tire pas de la seule Écriture Sainte sa certitude sur tous les points de la Révélation. C’est pourquoi l’une et l’autre [L’Écriture et la Tradition] doivent être reçues et vénérées avec égal sentiment d’amour et de respect. »[25]

Ainsi, très tôt, la papauté imposa son dogme rigoureux selon lequel

« [Tradition et Écriture  Sainte] sont reliées et communiquent étroitement entre elles. »[26]

Certains Catholiques charismatiques, donc, se situaient correctement par rapport à la Bible alors que le mouvement débutait, mais c’était loin d’être le cas de tous. La papauté défendait vigoureusement ses traditions, et ceux d’entre nous qui étions prêtres ou responsables dans le mouvement reçûmes l’ordre de rester fidèles à l’Église, et d’éviter de fréquenter les enseignants et les évangélistes non catholiques. Cependant, parmi nous certains charismatiques catholiques particulièrement engagés avons découvert, en écoutant les enseignements des Pentecôtistes évangéliques, que les doctrines de l’Église catholique s’opposaient à la Bible.[27] Tout en comprenant que le pentecôtisme posait quelques problèmes doctrinaux, par la grâce et la vérité du Seigneur, nous sommes parvenus à la foi biblique. À l’heure actuelle, le Seigneur a rappelé à lui plusieurs d’entre nous, mais pour la plupart, nous sommes encore de ce monde, et nous vivons dans la joie de notre salut.

Des tentatives infructueuses pour arrêter l’exode catholique

Par divers moyens, la papauté a voulu arrêter cet exode hors de l’Église catholique. Il y a dix-huit ans, par exemple, le Vatican a établi le Renouveau charismatique catholique International. Sur son site Internet, on lit :

« La date du 14 septembre est un jalon dans la vie du Renouveau charismatique catholique dans le monde. Il y a dix-huit ans, au Saint-Siège le Concile Pontifical pour les laïcs http://www.vatican.va/roman_curia/pontifical_councils/laity/documents/rc_pc_laity_pro_17031998_fr.html

a reconnu dans le Service international du Renouveau charismatique catholique un moyen de promotion pour le Renouveau charismatique catholique. »

L’Institut passe pour être un service de liaison entre les affaires charismatiques et le Vatican, mais en réalité il ne représente qu’une instance de plus permettant d’imposer l’autorité dictatoriale du pape. Il est essentiellement un mouvement dépourvu de pouvoir et de toute influence réelle sur le système hiérarchique de l’Église catholique. C’est pourquoi certains charismatiques catholiques commencent à se réveiller.

Conclusion

Le plus grand problème de tout être humain est qu’il est mort dans ses transgressions et ses péchés. C’est pourquoi nous devons être réconciliés avec Dieu, selon les conditions posées par le Seigneur lui-même. Nous avons une dette spirituelle infinie que nous sommes incapables de rembourser. Mais l’Évangile nous apprend que par la grâce de Dieu et par la foi seule nous pouvons revenir à lui, afin d’obtenir le salut que seul le Seigneur peut donner, quand le Saint-Esprit nous convainc que Christ est mort et ressuscité pour les siens, et quand nous plaçons notre foi en lui seul. Comme le déclare l’Écriture : « C’est par la grâce que vous êtes sauvés, par le moyen de la foi ; et cela ne vient pas de vous, mais c’est le don de Dieu, afin que personne ne se glorifie » (Éphésiens 2:8-9). C’est pourquoi les Catholiques charismatiques comme les autres doivent reconnaître que le système sacramentel du pape est « un autre évangile » qui n’est pas le véritable Évangile. En effet, le croyant doit mettre sa foi en Christ à titre personnel. Seule la grâce de Dieu lui communique une foi de cette nature. Là où la papauté a voulu exploiter le pentecôtisme, souvent cela s’est retourné contre elle. Bon nombre de Catholiques, sensibilisés à certaines réalités bibliques, ont rencontré d’authentiques chrétiens, ont prié et cherché le Seigneur et l’ont trouvé, par la grâce seule.

Tous, tant que nous sommes, nous sommes par nature séparés de Dieu et spirituellement morts, au sens où on dit d’un malfaiteur condamné à être exécuté qu’il est « un homme mort ». Pas plus que l’eau ne peut remonter une pente, l’homme naturel n’est capable d’agir contrairement à sa nature corrompue. Que faire donc, comment être réconcilié avec Dieu ? Il faut commencer par reconnaître que vous êtes « mort dans vos transgressions et votre péché » (Éphésiens 2:1) et crier à Dieu pour demander son secours. C’est le Saint-Esprit qui éveille dans le cœur humain ce sentiment de besoin. C’est la puissance du Saint-Esprit qui vainc l’orgueil de l’homme naturel pour le préparer à s’approcher du Seigneur Jésus-Christ afin de recevoir la vie. Comme le Seigneur lui-même le déclare, « l’heure vient, et elle est déjà là, où les morts entendront la voix du Fils de Dieu ; et ceux qui l’auront entendue vivront » (Jean 5:25). Et comme le Seigneur l’a expliqué par ailleurs : « Il est écrit dans les prophètes : ils seront tous enseignés de Dieu. Ainsi quiconque a entendu le Père et a reçu son enseignement vient à moi » (Jean 6:45).


[1] http://www.laportelatine.org/bibliotheque/encycliques/LeonXIII/Divinum_Illud_Munus.php

[2] Ibid.

[3] Les catholiques font souvent des « neuvaines ». Le terme vient du latin « novem », le chiffre neuf. Il s’agit d’une série de prières fixes qu’on doit réciter pendant neuf heures consécutives, ou bien neuf jours consécutifs. La prière suivante, par exemple, a reçu l’approbation officielle du Vatican : « O Étoile de la mer, aide moi et montre-moi que tu es ma mère. O Sainte Marie, Mère de Dieu, Reine du ciel et de la terre, je te supplie de tout mon cœur de me secourir en cette nécessité. » On accorde aussi des indulgences, c’est-à-dire une réduction du temps de « purgatoire », à ceux qui prient ainsi.

[4] Ibid., § 13.

[5] Op. cit. § 14.

[6] Lire Jérémie 7:18 afin de comprendre la portée de cette invocation à la Reine du ciel.

[7] Voir le Document N° 32  du Concile de Vatican II, Unitatis Redintegratio, § 4 ; et aussi le Document N° 42, Réflexions et suggestions concernant le dialogue œcuménique, Section II : « Le dialogue œcuménique ne se limite pas au plan théorique et purement conceptuel…il sert à transformer les modes de pensée, les comportements, et la vie quotidienne de ces communautés [non catholiques].  Il prépare ainsi la voie vers leur unité dans la foi au sein de l’Église une et visible… Par cette voie, peu à peu, après avoir surmonté les obstacles empêchant la parfaite communion ecclésiale, se trouveront rassemblés par une célébration eucharistique unique, dans l’unité d’une seule et unique Église, tous les chrétiens. Cette unité, le Christ l’a accordée à son Église dès le commencement.  Nous croyons qu’elle subsiste de façon inamissible [ne pouvant être perdue] dans l’Eglise catholique… »

[8] Bien que l’Université Notre-Dame possède le statut de ville, ayant même ses propres forces de police.

[9] Voir www.camdencharismatic.org/index_files/Page764.htm accédé le 1/10/2011

[10] Déclaration de Jean-Paul II lors de la Cinquième Conférence Internationale des Responsables, Rome, le 30 avril 1984.

[11] As by a New Pentecost : The Dramatic Beginning of the Catholic Charismatic Renewal, de Patti Gallagher Mansfield (Éditions Franciscan University Press, 1992).

[12] As By A New Pentecost, P. Mansfield, pp. 40-41

[13] As By A New Pentecost, p. 47. Quoique dans ce livre Mme Mansfield cite l’Écriture, il est évident qu’à ses yeux c’est l’Église catholique qui est l’autorité suprême, et non la Bible. C’est bien ce qu’enseigne l’Église catholique. Voir le Catéchisme de l’Église Catholique, Éditions Centurion/Cerf/Fleurus-Mame/Librairie Éditrice Vaticane, 1998, §§ 168, 169, 181.

[14] As By A New Pentecost, p. 161.

[15] Ibid., p. 171.

[16] Le titre officiel que donne la papauté à Marie, « La Toute Sainte » se trouve dans le Catéchisme de l’Église Catholique, § 2677. La papauté prescrit ainsi officiellement d’adorer l’hostie : « Il ne devrait faire de doute pour personne que tous les fidèles doivent rendre à ce très saint sacrement l’adoration qui est due au Dieu véritable, comme cela a toujours été la coutume dans l’Eglise Catholique. Le fait que le Christ a institué ce sacrement pour qu’il soit mangé ne diminue en rien cette adoration » Documents de Vatican II, N°9, Instructions sur l’Adoration du Mystère Eucharistique, Vol. 1, § 3.

[17] Voir www.tbn.org/announcements/?nid=127

[18] www.tbn.org/announcements/?nid=372

[19] « TBN offre 24 heures d’émissions propres à vous inspirer, qui plaisent à un vaste public appartenant à des dénominations protestantes, catholiques, et juives messianiques » www.tbn.org/about-us

[20] Voir la lettre ouverte à Paul Crouch à l’adresse : http://endtimespropheticwords.wordpress.com/2008/08/08/open-letter-to-paul-crouch-regarding-tbn-promoting-roman-catholic-dogma/

[21] http://www.evangelicalfellowship.ca/page.aspx?pid=1915

[22] C.Peter Wagner, On the Crest of the Wave [Sur la crête de la vague] (Ventura, CA: Regal Books, 1983) cité sur http://www.cephasministry.com/4_world_christian_movement.html accédé le 30/09/11

[23] Voir le magazine Christianity Today, du 3 Septembre 1991.

[24] Lire le témoignage de Bob Bush, « Autrefois jésuite, aujourd’hui enfant de Dieu » dans Leur Chemin ne mène plus à Rome, Vol. 1, chapitre 7, Éd. Maison de la Bible, ISBN 2-8260-3461-8

[25] Catéchisme, § 82.

[26] Catéchisme, § 80.

[27] Lire nos témoignages dans la rubrique française de Berean Beacon https://bereanbeacon.org/fr  en ouvrant le dossier « Témoignages » (colonne de gauche). Voir également les deux volumes Leur Chemin ne mène plus à Rome, Éd. Maison de la Bible, ISBN 2-8260-3461-8 (22 témoignages d’ex-prêtres) et ISBN 978-2-8260-3498-8 (20 témoignages d’ex-religieuses).

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