Article de Richard Bennett et de Michael de Semlyen

(N.B. : Richard Bennett est un ancien prêtre catholique, et Michael de Semlyen un ancien théologien catholique renommé).

La pénitence du Pape.

Le dimanche 12 mars 2000, premier dimanche de Carême, le Pape a présidé une cérémonie solennelle dans la Basilique Saint-Pierre de Rome. Cette cérémonie s’intitulait „Le Jour du Pardon.” Le pape a demandé pardon à Dieu pour les torts historiques de l’Eglise Catholique Romaine. Cette cérémonie fut présentée comme l’un des événements profondément significatifs de cette „année jubilaire” 2000, et comme un pas supplémentaire, sans précédent mais nécessaire, vers l’unité des Chrétiens. Cet événement a bénéficié d’une vaste couverture médiatique, afin d’encourager au maximum cette „unité.” On a voulu donner l’impression d’une tentative authentique pour effacer l’ardoise et présenter des excuses pour les fautes passées de l’Eglise.

Un examen attentif de ce „Jour du Pardon” montre cependant que le Pape s’est efforcé non pas de présenter des excuses, mais de séduire. Tout au long de cette cérémonie, le Pape a prié en se présentant comme un Chrétien. Mais il n’a jamais reconnu aucun des horribles péchés de l’Eglise de Rome. Un exemple caractéristique extrait du texte préparé à cette occasion se trouve dans la Section III du document intitulé „Confessions des péchés qui ont causé du tort à l’unité du Corps de Christ” (1).

L’introduction à la prière, préparée par la Curie Romaine, était rédigée de la manière suivante : „Prions pour que notre reconnaissance des péchés qui ont brisé l’unité du Corps de Christ, et blessé l’amour fraternel, facilitent l’ouverture d’un chemin vers la réconciliation et la communion de tous les Chrétiens.” Cette introduction était suivie d’une prière silencieuse, puis d’une prière du „Saint Père,” adressée au „Père miséricordieux” : „Père miséricordieux, la nuit avant Sa Passion, Ton Fils a prié pour l’unité de ceux qui croient en Lui. Cependant, désobéissant à Sa volonté, les Chrétiens se sont dressés les uns contre les autres. Ils se sont divisés. Ils se sont mutuellement condamnés les uns les autres et se sont combattus. Nous implorons ardemment Ton pardon, et nous Te supplions de nous accorder un cour repentant, afin que tous les Chrétiens, réconciliés avec Toi et les uns avec les autres, puissent, en formant un seul corps et un seul esprit, expérimenter à nouveau la joie d’une pleine communion. Nous Te le demandons par Christ Notre Seigneur.”

Si Le Pape et la Curie Romaine avaient été réellement sérieux dans la prière qu’ils ont offerte au Dieu Saint, ils auraient dû mentionner et condamner les malédictions prononcées par le Concile de Trente, en particulier à l’encontre des véritables Chrétiens et du véritable Evangile de la Bible. Ces malédictions ont conduit au massacre de millions de Chrétiens tout au long de l’histoire, en particulier pendant les 667 années de l’Inquisition. Elles n’ont jamais été révoquées, malgré le Concile Vatican II. Pour que la prière du Pape soit exaucée, il faudrait dissoudre toute l’Eglise Catholique Romaine, avec son faux Evangile, son infaillibilité papale, et ses décisions „irréformables” (2). Il est clair que ni le Pape ni la Curie n’ont l’intention de faire cela !

La semaine de l’Unité des Chrétiens.

Au début de l’année 2000, les principales dénominations chrétiennes ont été invitées à la Basilique Saint-Paul de Rome. Cela devait être le plus grand rassemblement de responsables chrétiens en présence du Pape, depuis le Concile Vatican II, au début des années 60. Le mardi 18 janvier tombait au milieu de la semaine de l’Unité des Chrétiens. Il s’agissait en outre de „l’année sainte 2000.” Ce jour-là, des dignitaires représentant les quatre cinquièmes des Eglises Orthodoxes orientales se sont joints aux Anglicans, aux Luthériens, aux Méthodistes et aux Pentecôtistes. Ils participèrent tous à la cérémonie de l’ouverture de la „Porte Sainte” de la Basilique de Saint-Paul-Hors-les-Murs. L’Archevêque George Carey, Primat de l’Eglise Anglicane, et le Métropolite Athanase, représentant Bartholomé, Patriarche de Constantinople et Chef de L’Eglise Orthodoxe, s’agenouillèrent de part et d’autre du Pape Jean-Paul II, devant la porte qui venait d’être ouverte. Il n’y avait qu’un seul coussin, car seul le Pape devait s’agenouiller. Mais lorsque les deux dignitaires tombèrent aussi à genoux, le Pape s’exclama : „L’Unité ! Merci !” Ce fut un moment hautement symbolique.

Le Souverain Pontife avait toutes les raisons d’exprimer sa gratitude aux Eglises représentées par les deux hommes qui l’entouraient. En mai 1999, la Commission Commune Internationale de l’Eglise Anglicane et de l’Eglise Catholique avait publié une déclaration reconnaissant „le Pape comme ayant l’autorité suprême sur le monde chrétien,” en le désignant comme „un don destiné à être accepté par toutes les églises.” Encore faut-il cependant que ce „don” soit reconnu par le Synode de l’Eglise Anglicane et l’ensemble de la communauté Anglicane internationale.

Cinq mois plus tard, en octobre 1999, le Jour de la Réforme, l’Eglise Romaine et l’Eglise Luthérienne ont signé une déclaration conjointe, proclamant que leurs points de vue opposés sur la „doctrine de la justification” avaient été réconciliés (3). Par cette déclaration de réconciliation et d’unité, la voie semble dégagée pour que les Luthériens rejoignent les Anglicans dans la reconnaissance de la suprématie du Pape. Les relations longtemps glaciales entre l’Eglise Orthodoxe Russe et l’Eglise Catholique se sont réchauffées. On parle à présent d’une visite du Pape à Moscou et d’une rencontre avec le Patriarche Alexy. Les Pentecôtistes et les Charismatiques ont accéléré leur voyage vers Rome. Tous les responsables évangéliques qui ont signé le texte ECT „Evangelicals and Catholics Together” (Les Evangéliques et les Catholiques ensemble) ont conduit des foules de Chrétiens évangéliques à s’agenouiller devant la „porte sainte” que leur a ouverte l’Eglise Catholique Romaine.

Les paroles prononcées par le Pape ce jour-là ont laissé croire qu’il associait l’égalité à la liberté. Il s’est bien gardé de dévoiler tout ce que l’Eglise Catholique Romaine considérait comme non négociable. Plutôt que de parler d’une unité fondée sur la vérité, le Pape, comme d’habitude, a cherché à attirer ses interlocuteurs dans une conformité basée sur le compromis. Le „dialogue ocuménique” mentionné par le Pape dans son discours du 18 janvier est clairement gouverné par un ensemble de règles bien définies, celles du Concile de Vatican II.

Le Document post-conciliaire N° 42 sur l’ocuménisme précise que „le dialogue n’est pas une fin en soi. Il n’est pas une simple discussion académique” (4). „Le dialogue ocuménique sert plutôt à transformer les modes de penser, les comportements et la vie quotidienne des communautés (non-catholiques). Il les préparera ainsi à retrouver l’unité de la foi, au sein d’une église une et visible ” (5).

Le Pape attend de ce processus de dialogue qu’il permette d’offrir à toutes les églises chrétiennes le temps nécessaire pour qu’elles reviennent sous son autorité. Son but sera ainsi atteint. Selon ses propres termes, „petit à petit, à mesure que tous les obstacles à une pleine communion ecclésiastique seront ôtés, tous les Chrétiens seront rassemblés dans une célébration commune de l’Eucharistie (la Messe), dans l’unité de cette église une et unique . Nous croyons que cette unité réside dans l’Eglise Catholique. C’est quelque chose qu’elle ne perdra jamais” (6). Le „petit à petit” du document de Vatican II se transforme à présent en pas de géant !

Parmi tous les participants à ce rassemblement du 18 janvier, combien réalisaient vraiment ce qui était en train de se passer ? La position officielle du Pape en ce qui concerne cette „rencontre ocuménique” était la suivante : „Cette rencontre n’est pas seulement une tâche accomplie par des individus. Mais elle est aussi un devoir pour l’Eglise (Romaine). Ce devoir prend le pas sur toute opinion individuelle” (7). Ainsi, les opinions de tous les participants à la rencontre du 18 janvier étaient considérées comme des „opinions individuelles” sans aucune valeur. Le but de tout dialogue avec l’Eglise Catholique, aux yeux de ses dirigeants, est avant tout d’aboutir à „l’unité,” comprise comme le rassemblement de tous les Chrétiens sous l’autorité de l’Eglise Catholique Romaine. Tous les Chrétiens seront ainsi rassemblés pour célébrer l’Eucharistie (la Messe) , „dans l’unité de cette église une et unique. Nous croyons que cette unité réside dans l’Eglise Catholique. C’est quelque chose qu’elle ne perdra jamais.” Elle ne pouvait le dire plus clairement !

Vraie et fausse unité.

La véritable unité des disciples de Christ est très éloignée de cette fausse unité fabriquée par l’homme. Le fondement de l’unité des Chrétiens est constitué par leur position en „Dieu le Père et dans le Seigneur Jésus-Christ” (8). La prière du Seigneur, dans Jean 17:21, pour que Ses disciples soient un, ne peut être exaucée que par la vie d’hommes justifiés par la grâce salvatrice de Dieu, uniquement par la foi seule en Jésus-Christ Lui seul ! Le fait que le Seigneur Jésus-Christ ait prié pour l’unité des Chrétiens signifie que cette unité est réelle. Dieu, le Père de Son peuple, a choisi avant même la fondation du monde ceux qui devaient croire en Son Fils. Il les a justifiés en leur donnant Sa justice. Il les a sauvés, il les a placés en Lui, et Il les gardera dans cette unité jusqu’à la consommation de toutes choses. Les Chrétiens sont déjà placés dans cette unité qui est en Christ Jésus. Ils n’ont rien fait pour établir cette unité. Mais Dieu leur ordonne de la préserver. Selon les paroles de l’apôtre Paul, nous devons „conserver l’unité de l’esprit par le lien de la paix” (9).

Le véritable ocuménisme.

Le même apôtre décrit clairement quel est le fondement de l’unité véritable entre les Chrétiens : „Il y a un seul corps et un seul Esprit, comme aussi vous avez été appelés à une seule espérance par votre vocation ; il y a un seul Seigneur, une seule foi, un seul baptême, un seul Dieu et Père de tous, qui est au-dessus de tous, et parmi tous, et en tous” (10). Par conséquent, les Chrétiens qui ont foi en Dieu et en Sa Parole écrite, comme l’ont fait le Seigneur Jésus et Ses apôtres après Lui ( Sola Scriptura ), sont déjà un en esprit et en vérité, membres d’un seul Corps. Ils sont sauvés devant le Dieu parfaitement Saint, par la grâce seule ( Sola Gratia ), par la foi seule ( Sola Fide ), et en Christ Seul ( Solo Christo ), pour la gloire et la louange de Dieu Seul ( Soli Deo Gloria ). Ces cinq principes bibliques établissent le fondement de toute véritable unité dans le Seigneur. Ils ont soutenu l’Eglise persécutée tout au long des siècles, et lui ont permis de s’accrocher fermement à la simplicité de l’Evangile. Le véritable ocuménisme, pour les Chrétiens, consiste à être en communion fraternelle et à ouvrer ensemble, dans la foi à ces cinq principes bibliques, seuls capables de maintenir le fondement d’une véritable unité dans le Seigneur. Plus ces principes seront partagés par les Chrétiens, et plus leur véritable unité sera évidente.

Le faux ocuménisme.

En revanche, le faux ocuménisme ne s’intéresse qu’aux institutions. Il consiste à réunir pour des causes communes divers groupes de gens qui font profession d’être Chrétiens, alors que beaucoup d’entre eux ne sont même pas convertis. Ils prétendent confesser le Seigneur Jésus-Christ, en accord avec les Ecritures. Mais ils ont accepté des compromis en ce qui concerne la plupart des cinq principes que nous venons d’énoncer, et qui constituent la seule base d’une véritable unité. En général, plus une église, ou une institution chrétienne, est engagée dans le compromis par rapport à ces principes, plus elle a tendance à se soumettre à l’autorité de Rome !

Le Conseil Mondial des Eglises est l’une de ces institutions. Il n’y a aucun accord en son sein sur aucun des cinq principes qui démontrent l’existence du fondement de la véritable unité dans le Seigneur Jésus-Christ seul. Le Pape et son église se rejoignent dans la même apostasie, loin du véritable Evangile, sans respecter aucun des cinq principes que nous avons énoncés. Ils ont construit une contrefaçon du Corps du Seigneur Jésus-Christ, et s’efforcent de trouver des moyens efficaces pour lier tous les „Chrétiens” à un trône pontifical très visible, très actif et très attractif.

Comment le Pape définit la conformité.

Voici comment le Pape définit la pleine unité, dans sa lettre intitulée „Afin qu’ils soient Un” :

„L’Eglise Catholique, à la fois dans ses actes et dans ses documents solennels, affirme que la communion des églises chrétiennes avec l’église de Rome, et la communion de leurs évêques avec les évêques de Rome, sont les conditions essentielles et indispensables d’une communion pleine et visible” (11).

Pour parvenir à cette pleine unité, le Pape a défini un ensemble de cinq principes qui doivent être adoptés par tous. En réalité, ces cinq principes sont à l’opposé des cinq principes bibliques que nous avons défini comme constituant le fondement de la véritable unité. Selon les termes du Pape, „il est déjà possible d’identifier les domaines nécessitant une étude plus poussée, avant qu’un véritable consensus de foi puisse être atteint. Ces cinq domaines sont les suivants :

  1. „La relation entre l’Ecriture Sacrée, représentant la plus haute autorité en matière de foi, et la Tradition Sacrée, comme indispensable à l’interprétation de la Parole de Dieu.
  2. „L’Eucharistie, comme Sacrement du Corps et du Sang de Christ, offrande de louange au Père, mémorial du sacrifice, et Présence Réelle de Christ, et l’effusion sanctifiante du Saint-Esprit.
  3. „L’Ordination, comme Sacrement instituant le triple ministère de l’épiscopat, de la prêtrise et du diaconat.
  4. „Le Magistère de l’Eglise, conféré au Pape et aux Evêques, en communion avec lui, et compris comme une responsabilité et une autorité exercées au nom de Christ, pour l’enseignement et la sauvegarde de la foi.
  5. „La Vierge Marie, comme Mère de Dieu et Icône de l’Eglise, la Mère spirituelle qui intercède pour les disciples de Christ et pour toute l’humanité” (12).

En définissant ces cinq principes, l’objectif du Pape est de pousser toutes les églises chrétiennes à se conformer à l’Eglise de Rome, en les conduisant à être en plein accord avec elle seule. Selon les termes du Pape :

„Il est à présent nécessaire d’avancer vers l’unité visible requise et suffisante, manifestée d’une manière réelle et concrète, afin que toutes les églises puissent réellement devenir un signe de cette pleine communion au sein de l’église une, sainte, catholique et apostolique, communion qui sera exprimée dans la célébration commune de l’Eucharistie ” (13).

Ainsi, l’Eglise Catholique Romaine s’efforce de forger une unité venant des hommes, exprimée au travers d’une institution à laquelle tous devront se conformer. Une telle conception est en contradiction totale avec la réalité biblique de l’unité des Chrétiens, qui ont déjà été placés par Dieu en Christ de manière invisible, et qui doivent conserver le lien de cette unité qui leur a déjà été donnée par le Saint-Esprit.

Une unité visible obtenue par la force et par la menace.

Quelle est donc cette conformité recherchée avec tant de passion par le Pape ? Comment va-t-elle se traduire dans la pratique ? D’après toute l’expérience passée, et l’enseignement officiel du Pape dans son Droit Canon, tous ceux qui participent pleinement à cette unité seront obligés de soumettre toutes les facultés de leur intelligence et de leur volonté au „Saint Père” (le Pape), à ses décrets, et aux dogmes de son église. Voici ce que décrète l’actuelle Loi Romaine, dans son canon 752 :

„Tous les croyants devront pleinement respecter, dans leur intellect et leur volonté, même si ce n’est dans l’assentiment de la foi, l’enseignement que le Pontife Suprême ou le collège des évêques énoncent en matière de foi ou de morale, lorsqu’ils sont dans l’exercice de leur magistère authentique, même s’ils n’ont pas l’intention de le proclamer par un acte définitif.”

L’Eglise de Rome déclare donc clairement dans sa Loi, mieux que le ferait n’importe quelle secte, que tout croyant doit lui abandonner les facultés que Dieu lui a données, celles de son intellect et de la volonté. Non seulement ceci est exigé, mais le nouveau Droit Canon, le „Code Papal,” promulgué par le Pape actuel, inclut une section intitulée : „Punition des Offenses commises contre les Autorités Ecclésiastiques et la Liberté de l’Eglise.” Sous l’alinéa „Punition des Offenses en général,” nous voyons réapparaître l’Inquisition, comme dans l’ancien temps, car voici ce que dit le Canon 1311 :

„L’Eglise a le droit inné et propre de contraindre par des sanctions pénales les fidèles délinquents” (14).

Une connaissance même superficielle de l’histoire nous révèle clairement que l’Eglise Romaine sait très bien ce que signifie „contraindre” les Chrétiens à obéir. Naturellement, tant qu’il s’agit d’accueillir des nouveaux venus sous sa grande tente, elle parle par sous-entendus. Mais quand elle disposera à nouveau du pouvoir politique, (ce qui peut bientôt se produire, suite à la rapide mise en place d’un super Etat Européen), le Canon 1311 obtiendra la même notoriété que tous les Canons qui ont enténébré les pages de l’histoire.

Il est important de se rappeler que la Papauté de l’Eglise de Rome est une monarchie absolue, ainsi qu’un gouvernement séculier. L’Eglise de Rome dispose d’une fantastique richesse, de sa propre souveraineté territoriale, de ses tribunaux, de sa noblesse, et de son corps diplomatique. Elle a ses propres services d’enquête et ses propres services secrets, ses lois, ses avocats, son système de jurisprudence et sa propre prison, ses taxes et sa banque. Elle signe des traités internationaux et des concordats, exerce une énorme influence politique, mène des politiques ambitieuses, comme tout autre royaume de ce monde. Elle dispose toujours de son Inquisition, rebaptisée aujourd’hui „Office de la Doctrine de la Foi,” dirigé par le Cardinal Joseph Ratzinger.

Comment l’Epouse de l’Agneau voit l’Eglise Apostate.

Les Chrétiens d’autrefois savaient clairement que la conformité imposée par l’Eglise Catholique Romaine n’était autre que l’obéissance au „siège de Satan” et à l’Antichrist. Tout au long du Moyen Age, cette vérité a été reconnue et proclamée par des hommes comme Dante Alighieri (mort en 1321), John Wycliff (mort en 1384), Jean Huss (1415), Savonarole (1498), et William Tyndale (1536). Depuis la Réforme, l’Eglise Romaine a été associée à l’Antichrist par Martin Luther (1546), Nicolas Ridley (1554), John Bradford (1555), et par John Foxe (1587). Plus récemment, par Isaac Newton (1727) et Jonathan Edwards (1758). à présent que le Saint Empire Romain renaît au sein d’un super Etat Européen, est-il possible que les Chrétiens continuent à ignorer les leçons à la fois de l’histoire et des prophéties bibliques, leçons reçues tout au long des siècles passés ? Les véritables Chrétiens du passé savaient que l’unité ne pouvait être qu’en Christ, et mettaient en garde contre toute conformité à l’Eglise Romaine.

Ils savaient que la véritable Eglise était en Christ, et que l’église apostate était à Rome. Ils comprenaient qu’être uni avec l’Eglise Catholique Romaine signifiait qu’il fallait se soumettre à ses traditions et obéir à son Pape. Ils préféraient se réjouir de savoir que leur unité résidait dans le Bien-Aimé, et rejetaient l’idée de flirter avec le péché.

Le Pape dévoilé.

Non sans outrance et avec une pleine assurance, le Pape a de nouveau accompli la Parole prophétique du Seigneur dans 2 Thessaloniciens 2:3-12, décrivant l’Homme de péché, le Fils de la Perdition :

„Que personne ne vous séduise d’aucune manière ; car il faut que l’apostasie soit arrivée auparavant, et qu’on ait vu paraître l’homme du péché, le fils de la perdition, l’adversaire qui s’élève au-dessus de tout ce qu’on appelle Dieu ou de ce qu’on adore, jusqu’à s’asseoir dans le temple de Dieu, se proclamant luimême Dieu. Ne vous souvenez-vous pas que je vous disais ces choses, lorsque j’étais encore chez vous ? Et maintenant vous savez ce qui le retient, afin qu’il ne paraisse qu’en son temps. Car le mystère de l’iniquité agit déjà ; il faut seulement que celui qui le retient encore ait disparu. Et alors paraîtra l’impie, que le Seigneur Jésus détruira par le souffle de sa bouche, et qu’il anéantira par l’éclat de son avènement. L’apparition de cet impie se fera, par la puissance de Satan, avec toutes sortes de miracles, de signes et de prodiges mensongers, et avec toutes les séductions de l’iniquité pour ceux qui périssent parce qu’ils n’ont pas reçu l’amour de la vérité pour être sauvés. Aussi Dieu leur envoie une puissance d’égarement, pour qu’ils croient au mensonge, afin que tous ceux qui n’ont pas cru à la vérité, mais qui ont pris plaisir à l’injustice, soient condamnés.”

Le Pape, assis sur son trône, prétend occuper une position divine. Dans la Section III du programme préparé pour le „Jour du Pardon,” l’expression „Le Saint-Père” est mentionnée à huit reprises. Dans l’Eglise Romaine, ce titre n’est pas décerné au Dieu Saint qui siège dans les Cieux, mais au Pape assis sur son trône.

Quand on le considère à la lumière des Ecritures, le Pape de Rome, qui se prétend pourtant Chrétien, est clairement „l’adversaire qui s’élève au-dessus de tout ce qu’on appelle Dieu ou de ce qu’on adore, jusqu’à s’asseoir dans le temple de Dieu, se proclamant lui-même Dieu” (v. 4). Le Pape de Rome va même plus loin, jusqu’à se donner le titre de „Vicaire de Christ.” C’est-à-dire qu’il prétend occuper la place de Christ Lui-même, en tant que Docteur, Berger, et Sacrificateur. Cela revient à dire qu’il est Dieu, assis „dans le temple de Dieu, et se proclamant lui-même Dieu.” Il ne s’agit pas d’une simple affirmation, car la Loi du Pape lui donne autorité, en exigeant une soumission de l’intelligence et de la volonté, et en promettant que les contrevenants seront punis, selon les Canons 752 et 1311.

Le Pape est en réalité le pire ennemi de Christ. Prétendant servir Christ, il s’efforce en fait de saper le ministère unique du Seigneur en usurpant Sa position et Sa puissance.

C.H. Spurgeon l’avait parfaitement compris. Ses paroles sont toujours valables aujourd’hui :

„Celui qui a rebâti Jéricho a été maudit. à combien plus forte raison, celui qui ouvre à restaurer l’autorité de la Papauté au milieu de nous. Nos pères ont fait écrouler les gigantesques murailles de la Papauté par leur foi, leurs efforts persévérants, et le son éclatant des trompettes de l’Evangile. Voilà qu’à présent certains s’efforcent de rebâtir ce système maudit sur ses anciennes fondations. O Seigneur, qu’il Te plaise de déjouer leurs tentatives indignes et d’abattre toute pierre qu’ils ont posée. Nous devrions sérieusement nous engager à nous purifier complètement de toute erreur qui pourrait avoir tendance à stimuler l’esprit de la Papauté. Quand cette purification sera accomplie dans nos communautés, nous devrons chercher à nous opposer par tous les moyens à ce que ces erreurs se répandent rapidement dans l’Eglise et dans le monde” (15).


Extrait d’un document publié sur le site Internet du Vatican :

http://www.vatican.va/jubilee_2000/jubilevents/events_day_pardon

  1. N° 28 Lumen Gentium, Concile de Vatican II, Documents conciliaires et post-conciliaires, Austin Flannery, Ed. 1981, (Northport, New York Publications Costello et Cie) page 380. „Cette infaillibilité , dont le divin Rédempteur voulut que soit pourvue son Eglise dans la définition de la doctrine concernant la foi ou les mours. le Pontife Romain. la possède en vertu de son office lorsqu’il proclame, en la définissant, une doctrine de foi ou de morale. Voilà pourquoi ses définitions sont dites à juste titre irréformables par elles-mêmes.”
  2. Voir l’analyse de Richard Bennett : „The Roman Catholic-Lutheran Joint Declaration on the Doctrine of Justification : A Denial of the Gospel and the Righteousness of Christ” (La déclaration conjointe CatholiqueLuthérienne sur la doctrine de la justification, une négation de l’Evangile et de la justice de Christ).
  3. Flannery, N° 42, „Reflections and Suggestions Concerning Ecumenical Dialogue,” S.U.P.C., 15 août 1975, page 549.
  4. , pages 540-541. La présence de caractères gras dans une citation est le fait des auteurs du présent article.
  5. , page 541.
  6. , page 545.
  7. 1 Thessaloniciens 1:1.
  8. Ephésiens 4:3.
  9. Ephésiens 4:4-6.
  10. Ut Unum Sint, „That They May Be One : On Commitment to Ecumenism” (Afin qu’ils soient Un : sur l’engagement à l’ocuménisme), Jean-Paul II, United States Catholic Conference, Publ. N° 5-050, paragraphe 97.
  11. , parag. 79.
  12. , parag. 78.
  13. Code de Droit Canon, Edition Latin-Anglais, (Canon Law Society of America, Washington, DC, 1983).
  14. „Morning and Evening,” sermon sur Josué 6:26.

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