Des millions de catholiques, peut-être même la plupart, ne sont que catholiques de nom, pour des raisons culturelles ou parce qu’ils ne désirent pas chercher plus loin.

Dans notre famille, cependant, nous étions catholiques par conviction. Nous comprenions les doctrines de notre religion et les pratiquions. Estimant que notre Eglise était “l’unique Eglise véritable” fondée par Jésus-Christ, nous acceptions tout ce que nos prêtres enseignaient, sans jamais rien remettre en question. A cette époque, avant Vatican II, la croyance la plus répandue était celle-ci: “Hors de l’Eglise catholique romaine, point de salut.” Cela nous donnait un sentiment de sécurité, l’impression d’avoir raison. Nous étions à l’abri, en quelque sorte, dans les bras de “notre Sainte Mère l’Eglise”.

Après le décès de mon père (j’avais un peu moins de dix ans à l’époque) ma mère s’est rendue chaque jour à la messe: en vingt-quatre ans, elle n’a pas manqué un seul jour. Notre famille récitait fidèlement le chapelet tous les soirs. On nous encourageait à faire régulièrement des visites au “saint sacrement”.1 Non seulement on nous instruisait à la maison, mais nous avons tous fait notre scolarité dans des établisse- ments catholiques. Dans notre paroisse, celle de la cathédrale Saint-Pierre et Saint- Paul à Philadelphie2, Monseigneur Hubert Cartwright et les autres prêtres disaient souvent que notre famille était plus catholique que Rome. Rien d’étonnant, donc, si, lorsque j’ai eu l’âge d’aller au lycée, je me suis senti appelé à la prêtrise. Plutôt que de devenir prêtre séculier et de servir en paroisse, j’ai choisi d’intégrer l’ordre des carmes déchaussés3 un des ordres monastiques les plus anciens et les plus stricts.

Ma motivation, l’amour

Dès le premier jour à Holy Hill, dans le Wisconsin, j’ai aimé la vie religieuse. Cela m’a motivé pour travailler le latin et les autres matières du programme, que je trouvais très ardu. Le dévouement et l’esprit de sacrifice des prêtres qui nous instruisaient nous rappelaient sans cesse qu’il valait la peine de consentir à tous les sacrifices pour atteindre le but, qui était l’ordination.

J’ai suivi une formation très sérieuse: quatre ans de séminaire au niveau du secon- daire, deux ans de noviciat, trois ans de philosophie, et quatre ans de théologie. J’ai été ordonné prêtre avant le début de la quatrième année de théologie. En toute sincérité, je pratiquais diverses mortifications et d’autres disciplines. Jamais je n’ai douté de ma vocation ni remis en cause ce qu’on m’enseignait. Faire voeu de pauvreté, de chasteté, et d’obéissance signifiait pour moi que je m’engageais envers Dieu pour la vie. Je pensais que la voix de l’Eglise était celle de Dieu.

Un autre Christ

J’ai été ordonné prêtre dans le sanctuaire de l’Immaculée Conception de Marie, à Washington D. C. Aujourd’hui encore, ce sanctuaire est le septième du monde par ses dimensions. Quand “son excellence le très révérend évêque” John M. McNamara m’a imposé les mains en répétant les paroles du Psaume 110:4a: “Tu es prêtre à jamais selon l’ordre de Melchisédech”4, j’ai été envahi par la pensée que désormais j’étais un médiateur entre Dieu et son peuple. On m’a oint les mains et on les a liées avec des linges spéciaux pour signifier que désormais, elles étaient consacrées et avaient le pouvoir de changer réellement et littéralement le pain et le vin en corps et sang de Jésus-Christ. Il s’agit en effet de perpétuer le sacrifice de la croix au travers de la messe, et de dispenser des “grâces salvatrices” par les autres sacrements: le baptême, la confession, le mariage et les derniers sacrements. On dit qu’à son ordination, un prêtre catholique romain reçoit “une marque indélébile”; qu’il y a comme une fusion permanente de sa personnalité avec celle du Christ, si bien qu’il accomplit ses devoirs sacerdotaux en tant que “alter Christus”, un autre Christ, ou encore “à la place de Christ”. Les gens s’agenouillaient pour baiser nos mains nouvellement consacrées, tant ils croyaient ces choses de tout leur coeur.

Après ma dernière année de théologie, qui est essentiellement une préparation à l’exercice de la prédication et de la confession (lors de laquelle nous devions accorder l’absolution), j’ai obtenu l’exaucement d’un désir que j’avais manifesté depuis long- temps, celui de devenir prêtre missionnaire aux Philippines.

La vie de missionnaire: une liberté nouvelle

J’étais mal préparé à l’épreuve du passage d’une vie monastique stricte à la simplicité et à la liberté de la vie missionnaire. J’aimais beaucoup me rendre dans les quelque quatre-vingt barrios5 dont notre paroisse avait la charge. Je prenais aussi grand plaisir à donner des cours de religion dans les classes secondaires de notre établissement carmélite situé dans une petite ville. Jusque-là, j’avais vécu exclusivement avec d’autres hommes. J’aimais bien observer les jeunes filles qui flirtaient, rieuses, avec les garçons. Au bout de quelque temps, toutefois, mon attention a été attirée vers une des meilleures élèves, à laquelle je m’intéressais beaucoup. Cette jeune fille avait une très grande maturité pour son âge, à cause des responsabilités qu’elle avait dû assumer depuis le décès de sa mère. Elle était très belle. Elle me répondait timide- ment lors des rares occasions que nous avions de parler seul à seul après les cours.

C’était là une nouvelle aventure, et je n’ai pas tardé à comprendre que cette affection réciproque était de l’amour. Naturellement, malgré la distance, l’évêque a été mis au courant de la chose, et il m’a fait bien vite rentrer aux Etats-Unis avant que notre relation ne prenne un tour sérieux. Cette mesure disciplinaire embarrassante nous a fait vivre l’un et l’autre des moments difficiles, mais malgré tout, la vie a continué… Après ce temps d’aventure et de liberté vécu aux Philippines, je n’étais pas motivé pour revenir à la vie monastique. Le père provincial6 m’a donc permis de travailler en tant que carme déchaussé dans une paroisse de l’Arizona. Le service dans cette paroisse me plaisait bien, mais la mission qu’on m’a confiée ensuite était moins réjouissante. Peu après, Rome m’a accordé une dispense, et j’ai finalement quitté l’ordre des carmes pour servir en tant que prêtre séculier dans un diocèse. Alors que je servais dans une grande paroisse à San Diego, en Californie, j’ai sollicité la permission de devenir aumônier catholique dans la marine américaine. Cette permission m’a été accordée. Là, de nouveaux objectifs, de nouvelles promotions assorties de voyages, m’ont fait échapper à une existence paroissiale stérile marquée par le ritualisme et le sacramentalisme. Mon horizon religieux s’est considérablement élargi du fait que je fréquentais des aumôniers non catholiques. Pour la première fois, je voyais autre chose que ma culture catholique romaine. Dans cette ambiance oecuménique, j’ai été comme peu à peu neutralisé. Puis, lorsque le concile de Vatican II a ouvert les fenêtres, et permis à l’air frais d’entrer dans les traditions rigides, j’ai trouvé délicieux de respirer profondément. L’heure était au changement. Certains souhaitaient un changement radical; d’autres ne voulaient qu’un peu de modernisation.

L’autorité de Rome remise en question

Beaucoup trouvaient que la foi catholique était incapable de résoudre certains problèmes actuels tout à fait ordinaires. Beaucoup – surtout des prêtres – se sentaient étrangers, incompris. Avec tous ces changements, la prêtrise était en train de perdre sa splendeur. Le prêtre ne pouvait plus se prévaloir d’une instruction très au-dessus de la moyenne. On ne pouvait plus le considérer comme bien plus cultivé que ses paroissiens. Les crises d’identité étaient plus fréquentes parmi les prêtres – même parmi les aumôniers – qu’on ne voulait bien le reconnaître. Au début, j’ai été scandalisé en découvrant que des aumôniers catholiques sortaient bel et bien avec des femmes. J’ai écouté avec intérêt certaines discussions sur le manque de réalisme du célibat obligatoire. Bientôt, j’ai trouvé le courage de remettre en cause les autorités ecclésiales qui persistaient à maintenir ces traditions, alors que cette loi du célibat était source de tant de difficultés morales parmi les prêtres. Pour la première fois de ma vie, je mettais en doute l’autorité de ma religion, non par orgueil intellectuel, mais par motif de conscience. Pendant les études précédant notre ordination, nous avions reçu d’amples informations au sujet de cette tradition ancienne qui impose le célibat aux prêtres. Nous savions bien que les rares hommes qui recevaient du Vatican la permission de se marier cessaient définitivement d’exercer leur ministère sacerdotal. Mais les temps changeaient. Des questions dont on n’avait encore jamais parlé faisaient l’objet de discussions au concile du Vatican à Rome. Beaucoup étaient d’avis que des prêtres mariés pourraient, tout comme les pasteurs protestants, mieux comprendre les questions touchant à la famille et la vie conjugale. Lorsque des prêtres se réunissaient, et même quand ils venaient en visite dans l’appartement que je partageais avec ma mère à l’extérieur de la base navale, ils abordaient souvent ces sujets. Ma mère prenait part à ces discussions sans timidité aucune. Elle était intelligente et très instruite, et son opinion avait beaucoup de valeur à mes yeux. Je me souviens de sa réaction d’horreur lorsqu’elle a su qu’on enseignait le darwinisme dans les écoles catholiques, et que Rome avait entamé un dialogue avec les communistes. Depuis longtemps, elle était troublée par la contradiction existant entre certains enseignements des Ecritures et le manque de principes de nombreux responsables religieux au sein même de notre Eglise. Bien des années auparavant, Monseigneur Cartwright l’avait réconfortée en lui rappelant que même si notre Eglise avait beaucoup de problèmes, Jésus avait promis que “les portes de l’enfer ne prévaudraient pas contre elle”. Ma mère avait toujours manifesté un immense respect pour la Bible. Pendant bien des années, elle avait fidèlement fait ses lectures bibliques, mais maintenant, elle étudiait la Parole de Dieu avec avidité. Parmi mes collègues, je voyais se développer un courant libéral, mais ma mère allait dans un tout autre sens. C’était pour moi un mystère. D’autres argumentaient en faveur d’une plus grande souplesse dans les règles traditionnelles et les rituels, mais ma mère désirait que l’Eglise insiste davantage sur la Bible et sur les réalités de la vie spirituelle, et qu’elle fasse une plus grande place à Jésus et à la relation personnelle avec lui.

Remise en cause des croyances de Rome

Au début, je n’ai pas compris ce qui se passait, mais peu à peu, j’ai remarqué un merveilleux changement chez ma mère. Par elle, j’ai pu comprendre l’importance de la Bible pour tout ce qui touche aux convictions spirituelles. Nous avons souvent parlé de la primauté de Pierre, de l’infaillibilité papale, de la prêtrise, du baptême des nouveau-nés, de la confession, de la messe, du purgatoire, de l’immaculée conception de Marie et de son assomption corporelle au ciel. J’ai fini par comprendre que non seulement ces croyan ces-là ne figurent pas dans l’Ecriture, mais en core qu’elles en contredisent carrément les enseignements pourtant si limpides.

Finalement, la barrière qui m’empêchait d’avoir des convictions personnelles est tombée. Sur les questions que je viens d’évoquer, je n’avais plus aucun doute quant à la position biblique. Mais quelles conséquences cette prise de conscience aurait-elle sur ma vie de prêtre? J’étais vraiment convaincu que Dieu m’avait appelé à le servir, mais je ne pouvais échapper à un dilemme moral. Que fallait-il faire? Oui, il existait des prêtres qui ne croyaient pas à tous les dogmes de Rome. Oui, certains prêtres étaient mariés et avaient des enfants – en cachette. Oui, je pouvais fort bien conserver ma charge d’aumônier catholique et continuer à servir sans faire état de mon désaccord. Je pouvais continuer à recevoir une solde et à jouir des privilèges de mon rang dans l’armée. Je pouvais continuer à percevoir une allocation et bénéficier de divers autres avantages pour ma mère. Il y avait de nombreuses raisons, tant professionnelles que matérielles, de rester. Mais cette attitude aurait été hypocrite et contraire à l’éthique. Depuis ma jeunesse, j’avais toujours essayé de faire ce qui était juste, et c’est ce que j’ai choisi de faire alors.

La rupture avec le catholicisme

Mon évêque venait d’approuver un projet qui m’aurait amené à passer encore vingt ans dans l’armée, mais j’ai démissionné au bout de quatre ans. Tout simplement, sans faire de bruit, ma mère et moi sommes allés nous installer près de chez mon frère Paul qui habitait avec sa femme dans la région de la Baie de San Francisco. Peu avant ce déménagement, ma mère a rompu avec le catholicisme et s’est fait baptiser chez les adventistes du septième jour. Je savais qu’elle avait passé du temps à étudier la Bible avec l’un de leurs équipiers, mais elle ne m’a mis au courant de ce baptême qu’après ma décision de quitter la prêtrise. Une telle décision n’avait rien de facile.

Rome proclame qu’il n’existe aucune raison objective de quitter “l’unique Eglise véritable”; il convenait donc d’examiner la question avec soin. Les catholiques traditionnels ne manqueraient pas de me traiter de “Judas”, de dire que j’étais damné, excommunié, infréquentable. Oui, j’ai rencontré beaucoup de difficultés en quittant la sécurité de la “bergerie catholique romaine”, mais j’ai aussi fait l’expérience de la fidélité de Jésus: elle est totale.

L’autorité de la Bible

Après avoir secoué de mes chaussures la poussière del’Eglise catholique, je me suis trouvé face à une question de taille: Quelle est l’autorité suprême? En procédant par élimination, je suis arrivé à la conclusion que la Bible est la seule autorité inébran- lable. De nombreux systèmes, dont le système catholique, ont vainement tenté de saper sa pleine suffisance, son efficacité, sa perfection, et ont même cherché à nier le fait que c’est sous l’inspiration du Saint-Esprit qu’elle a été écrite: “Car ce n’est pas par une volonté d’homme qu’une prophétie a jamais été apportée, mais c’est poussés par le Saint-Esprit que des hommes ont parlé de la part de Dieu” (2 Pierre 1:21). Quel beau jour ce sera lorsque tous ceux qui prononcent le nom de Jésus-Christ com- prendront que l’Ecriture est la seule source d’autorité permanente! Elle est l’autorité suprême parce qu’elle ne fait qu’un avec son Auteur, qui ne change pas. Dieu s’est exprimé clairement. Quelle tragédie de voir le catholicisme, la majeure partie du protestantisme, et divers groupes pentecôtistes et autres nier la pleine suffisance de la Parole de Dieu. Beaucoup préfèrent faire confiance à des traditions, des visions, des apparitions, ou à des prophéties bien douteuses. Non seulement il est impossible de prouver que ces sources-là sont “de Dieu”, mais encore, dans bien des cas, elles contredisent les enseignements clairs de la Bible. Si certains considèrent l’Ecriture comme insuffisante, c’est peut-être parce qu’ils ne l’ont pas étudiée en profondeur.

Les notes prises durant treize années d’études officielles dans l’ordre des carmes déchaussés montrent que l’étude de la Bible ne représentait que douze heures de cours par semestre. Ce simple fait suffit à démontrer que la Parole de Dieu n’est pas à la base de l’enseignement catholique.

Sur une décision prématurée, je rejoins une Eglise

Après avoir quitté le catholicisme, je désirais étudier la Bible. J’avais, pourrait-on dire, une “orientation ecclésiale”, et je n’étais pas opposé à l’idée de rejoindre une autre dénomination. Après avoir fait connaissance avec quelques Eglises protestantes, j’ai conclu avec tristesse que leur folie oecuménique les entraînait vers Rome aux dépens de la vérité biblique. Un ancien catholique en quête de vérité peut être découragé face à toute cette palette d’Eglises; cela peut même le mettre en danger. Je me suis réjoui, cependant, de faire con naissance avec les amis adventistes de ma mère. Leur foi les remplissait d’enthousiasme, et mon désir d’étudier la Bible faisait écho à leur amour des Ecritures. C’est ainsi que j’ai pris une décision quelque peu prématurée: je suis devenu membre de la dénomination des adventistes du septième jour. Le pasteur qui m’a baptisé a obtenu de l’organisation adventiste de Californie du Sud qu’elle m’envoie passer un an au séminaire de l’université Andrews.

Alors que je faisais des plans pour une année d’études, j’ai fait la connaissance de Ruth. Depuis un an, j’espérais me marier, et je priais pour trouver une épouse. Dès la première visite de Ruth dans notre Eglise, j’ai su qu’elle serait ma compagne pour la vie. Nous nous sommes mariés peu avant mon départ pour le séminaire. Elle s’était convertie à l’adventisme, et comme tous, avait pensé que puisque je voulais entrer au séminaire, je devais être chrétien.

Ma naissance spirituelle

Se rendant compte que je n’avais jamais parlé de “nouvelle naissance”, ma femme m’a demandé un jour: “Bart, comment es- tu devenu chrétien?” Aussi incroyable que cela paraisse, je lui ai répondu: “Mais je suis né chrétien.” Elle m’a alors expliqué que l’homme naissant pécheur, il doit à un moment donné reconnaître qu’il a besoin d’un Sauveur et naître de nouveau spirituellement. Ceci n’est possible que si l’on met sa confiance en Jésus-Christ seul. Et c’est ainsi que l’on est sauvé des conséquences du péché. Lorsque j’ai répondu que j’avais toujours cru en Dieu, elle a attiré mon attention sur le verset de Jacques 2:19: “Tu crois qu’il y a un seul Dieu, tu fais bien; les démons le croient aussi, et ils tremblent.” Avec le temps, à cause de ces conversations et des cours que je suivais sur les Epîtres aux Romains, aux Galates, et aux Hébreux, j’ai fini par comprendre que je m’étais confié en ma propre justice et en mes efforts religieux, et non dans le sacrifice parfaitement achevé et suffisant de Christ. La religion catholique ne m’avait jamais enseigné que notre justice charnelle est inacceptable pour Dieu.

Jamais on ne m’avait dit qu’il suffit de se confier dans la justice de Jésus, qui a déjà tout accompli pour le croyant. Puis, un jour, au cours du culte, le Saint-Esprit m’a rempli de la conviction que je devais me repentir et recevoir le don de Dieu. Pendant toutes ces années de vie monastique, j’avais compté sur les sacrements de Rome pour me communiquer la grâce et le salut, mais maintenant, par la grâce de Dieu, j’étais né de nouveau spirituellement. J’étais sauvé. Ignorant jusque-là la justice de Dieu, comme les Juifs du temps de Paul, j’avais toujours cherché à établir ma propre justice, sans me soumettre à celle de Dieu (voir Romains 10:2-3). Je ne vous connais pas, et je ne sais rien de votre relation avec Dieu, mais permettez-moi de vous poser la question la plus importante qui soit: êtes-vous chrétien au sens où la Bible l’entend? Avez-vous mis votre confiance uniquement dans le sacrifice parfait de Christ pour recevoir le pardon de vos péchés? Sinon, pourquoi ne pas régler cette question maintenant? Abandonnez-vous à lui, donnez-lui votre coeur! Recevoir Jésus comme Sauveur n’a rien d’un rituel religieux, c’est l’engagement, pris une fois pour toutes à un moment précis, de lui remettre notre vie. C’est recevoir son pardon pour nos péchés. Dès cet instant, Christ prend la place centrale de notre coeur, et nous recevons la vie éternelle. Dieu commence alors à nous transformer, ainsi qu’il est écrit: “Je suis persuadé que celui qui a commencé en vous cette bonne oeuvre la rendra parfaite pour le jour de Jésus-Christ” (Philippiens 1:6)

Certains pervertissent l’Evangile de Christ

Cela faisait presque quatre ans que j’étais adventiste. Plusieurs membres de l’Eglise m’ont entraîné dans des réunions charismatiques. Ils disaient que, durant les derniers jours précédant le retour de Christ, le Saint-Esprit ôtait les barrières entre dénominations. Désireux de recevoir tout ce que Dieu voulait me donner, j’ai demandé qu’on prie pour moi, afin que je reçoive “le don des langues”. J’étais quand même un peu méfiant vis-à-vis de tout cela, surtout que je n’éprouvais aucun des sentiments décrits par beaucoup. Je priais en langues lorsque j’étais seul, mais je n’étais pas motivé pour entraîner d’autres personnes dans ce mouvement. Ce qui m’importait bien plus, c’était de les motiver à étudier la Bible, à mettre leur confiance en Christ, et à mener une vie en conformité avec les Ecritures. En fait, si je me suis intéressé au mouvement charismatique, c’est surtout à cause du souci d’autrui qu’il semblait inspirer. Ce souci, en même temps que la spontanéité et le zèle, me paraissait caractériser un style de vie biblique, absent de beaucoup d’Eglises. Peu après mon ordination pastorale dans l’Eglise adventiste du septième jour, lors de la Conférence de la région du Sud, il y a eu une promotion spéciale des écrits d’Ellen G. White. Cette femme, qui avait fait partie des membres fondateurs de l’adventisme, était tenue pour une prophétesse. Ruth et moi avons trouvé la série de séminaires pour pasteurs fort utile et instructive, à l’exception du dernier séminaire. L’orateur, membre de la Conférence Générale de Washington D.C. a fait certaines déclarations extrêmement troublantes. L’une d’elles allait me pousser à changer complètement de direction. Il a affirmé que les écrits d’Ellen White étaient inspirés, “exactement de la même manière que ceux de Matthieu, Marc, Luc et Jean”. Troublé, je suis allé en parler avec un responsable des plus respectés, mais ma conscience ne me permettait pas d’accepter une chose pareille. Déjà, je m’étais senti spirituellement à l’étroit dans l’adventisme, à cause de son légalisme et de son exclusivisme, mais là, on ajoutait aux Ecritures. Lorsque, dans notre Eglise, j’ai décidé de ne pas entamer la série de réunions intitulée: “Compte à rebours pour le témoignage”, plusieurs membres ont protesté. Quelques jours après, j’ai compris que ma conscience ne me permettait plus de rester pasteur adventiste. Sans l’aide et l’encouragement de plusieurs amis pasteurs non adventistes, la transition aurait été beaucoup plus difficile. Au cours des quatre années qui ont suivi, j’ai été pasteur dans deux Eglises et j’ai pu rapidement approfondir ma connaissance de la Bible. J’ai également eu de nombreuses occasions de donner mon témoignage. Mais par ailleurs, j’ai dû apprendre que, affranchies d’un système autoritaire, les relations humaines cessent de se conformer à des stéréotypes et deviennent bien plus complexes et délicates.

Une mission auprès des catholiques

Quelque temps après, j’ai reçu la conviction que Dieu voulait me confier un autre ministère que celui de pasteur. Après avoir prié et réfléchi, j’ai décidé de retourner à San Diego où j’avais jadis été prêtre de paroisse. Comprenant que Vatican II avait produit chez beaucoup de catholiques la confusion et la désillusion, je me suis senti appelé à commencer un ministère susceptible de les aider à quitter le catholicisme. En peu de temps, le Seigneur a ouvert des portes et j’ai pu prendre la parole. A ceux qui voulaient savoir comment ce ministère s’appelait, nous avons simplement répondu: “En fait, c’est une mission auprès des catholiques.” Ruth et moi avons pu continuer à grandir dans la foi. Nous avons pris conscience du caractère oecuménique du mouvement charismatique et nous l’avons quitté. A peu près vers cette époque, nous avons fait la connaissance de quelques chrétiens réellement fondés sur la Parole de Dieu, qui croyaient et mettaient en pratique les principes bibliques. Quoique nous ayons beaucoup d’amis dans des Eglises indépendantes, nous sommes aujourd’hui membres de la “Fundamental Baptist Church”7. “Mission to Catholics International”8 est maintenant une association déclarée à but non lucratif.

Depuis sa fondation, elle a distribué de nombreux traités, livres et cassettes expliquant les contradictions entre le catholicisme et la Parole de Dieu, et annonçant le salut biblique. Une lettre de nouvelles mensuelle peut être envoyée à toute personne qui en fait la demande moyennant une petite contribution. Le Seigneur nous a permis de passer quelquefois à la radio et à la télévision, et nous nous réjouissons de savoir que mon témoignage, publié en anglais et en espagnol, a reçu un bon accueil. Nous avons aussi pu tenir des réunions et distribuer de la littérature dans plusieurs pays étrangers, et cinq jours par semaine, nous livrons les commandes par correspondance depuis notre bureau à San Diego. Les réunions et conférences occupent une bonne partie de notre temps. Il arrive que nous nous déplacions aux Etats-Unis et à l’étranger pendant treize semaines d’affilée. Une Ecole d’Evangélisation des Catholiques apporte une formation intensive d’une semaine ou plus à des pasteurs et collaborateurs qui ont un appel particulier pour établir, dans le cadre de leur Eglise, un ministère efficace auprès des catholiques. Nous encourageons aussi les missionnaires et les anciens catholiques à suivre ces formations, surtout les anciens prêtres et les anciennes religieuses, en vue d’un ministère pleinement fondé sur la Bible.

Nous sommes convaincus que ce n’est pas aimer que de s’abstenir de dire la vérité à ceux qui sont dans les ténèbres. Il nous faut interpeller les catholiques, les encourager à étudier la Bible, à réfléchir à leur credo et à comparer leur religion avec la vérité scripturaire. C’est seulement ainsi qu’ils pourront connaître la liberté qu’apporte la lumière de la vérité divine: “Vous connaîtrez la vérité, et la vérité vous affranchira” (Jean 8:32).


  1. Consiste, pour les catholiques, à se rendre tout près du “tabernacle” (petite armoire spéciale dont le prêtre conserve la clé) où se trouve ce qu’ils appellent “la présence réelle”, c’est-à-dire la réserve d’hosties consacrées, qui est signalée par une petite lampe On enseigne aux fidèles que cet endroit est un lieu privilégié pour se recueillir ou pour prier. (N.d.T.)
  2. Ville de Pennsylvanie aux Etats-Unis.
  3. Ordre dit “du Carmel”, institué en Syrie au XIIe siècle, rangé au XIIIe siècle parmi les ordres On distingue les “carmes chaussés”, fidèles aux règles d’origine, des “carmes déchaux”, ou “déchaussés” (pieds nus dans des sandales), adeptes de la réforme instaurée en 1564. (N.d.E.)
  4. Bible de Jérusalem.
  5. Quartiers, arrondissements. (N.d.E.)
  6. Supérieur placé à la tête d’une province (N.d.E.)
  7. Eglise appartenant à une fédération d’Eglises baptistes bibliques aux Etats-Unis, qui se distingue des grandes fédérations baptistes existantes. (N.d.E.)
  8. En français: Mission Internationale auprès des

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