Richard Bennett

Avant-propos

A l’époque où j’étais prêtre catholique, pendant mes quatorze années de quête de l’Evangile, j’avais beaucoup de mal à écouter les évangélistes. Les émissions radiophoniques chrétiennes me disaient constamment tout ce que je devais faire pour accepter Jésus dans mon cœur. De même, les traités chrétiens me disaient à quel point je devais me consacrer et m’engager afin de prendre une décision pour Christ. Après une quête particulièrement douloureuse au cours de laquelle j’entendais constamment répéter ce que j’avais à faire pour être sauvé, j’ai fait cette découverte capitale : la toute première chose à saisir, à propos de l’Evangile biblique, c’est qu’il „concerne le Fils de Dieu, Jésus-Christ notre Seigneur”, comme le dit Paul dans Romains chapitre 1, versets 3 et 5. L’Evangile qui doit être annoncé à tous n’est pas centré sur le fait d’accepter Christ dans notre cœur : il est centré sur Jésus-Christ le Seigneur, sur Sa fidélité, Sa mort et Sa résurrection, et sur le fait que par Sa grâce, nous sommes acceptés en Lui.

L’Apôtre Paul a proclamé haut et fort que l’Evangile était la manifestation de la justice de Dieu ! „Mais maintenant, sans la loi est manifestée la justice de Dieu, attestée dans la loi et les prophètes.” (Romains 3:21). La justice de Dieu est fidélité parfaite envers la loi de Dieu, au fond du cœur et dans la pratique : la sainteté de Dieu n’admet rien de moins. L’Apôtre annonce avec enthousiasme que cette justice est à présent établie, car la fidélité de Christ a été révélée ! Au regard de la nature divine parfaitement sainte, il fallait que le péché fût puni, et que la justice véritable fût établie. Le Seigneur Jésus-Christ a accompli cela, par Sa vie parfaite vécue sous la loi, Sa vie qui inclut le sacrifice parfait de la Croix. L’Apôtre poursuit : „Justice de Dieu par la foi en Jésus-Christ pour tous ceux qui croient.” (Romains 3:22). La grande nouvelle, c’est que la fidélité absolue qui fut celle du Christ Jésus sous la Loi repose à présent sur tout croyant qui met sa foi en Lui. Elle appartient au croyant, en fait, car il en est revêtu comme d’une robe, ainsi que l’a annoncé la prophète Esaïe : „Je me réjouirai pleinement en l’Eternel, mon âme sera ravie d’allégresse en mon Dieu, car il m’a revêtu des vêtements du salut, il m’a couvert du manteau de la justice.” (Esaïe 61:19). Romains 3:21-22 montre, en termes juridiques, à quel point le vrai croyant est identifié au Seigneur Jésus-Christ. Dieu a offert la justice de Christ aux pécheurs qui croient en Lui. Donc, quand on comprend que la fidélité de Christ est appliquée au pécheur du fait que Christ s’interpose entre Dieu et lui, à cause d’un acte gracieux accompli une fois pour toutes par Dieu seul (Ephésiens 2: 8-9), on voit que Christ a satisfait aux exigences de la loi pour nous. La Bible enseigne que Christ a été, au sens le plus strict, le Substitut et le Représentant des Siens. Selon une initiative divine, et selon Sa libre volonté, Christ a pris sur Lui le passif de tous les Siens et leur a fait don de toute Sa perfection. Comme l’a dit merveilleusement l’Apôtre Jean, „Nous avons tous reçu de sa plénitude, et grâce pour grâce.” (Jean 1:16).

Comment ne pas évangéliser

Le plus grand obstacle à l’Evangile est le silence. Si nous gardons le silence en espérant que notre vie chrétienne témoignera d’elle-même, nous n’obéissons pas au commandement du Seigneur. Ce commandement, „Allez dans le monde entier, et prêchez la bonne nouvelle à toute la création” (Marc 16:15), implique que nous avons à annoncer cette Parole aux Catholiques ! La plupart des religieuses, des prêtres, et des anciens Catholiques qui ont été sauvés et libérés du catholicisme disent qu’aucun croyant biblique ne leur a jamais parlé de leur salut. Or Christ a commandé d’annoncer la bonne nouvelle : Il ne nous l’a pas demandé, Il l’a commandé !

Quand on évangélise un Catholique, il faut bien se garder de lui parler d’un processus. Le Catholique a constamment entendu parler des choses qu’il doit faire pour plaire à Dieu. Il y a ceci et cela à faire le premier vendredi, le premier samedi, il y a le scapulaire bleu, et „la petite voie de Sainte Thérèse”. De même, les apparitions parlent de tout ce qu’il faut faire : la vie du Catholique est remplie de „ce qu’il faut faire”. Dans nos contacts avec les Catholiques, il faut parler de ce que Christ a fait, et du commandement tout simple qu’Il a donné : Le croire et mettre en Lui notre confiance. Si on dit, par exemple, à un Catholique qu’il doit „accepter Christ dans son cœur”, et „donner sa vie à Christ”, on ne lui dit rien de plus que ce qu’il entend déjà au sein du catholicisme ; parfois, au mot près, ce sont justement ces expressions-là qu’il entend le plus souvent. Il faut donc écarter complètement un tel message si on veut évangéliser selon la vérité. Il nous faut d’abord parler des mauvaises façons d’évangéliser, car elles font beaucoup de mal à l’Evangile véritable.

Une expression particulièrement fréquente dans les milieux évangéliques est celle-ci : „Tu dois accepter de laisser entrer Jésus dans ton cœur”. C’est là une pensée humaniste, et non une pensée biblique. Dans le salut biblique, c’est le croyant qui par grâce est accepté en Christ. Tout le premier chapitre de l’Epître aux Ephésiens est résumé dans le verset 6 : „à la louange de la gloire de sa grâce, par laquelle il nous a rendus agréables en son Bien-Aimé” (trad. David Martin). Employer l’expression „accepter Jésus dans son cœur”, c’est s’y prendre à l’envers. C’est présupposer, à tort, que le salut a lieu dans le cœur humain. L’Ecriture montre invariablement que le salut est en Christ et en Lui seul. En Lui seulement réside cette justice parfaite qui suffit, aux yeux du Dieu Saint, à justifier des pécheurs impies. (voir note 1).

Il est contraire à la Bible de penser que le salut commence, dans un premier temps, par l’entrée de Christ dans le cœur mauvais de l’être humain. Nous touchons là un point essentiel, car l’homme naturel est totalement déficient en lui-même, par lui-même. Ce n’est pas qu’il est faible et a besoin d’être stimulé : non, il est spirituellement mort, comme le dit l’Apôtre : „Nous qui étions morts par nos fautes, il nous a rendus à la vie avec le Christ.” (Ephésiens 2:5). L’impie qui est spirituellement mort ne peut être rendu acceptable pour Dieu que s’il est „en Christ” : tous les enseignements des Apôtres Paul, Jean, et Pierre en témoignent. Alors, et seulement alors, Christ entre dans le cœur humain pour sanctifier celui qui est déjà sauvé. Effectivement, Christ entre dans nos cœurs lorsque nous croyons en Lui, conformément à Sa Parole : „Demeurez en moi, comme moi en vous. De même que le sarment ne peut de lui-même porter du fruit, s’il ne demeure sur le cep, de même vous non plus, si vous ne demeurez en moi.” (Jean 15:4). Il est question, là, de tout le processus de sanctification intérieure, qu’il ne faut surtout pas confondre avec le salut initial, lequel se trouve en Christ.

C’est bien à tort que pour évangéliser on se sert souvent du verset qui suit, car il s’agit en réalité de paroles adressées aux membres de l’Eglise de Laodicée : „Ecris à l’ange de l’Eglise de Laodicée… Voici, je me tiens à la porte et je frappe. Si quelqu’un entend ma voix et ouvre la porte, j’entrerai chez lui, je souperai avec lui, et lui avec moi.” Le vainqueur, je le ferai asseoir avec moi sur mon trône.” (Apocalypse 3:14 et 21-22). Là où il s’agit d’enseigner la justification, il est inexcusable de se servir d’Apocalypse 3:20, qui est un message de sanctification. La justification diffère de la sanctification. La sanctification est intérieure et implique une expérience, alors que la justification est objective et juridique. La justification est instantanée et immuable, tandis que la sanctification est progressive, s’accomplissant pas après pas. Beaucoup de ceux qui abusent ainsi de ce passage savent qu’il ne faudrait pas l’employer pour évangéliser ; mais pour obtenir ce qu’ils appellent „le succès” dans le témoignage, ils persistent. Ce mauvais usage des Ecritures est chose grave, et peut être cause de damnation ; il est donc important de nous arrêter sur ce point. Très souvent on entend des propos de ce genre :

„Voici, je me tiens à la porte et je frappe. Si quelqu’un entend ma voix et ouvre la porte, j’entrerai chez lui, je souperai avec lui, et lui avec moi.” Jésus-Christ veut avoir avec vous une relation personnelle. Si vous le voulez bien, représentez-vous Jésus-Christ qui se tient à la porte de votre cœur (à la porte de vos émotions, de votre intellect et de votre volonté). Invitez-Le à entrer, car Il attend d’être accueilli dans votre cœur et dans votre vie.”

Christ Jésus le Seigneur n’attend pas de pouvoir entrer dans le cœur d’un pécheur quel qu’il soit : au contraire, Il commande à tout homme en tout lieu de croire en Lui. Seule la foi en Christ sauve, et surtout pas la foi en quelque processus intérieur, cette fausse foi qui vient se glisser à la place de la foi en Lui. C’est faire un bien mauvais usage de ce verset d’Apocalypse 3:20, dans lequel le Seigneur parle de sanctification aux membres de l’Eglise. Il n’y a pas à s’étonner de ce que les ministères qui font un tel usage de ce verset cautionnent aussi „la conversion en tant que processus”, par exemple dans le document „Evangelicals and Catholics Together” (voir note 2) et dans d’autres documents semblables, inspirés par le faux œcuménisme. Nombreux sont ceux qu’on a trompés sur ce point, et pourtant c’est une question de vie ou de mort : ils ont sincèrement cru qu’ils avaient reçu Christ, alors qu’en réalité, ils avaient cru en un rituel.

Sur ce point-là, les Catholiques peuvent facilement être séduits, et ils croient alors en toute sincérité qu’ils ont reçu Jésus dans leur cœur. Dans ce cas, ils restent dans l’Eglise catholique, et croient avoir ajouté une démarche évangélique à tous leur rituels catholiques. Il est extrêmement grave d’annoncer un faux message de salut.

Donne à Jésus le contrôle de ta vie”, entend-on dire souvent aussi : voilà qui va également contre la pensée biblique. Dire cela, c’est enseigner une erreur, parce que Dieu est Souverain dans l’univers, et qu’Il a le contrôle de Sa création. Il est Celui qui „opère tout selon la décision de sa volonté.” (Ephésiens 1:11). Personne ne peut donc rien donner à Dieu en échange du salut ; comme le dit l’Apôtre, „Il nous a sauvés, non parce que nous aurions fait des œuvres de justice, mais en vertu de sa propre miséricorde…” (Tite 3:5). Christ Jésus Lui-même a été l’unique sacrifice pour le péché que le Dieu Saint pût accepter, et cette offrande pour le péché a été entièrement complétée à la croix. Le sacrifice pour le péché est achevé. L’être humain est réconcilié avec Dieu par la foi en Jésus-Christ, et non en s’engageant à permettre à Dieu de „contrôler” sa conduite. Le contrôle de la conduite est un processus qui intervient après le salut, mais ce n’est pas ce qui permet d’être sauvé.

„Donne ta vie à Jésus (et tu seras sauvé)”, entend-on également. Pour plusieurs raisons, il s’agit d’un faux enseignement. D’abord, c’est exactement l’inverse qui est vrai. Le Seigneur Jésus „s’est donné lui-même pour nos péchés, afin de nous arracher au présent siècle mauvais, selon la volonté de notre Dieu et Père.” (Galates 1:4). Aucun verset de la Bible ne dit jamais que celui qui est perdu et spirituellement mort puisse „donner” quoi que ce soit, pas même sa vie, pour être sauvé. La vie éternelle est le don gratuit de Dieu. „Le don gratuit de Dieu, c’est la vie éternelle en Christ-Jésus notre Seigneur.” (Romains 6:23). On ne „donne” strictement rien en échange d’un „don gratuit”. Le Seigneur Dieu Tout-Puissant donne ce don gratuit de la vie éternelle ; comme le dit l’Apôtre Jean. „Et voici ce témoignage : Dieu nous a donné la vie éternelle, et cette vie est dans son Fils.” (1 Jean 5:11).

Une parole comme „donne ta vie à Jésus” présuppose, à tort, que nous avons quelque chose à donner à Dieu, quelque chose qui soit digne de Lui. Celui qui est spirituellement mort ne peut rien donner pour être sauvé de ses péchés, parce que l’homme est spirituellement mort dans son péché. Si on exhorte un Catholique à „donner sa vie à Jésus” pour être sauvé, il pensera probablement qu’il doit donner son temps, ses services, ses œuvres et son argent, etc., et qu’alors il sera en règle avec Dieu. Ce genre de propos peut donc conduire directement à un „Evangile” des œuvres, incapable de sauver qui que ce soit. La personne est réconciliée avec Dieu par la foi seule, en Christ seul, et rien d’autre. „C’est par la grâce en effet que vous êtes sauvés, par le moyen de la foi. Et cela ne vient pas de vous, mais c’est le don de Dieu. Ce n’est point par les œuvres, afin que personne ne se glorifie.” (Ephésiens 2:8-9).

Ce sont là quelques exemples des moyens humanistes par lesquels certains évangélistes actuels communiquent ce qu’ils prennent pour l’Evangile, mais cette façon de faire montre simplement l’abandon de l’Evangile véritable dont nous sommes témoins actuellement. Il importe d’alerter le peuple de Dieu, pour qu’il communique un message véridique.

Présenter l’Evangile selon la Bible

Tout d’abord, Dieu commande à tous les hommes de croire au Seigneur Jésus. Le Seigneur résume bien ce commandement quand Il déclare : „Ce qui est l’œuvre de Dieu, c’est que vous croyiez en celui qu’il a envoyé.” (Jean 6:29). De même, l’Apôtre Paul déclare : „Crois au Seigneur Jésus, et tu seras sauvé, toi et ta famille.” (Actes 16:31). Le Seigneur montre la place centrale que tient la foi quand Il dit : „En vérité, en vérité, je vous le dis, celui qui croit en moi a la vie éternelle.” (Jean 6:47). Il résume la situation en un mot : „Celui qui croit au Fils a la vie éternelle ; celui qui ne se confie pas au Fils ne verra pas la vie, mais la colère de Dieu demeure sur lui.” (Jean 3:36). Le Seigneur Jésus-Christ explique clairement pourquoi il en est ainsi : „Celui qui croit en lui n’est pas jugé ; mais celui qui ne croit pas est déjà jugé, parce qu’il n’a pas cru au nom du Fils unique de Dieu. Et voici le jugement : la lumière est venue dans le monde, et les hommes ont aimé les ténèbres plus que la lumière, parce que leurs œuvres étaient mauvaises.” (Jean 3:18:19).

Une fois que nous savons que Dieu nous commande de croire, il nous faut ensuite comprendre que sans la grâce de Dieu, personne ne peut croire. La plus haute expression de l’amour de Dieu, c’est sa grâce. Ce mot exprime la nature même de la bienveillance de Dieu. „Car Dieu a tant aimé le monde qu’il a donné son Fils unique ; afin que quiconque croit en lui ne périsse pas, mais qu’il ait la vie éternelle. ” (Jean 3:16). C’est pourquoi l’Ecriture insiste sur ce point, „afin de montrer dans les siècles à venir la richesse surabondante de sa grâce par sa bonté envers nous en Christ Jésus.” (Ephésiens 2:7). Le salut n’émane en rien de celui à qui nous apportons un témoignage ; il procède uniquement de la bonté et de la miséricorde de Dieu.

La tension biblique entre ces deux éléments (à chacun il est ordonné de croire, mais sans la grâce de Dieu, il est impossible de croire) doit apparaître clairement quand nous témoignons auprès des Catholiques. Cette tension apparaît dans certains passages bibliques, par exemple Jean 1:12-13 : „Mais à tous ceux qui l’ont reçue, elle [la Parole vivante, Jésus] a donné le pouvoir de devenir enfants de Dieu, à ceux qui croient en son nom, et qui sont nés, non du sang, ni de la volonté de la chair ni de la volonté de l’homme, mais de Dieu.Ces deux aspects apparaissent aussi dans la prédication de l’Apôtre Paul : „Vous donc, frères, sachez-le bien : par lui le pardon des péchés vous est annoncé, et en lui quiconque croit est justifié de tout ce dont vous ne pouviez pas être justifiés par la loi de Moïse.” (Actes 13:38-39). De même, l’Apôtre Pierre enseigne que la vraie foi qui sauve, celle qui permet de croire, nous la recevons de Dieu : „Simon Pierre, serviteur et apôtre de Jésus-Christ, à ceux qui ont reçu en partage une foi du même prix que la nôtre, par la justice de notre Dieu et Sauveur Jésus-Christ.” (2 Pierre 1:1). Le Seigneur veut montrer, au travers de ces versets, que nous devons croire en Jésus-Christ pour être sauvés, mais que pour croire nous avons besoin de la grâce. Lorsque nous témoignons, il faut montrer que toute personne doit croire en Jésus-Christ pour être sauvé, mais que pour ce faire, il faut rechercher la grâce auprès du Seigneur. Tous ceux qui parviennent au repos de la foi en Christ Jésus sont convaincus, non seulement du caractère mauvais du péché, mais encore du fait que la capacité même de croire est un don à recevoir de Dieu. Paul insiste sur la gratuité de ce don : „Et ils sont gratuitement justifiés par sa grâce, par le moyen de la rédemption qui est dans le Christ Jésus.” (Romains 3:24). La grâce est un cadeau, entièrement gratuit et immérité. Nous ne pouvons rien faire pour en être dignes ; elle s’oppose à tout ce qu’il serait possible de nous procurer par nos efforts personnels, et à tout ce que nous pourrions jamais revendiquer.

La repentance

Pour croire en Christ, mettre en Lui notre confiance, et nous approcher de Lui, nous rencontrons une difficulté importante dont les témoignages et les traités actuels font rarement état. Dans la Bible, cependant, cet élément capital de la foi est souvent mis en premier. Le message du Seigneur Jésus-Christ est : „Repentez-vous, et croyez à la bonne nouvelle.” (Marc 1:15). Il est venu „appeler des pécheurs à la repentance.” (Marc 5:32). Il insiste en répétant : „Si vous ne vous repentez pas, vous périrez tous pareillement.” (Luc 13:3 et 5). Le Seigneur ressuscité enjoint dans Sa Parole que „la repentance en vue du pardon des péchés” soit prêchée „en son nom à toutes les nations…” (Luc 24:47). L’Apôtre Pierre proclame : „Repentez-vous donc et convertissez-vous, pour que vos péchés soient effacés !” (Actes 3:19). Partout où il allait, Paul a annoncé „la repentance et la conversion à Dieu, avec la pratique d’œuvres dignes de la repentance.” (Actes 26:20), „en proclamant aux Juifs et aux Grecs la repentance envers Dieu et la foi en notre Seigneur Jésus.” (Actes 20:21).

La repentance est tellement essentielle dans la foi salvatrice, qu’en l’absence de repentance, on n’a pas la foi qui sauve. La conviction de péché est la première œuvre du Saint-Esprit dans la vie de ceux qui sont perdus. „Et quand il [le Saint-Esprit] sera venu, il convaincra le monde de péché, de justice et de jugement.” (Jean 16:8). Sans conviction de péché, on n’est pas sauvé. L’Ecriture dit de Jésus : „C’est lui qui sauvera son peuple de ses péchés.” (Matthieu 1:21). La repentance fait toujours partie de la foi en Christ, parce que Christ n’est pas venu sauver les hommes dans leur péchés, mais de leur péchés. „Dieu…annonce maintenant à tous les hommes, en tous lieux, qu’ils aient à se repentir.” (Actes 17:30).

Pour les Catholiques pieux et consacrés, le péché dont il est le plus difficile de se repentir est celui d’avoir fait confiance à leur religion pour être sauvés. (Voir note 3). Cette parole si forte, adressée par Jésus aux Pharisiens, est ici de mise : ’Si vous ne croyez pas que Moi je suis, vous mourrez dans vos péchés.” (Jean 8:24). Etant donné que les Catholiques croient que leur Eglise détient toutes les ressources nécessaires au salut, de ce fait ils renient dans la pratique la Personne de Jésus, tout comme ces Pharisiens. Pour amener de tels Catholiques à la repentance, une parole efficace peut être celle-ci : „Si vous restez dans vos traditions, vous allez mourir dans vos péchés. Faites confiance à Christ seul, et non à une Eglise quelle qu’elle soit, et connaissez la vie éternelle qu’Il est seul à donner.”

La méthode biblique

La méthodologie biblique est une partie importante de la vérité de Dieu. Le Seigneur avait sa méthode d’évangélisation, qui consistait essentiellement à poser des questions, et à proclamer la nécessité de la repentance comme nous venons de le voir. La méthode biblique est donc de poser des questions, comme le faisait le Seigneur Lui-même.

Quelques exemples de questions

  1. Comment des pécheurs tels que nous peuvent-ils se tenir en présence de Dieu, qui est absolument Saint ?
  2. Quel est ton objectif dans la vie ? Puis, après la réponse : „En présence du Dieu Très Saint, quel est ton objectif ?
  3. Quel est le message central de la Bible ?
  4. Comment toi et moi pouvons-nous obtenir la vie éternelle ?
  5. Pourquoi le Christ, qui n’avait aucun péché, est-Il mort sur la croix ?
  6. Dieu est Sainteté absolue, et nous sommes tous pécheurs ; comment, donc, un homme quel qu’il soit peut-il entrer en relation avec Lui ?
  7. Pourquoi le Christ a-t-Il dit aux Pharisiens : „Si vous ne croyez pas que Moi je suis, vous mourrez dans vos péchés” ? (Jean 8:24).
  8. Avez-vous lu votre Bible aujourd’hui ?

Le salut est dans le Christ Jésus

L’Ecriture montre clairement que c’est en Christ que se trouve le salut. Par exemple, dans Les deux premiers chapitres de l’Epître aux Ephésiens, on trouve 18 fois une expression telle que „en Christ”, „en qui”, „en lui”, „dans le Bien-Aimé”. Il en est de même dans toutes les lettres de l’Apôtre Paul. Toujours il est écrit que le salut consiste à être en Christ. En donnant son témoignage personnel, l’Apôtre Paul dit que son but est „de gagner Christ, et d’être trouvé en lui non avec une justice qui serait mienne et qui viendrait de la loi, mais avec la justice qui est obtenue par la foi en Christ, une justice provenant de Dieu et fondée sur la foi.” L’Apôtre Jean écrit de même que la vie éternelle est en Christ, et qu’elle s’obtient par la foi en Lui. „Nous savons aussi que le Fils de Dieu est venu, et qu’il nous a donné l’intelligence pour connaître celui qui est le Véritable ; et nous sommes dans le Véritable, en son Fils Jésus-Christ. C’est lui le Dieu véritable et la vie éternelle.” (1 Jean 5:20).

Ce que l’Ecriture nous commande, c’est : „Crois au Seigneur Jésus et tu sera sauvé”, ou encore, pour citer les paroles de Jésus Lui-même, „Celui qui croira et qui sera baptisé sera sauvé.” Quand on apporte un témoignage à un Catholique, il est absolument capital de montrer que le salut est en Christ et non dans le croyant. (Voir note 4). Toute expression qui met l’accent sur le cœur humain plutôt que sur Christ est dénuée d’efficacité, parce qu’elle n’est pas en accord avec la Parole écrite. Le principe du salut biblique, c’est de croire en Christ Jésus et rien qu’en Lui !

Quand quelqu’un s’approche de Christ, c’est le Père qui a l’initiative, car c’est Lui qui attire vers Christ. „Nul ne peut venir à moi, si le Père qui m’a envoyé ne l’attire ; et je le ressusciterai au dernier jour.” (Jean 6:44). Le salut est accompli par la grâce de Dieu, et rien que par elle. Il est le don gratuit qu’on reçoit par la foi, et rien que par elle. Venir à Christ, c’est avoir dès maintenant la vie éternelle, et cette vie atteindra la plénitude de sa gloire dans le ciel. Lorsque nous rendons témoignage, si nous disons qu’il faut croire „pour pouvoir entrer au ciel”, nous nous centrons non plus sur la Personne de Dieu, mais sur le bien-être de l’homme ; de plus, nous passons à côté du fait que par cette précieuse foi qui est dès maintenant la nôtre, nous avons déjà la vie éternelle. Plutôt que de parler de pouvoir entrer au ciel, il nous faut dire à ceux qui sont perdus : „La vie éternelle, c’est qu’ils te connaissent, toi, le seul vrai Dieu, et celui qui tu as envoyé, Jésus-Christ.” (Jean 17:3). Aux Catholiques, il nous faut donner les paroles mêmes de la Bible, que nous soyons au supermarché, chez le coiffeur, ou en conversation au téléphone : en effet „ces choses ont été écrites afin que vous croyiez que Jésus est le Christ, le Fils de Dieu, et qu’en croyant, vous ayez la vie en son nom.” (Jean 20:31).

Le résumé que donne l’Apôtre Paul de l’Evangile, par exemple, montre exactement ce que signifie le salut. „Celui qui n’a pas connu le péché, il [Dieu] l’a fait péché pour nous, afin que nous devenions en lui justice de Dieu.” (2 Corinthiens 5:21). Le Christ Jésus n’a pas été „fait péché” par une quelconque „infusion” de vice ou de péché, pas plus que le pécheur n’est „rendu juste” par une „infusion” de sainteté. Personnellement, le Seigneur était absolument saint, mais en tant que substitut du croyant pécheur, Il s’est rendu juridiquement responsable face à la colère de Dieu. Dans tout ce que le Christ a accompli, Sa fidélité, qui culmine dans Sa mort sur la croix, avait pour but de faire porter au crédit du croyant la justice qui était Sienne. Juridiquement parlant, Dieu a fait que Christ devînt „péché pour nous.” Il a été „fait péché” parce que les péchés de tous les Siens ont été transférés sur Lui. De la même manière, Dieu attribue au croyant la justice de Christ. C’est très clair : le salut est un acte divin, juridique, gracieux, par lequel le pécheur qui croit est légalement rendu juste devant Dieu, en Christ Jésus.

Lorsqu’on attribue tout le crédit à Dieu et à Sa grâce, et quand on se sert de Sa puissante Parole écrite en témoignant, Dieu sauve le pécheur et manifeste Sa puissance, Son amour, et Sa miséricorde. Et comme l’Apôtre l’a proclamé, tout cela conduit à „célébrer la gloire de sa grâce.” (Ephésiens 1:6).

Notes :

  • Voir Romains 4: 5-8 ; 2 Corinthiens 5:19-21 ; Romains 3:22-28 ; Tite 3:5-7 ; Ephésiens 1:7 ; Jérémie 23:6 ; 1 Corinthiens 1:30-31 ; et Romains 5:17-19.
  • „La conversion consiste à passer d’un mode de vie donné à un nouveau mode de vie portant la marque de la nouveauté de Christ. Il s’agit d’un processus continu, si bien que toute la vie du chrétien devrait être un passage de la mort à la vie, de l’erreur à la vérité, du péché à la grâce. Notre vie en Christ exige une croissance continuelle dans la grâce de Dieu.” „Evangelicals and Catholics Together : The Christian Mission in the Third Millennium”, 1994. (Evangéliques et Catholiques ensemble : la mission des Chrétiens au cours du troisième millenium.)
  • Cette façon de penser fait partie de l’enseignement officiel de l’Eglise catholique romaine . „’Croire’ est un acte ecclésial. La foi de l’Eglise précède, engendre, porte et nourrit notre foi. L’Eglise est la mère de tous les croyants. 'Nul ne peut avoir Dieu comme Père qui n’a pas l’Eglise pour mère.'” Catéchisme de l’Eglise Catholique, paragraphe 181. Editions Centurion/Cerf/Fleurus-Mame/Librairie Editrice Vaticane, Paris 1998.
  • Dans Jean 1:12, nous lisons : „A tous ceux qui l’ont reçue, elle a donné le pouvoir de devenir enfants de Dieu, à ceux qui croient en son nom.” L’expression „tous ceux qui l’ont reçue”, dans Jean 1:12, s’applique à ceux qui croient en Christ, si bien que „l’avoir reçu” veut dire „Le connaître, et par là mettre notre confiance en Lui”.

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Richard Bennett a passé vingt et un ans en tant que prêtre de paroisse catholique à Trinidad dans les Antilles. En 1972, après un accident qui a failli lui coûter la vie, il s’est mis à étudier sérieusement la Bible. Au cours des quatorze années qui ont suivi, il a comparé catholicisme et vérité biblique : en 1986, il a été convaincu par le message de l’Evangile. Sauvé par la seule grâce de Dieu, il a alors officiellement quitté l’Eglise catholique et la prêtrise. Il a fondé un ministère d’évangélisation en faveur des catholiques, l’association „Berean Beacon” (Le Phare de Bérée). L’adresse de son site Internet est : www.bereanbeacon.org, et celui de sa rubrique en français : www.bereanbeacon.org/fr

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