J’ai été élevée dans une famille très catholique, où l’on insistait particulièrement sur le châtiment divin pour le péché.  Je vivais dans la peur de Dieu. Dès mon plus jeune âge, on m’a enseigné que Jésus avait fondé l’Eglise catholique romaine, la seule Eglise dans laquelle il était réellement présent. Son corps et son sang, me disait-on, étaient réellement présents pendant la „Sainte Communion”; et hors de l’Eglise romaine, personne ne pouvait être sauvé. Je pensais que c’était un immense privilège d’être catholique de naissance, et je me demandais pourquoi tout le monde ne désirait pas adhérer à  l’Eglise romaine, si toutes les autres religions avaient eu pour fondateurs des hommes ordinaires. De peur de me souiller, je ne voulais même pas mettre les pieds dans une église protestante quelle qu’elle soit.

Dieu est amour

Parvenue à l’âge adulte, je pensais à la manière du monde, tout en essayant, par légalisme, d’obéir aux commandements et d’être assidue à la messe le dimanche et les jours de fête. Je faisais même souvent des neuvaines. Une certaine forme de neuvaine consistait à recevoir les sacrements le premier vendredi de chaque mois, neuf fois de suite. Cette pratique était censée contribuer à m’ouvrir au ciel. Je pratiquais aussi l’astrologie, m’appuyant souvent sur mon horoscope pour déterminer les jours favorables aux relations sociales. Tout compte fait, je pensais être une Catholique nettement „supérieure à la moyenne”.

Un jour j’ai lu l’autobiographie d’une personne qui s’était convertie au catholicisme. Ce livre contenait des versets bibliques parlant de l’amour de Dieu pour nous, et je les ai trouvés bouleversants. Ce Dieu que j’avais tant redouté était si aimant, si tendre, que je me suis éprise de lui. Dès lors mon désir suprême fut de mieux le connaître. J’avais conscience de l’amour de Dieu pour moi, et en même temps je me savais pécheresse. Je savais bien, au fond, que seul Jésus pouvait me sauver de la perdition! Avec horreur, j’ai compris que j’étais en route pour l’enfer, et que je ne m’en étais jamais doutée.

Cette révélation de l’amour et du pardon de Dieu m’a si fort impressionnée que j’ai désiré renoncer à mon ancienne manière de vivre. Les activités mondaines ne m’intéressaient plus du tout. Je voulais en apprendre davantage sur Dieu et sur la Bible. Malheureusement il n’y avait pas d’études bibliques dans l’Eglise catholique. On nous dissuadait même de lire la Bible. J’ai cependant supposé qu’il devait y avoir des cours bibliques dans les couvents, mais la seule idée d’entrer au couvent m’inspirait de l’aversion.

La vie religieuse

Au bout de plusieurs mois, ce désir constant de mieux connaître Dieu au travers de la Bible ne m’avait pas quittée. J’ai décidé de faire l’expérience de la vie conventuelle, pensant que Dieu m’inspirait ce désir pour m’inciter à devenir religieuse. Je me consolais à l’idée que je pourrais partager mes aspirations avec d’autres, et que je pourrais aussi enseigner les autres au moyen de la Bible, et pas seulement du Catéchisme qui avait servi à me former.

Les ordres religieux se comptent par centaines, et je me demandais lequel choisir. Un rêve vint mettre fin à tous mes doutes. Je rêvai que j’étais dans une chambre meublée avec simplicité; à côté de mon lit, l’enfant Jésus reposait dans un berceau. Les fenêtres étaient grandes ouvertes, et au-dehors un tapis de neige recouvrait le sol. A mon réveil, il me sembla que ce rêve avait un sens. Plus tard, en parcourant certaines brochures sur la vie religieuse, j’ai remarqué que les „Servantes Missionnaires de la Bienheureuse Trinité” accueillaient leurs postulantes le 5 août, fête de Notre Dame des Neiges. J’en conclus que Dieu exauçait mes prières en désignant avec précision le lieu où il me voulait.

Dès le lendemain, je pris le train pour Philadelphie en Pennsylvanie. Je ne savais pas quelles étaient les œuvres de cet ordre, mais peu m’importait. Ce qui comptait, c’était la volonté de Dieu ! J’eus un entretien avec la „Révérende Mère”, qui confirma mon interprétation de mon rêve. Cela me suffisait. Nous avons entamé les démarches me permettant de postuler dans cet ordre. Dieu, j’en étais convaincue, me voulait chez  les „Servantes Missionnaires de la Bienheureuse Trinité”, et cette conviction allait me soutenir pendant les trente et une années que j’ai passées dans cet ordre. Dès lors, j’ai cessé de faire une distinction entre ma foi et ma vocation religieuse.

Au bout d’un mois j’ai commencé à comprendre que dans mon nouveau cadre de vie, il ne serait pas question d’étudier la Bible. Notre liturgie comprenait des lectures bibliques, mais jamais nous n’étudiions la Bible pour elle-même. J’étais profondément déçue, mais il m’était impossible de partir. Lorsque j’étais tentée de le faire, je me rappelais mon rêve et me heurtais à la question: „Suis-je venue ici pour me faire plaisir, ou bien pour plaire à Dieu ?” Je retrouvais une sorte de paix dans ce que je prenais pour la volonté de Dieu à mon égard.

Ma première mission

Apparemment, Dieu a cherché à me parler au cours de ma première mission, mais j’étais trop remplie de préjugés pour entendre et pour comprendre. Lors du recensement de la paroisse, j’ai eu des contacts avec bon nombre de Protestants du quartier. Contrairement à ce qu’on m’avait appris, j’ai découvert que c’étaient des hommes et des femmes de prière, remplis de piété. Ce qui m’impressionnait le plus, c’était leur attachement personnel au Christ, leur connaissance de la Bible, et leur amour pour ce Livre. Le jour où j’ai dit cela à mes sœurs, elles ont répondu, pour plaisanter: „Voyons qui va convertir qui !”

Parmi ces personnes se trouvait un pasteur protestant qui était un ancien Catholique. Il a essayé de me dépeindre sa vie et celle de sa famille avant leur conversion à la foi biblique: malgré la messe quotidienne et la pratique des sacrements, lui et les siens ne connaissaient ni Dieu ni sa Parole.  Il a aussi tenté de m’expliquer que les éléments de la Sainte Cène ne sont que des symboles du corps et du sang de Jésus, mais j’ai refusé de l’écouter. Avant que je ne reparte, il a prié d’une manière qui m’a profondément émue; mais j’avais quand même l’impression qu’il avait commis une erreur terrible en quittant l’Eglise catholique. Cette Eglise n’avait-elle pas été fondée, disait-on, par le Christ lui-même? Ce pasteur m’a offert un livret sur l’Evangile de Jean; je l’ai lu, puis je suis revenue lui dire que le chapitre six de cet Evangile confirmait ma foi catholique. Dans mon ignorance, je lui ai répété que notre Seigneur avait effectivement promis de nous donner sa chair à manger. Mais par la suite, le Seigneur allait justement se servir de ce chapitre-là pour ouvrir mes yeux à la vérité.

Une autre fois j’ai rendu visite à une malade protestante dans un sanatorium pour tuberculeux. Elle m’a demandé: „Ma sœur, êtes-vous sauvée?” J’ai alors pensé: „Pauvre femme ! Au cours de cette vie, nul ne peut avoir l’assurance d’être sauvé.” D’après l’enseignement catholique romain, c’est pécher par présomption que de se dire assuré de son salut. Pourtant, je ne pouvais m’empêcher de penser: „Ces Protestants feraient de si bons Catholiques! Ils connaissent la Bible et paraissent vivre si près de Dieu. Ils ne sont pas comme les Catholiques qui prennent le péché à la légère, se disant que s’ils pèchent aujourd’hui, ils n’auront qu’à aller se confesser demain.”

Etant entrée en religion avec le désir de pouvoir un jour enseigner la Bible, j’avais espéré  utiliser un recueil d’histoires bibliques pour l’instruction religieuse des enfants. Mais le prêtre n’a pas voulu donner suite à ma suggestion. D’après lui, la seule bonne méthode était de faire apprendre aux enfants le catéchisme par cœur.

Des efforts sans résultat

J’avais beau croire à la „présence réelle” du Christ dans la „Sainte Communion” catholique, un jour j’ai commencé à me demander si la pratique assidue des sacrements permettait vraiment de mieux connaître le Seigneur Jésus. Les années passaient, mais je ne me voyais faire aucun progrès. Je ne remarquais pas de progrès non plus chez les sœurs de ma communauté, ni chez les enfants auxquels nous faisions le catéchisme. Un prêtre a tenté de me rassurer en me disant que „le Christ de la Sainte Communion” m’enseignerait tout ce que j’avais besoin de connaître à son sujet.

Je cherchais à grandir spirituellement en essayant de corriger mes défauts par mes propres forces, m’attaquant à un travers après l’autre. Ces efforts ont abouti à une dépression nerveuse, au point que j’ai dû recourir à l’aide d’un spécialiste. Un psychologue catholique m’a dit que j’étais perfectionniste, tourmentée par des scrupules de conscience, et il m’a conseillé de lire le chapitre sept de l’Epître aux Romains. Dans mon ignorance de la Bible, j’ai été d’accord avec ce psychologue pour dire que j’essayais d’atteindre un idéal impossible. Je suis passée à côté du message central de ce chapitre: Jésus-Christ seul pouvait accomplir en moi ce que je tentais vainement de faire „à la force du poignet”.

Pendant les très longues années qui ont suivi, j’aurais pu résumer mes pensées par ces mots: „Il me manque quelque chose.” Cependant, l’idée de quitter mon ordre ne m’effleurait même pas: j’aurais eu l’impression de rejeter le Seigneur.

La Parole de Vérité

J’ai suivi des réunions qui m’ont fait connaître la pensée biblique sur la nouvelle naissance par laquelle chacun doit passer, et sur le pardon des péchés passés, présents, et futurs, accordé à ceux qui se repentent et qui croient. Comme il est écrit en Romains 8:1, „Il n’y a donc maintenant aucune condamnation pour ceux qui sont en Christ Jésus, qui marchent non selon la chair mais selon l’Esprit” (Trad. „La Colombe”). Bouleversée, j’ai réalisé que plus jamais je ne serais condamnée pour les péchés que j’avais commis.

Des amis chrétiens m’ont signalé des émissions radiophoniques chrétiennes, une station évangélique qui diffusait des messages bibliques, centrés sur Christ, vingt-quatre heures sur vingt-quatre et sept jours sur sept. Pour moi, quelle bénédiction ! Je ne prenais plus que cette station-là, et je n’ai pas tardé à en apprendre davantage sur la Bible qu’en vingt années de vie conventuelle. Plus que jamais, j’aspirais à comprendre tous les fondements du message biblique. J’aurais bien voulu avoir davantage de temps pour écouter ces émissions. J’aurais consenti à faire n’importe quelle tâche, si humble soit-elle, rien que pour avoir la possibilité de les écouter plus souvent. Je me suis mise à envier les „laïcs” vivant „dans le monde”, car ils avaient plus d’occasions d’étudier la Bible et de connaître le partage fraternel que je n’en avais dans mon couvent. Des périodes de congé

En 1977 une de mes sœurs a vécu une crise très grave, et j’ai sollicité un congé pour pouvoir passer du temps auprès d’elle. J’avais aussi un autre motif: prendre le temps de faire le point sur ma vocation.

Neuf mois plus tard, je suis revenue au couvent. Des conférences sur „la persévérance”, données par la fondatrice de notre communauté, vinrent renforcer la conviction que j’avais entretenue dès le début, à savoir que Dieu me voulait religieuse. Elle nous avait dit, par exemple: „Réfléchissez bien. Si vous êtes tentées de quitter la vie religieuse, où serez-vous au jour de votre mort? Dans quel état serez-vous quand vous mourrez? Combien de religieuses iront à la perdition, pour avoir choisi de retourner dans le monde?” Le souvenir de ces exhortations m’ôtait toute envie de quitter la vie religieuse. J’avais trop peur de perdre la foi.

J’ai accepté d’autres missions, mais à contrecœur. Dans mes activités pastorales, je n’éprouvais que de l’insatisfaction  en conseillant aux catholiques „non pratiquants” de redevenir assidus à la messe et de recevoir à nouveau les sacrements. Je le savais bien, eux et moi avions besoin de mieux connaître Dieu, la Bible, et le merveilleux plan du salut divin. Ce que j’apprenais sur le salut dans les émissions évangéliques ne cadrait pas du tout avec l’enseignement traditionnel de l’Eglise catholique romaine.

En décembre 1983 j’aurais dû accepter une nouvelle mission, mais j’ai manifesté si peu d’enthousiasme qu’on m’a conseillé de solliciter l’exclaustration, c’est-à-dire un congé pouvant durer jusqu’à trois ans, et susceptible de devenir définitif si je ne changeais pas d’avis. On nous avait appris à considérer la voix de notre Supérieure comme étant celle de Dieu, alors j’ai obéi. Dieu était à l’œuvre pour me libérer.

Mon congé a commencé le 19 janvier 1984. Je suis allée habiter chez une de mes sœurs à Whiting dans l’état du New Jersey. Providentiellement, Dieu m’a permis de faire un séjour dans la localité où l’on réalisait une grande partie de ces émissions évangéliques que j’appréciais. Un couple missionnaire habitant à côté de chez ma sœur m’a emmenée dans un centre évangélique bien connu. J’y ai écouté des enseignements bibliques merveilleusement clairs, tout en réfléchissant à la question qui me taraudait depuis des décennies: „Pour connaître Dieu, vaut-il mieux faire confiance aux sacrements ou à la Bible?” Un pasteur m’a apporté une réponse biblique toute simple: „Le 'bon larron’ n’a jamais été baptisé, mais Jésus lui a promis qu’il irait au paradis le jour même.”

Des illusions tombent

Au cours des études bibliques quotidiennes dans ce même centre, j’ai entendu des informations qui ont fait basculer quelque chose en moi. Des comptes-rendus donnés par des missionnaires en congé m’ont appris que la France et l’Italie, par exemple, ne connaissaient pas Dieu, et pourtant leur population était en majorité catholique. En France comme en Italie, la Bible était très peu connue, et presque personne ne n’y intéressait. Le missionnaire qui travaillait en Italie, un ancien Catholique, nous a dit que 95% des Italiens se disaient catholiques, mais que peu d’entre eux pratiquaient leur religion, et que le pourcentage de communistes,dans ce pays, était le plus élevé du monde. Je n’en revenais pas. L’Italie n’était-elle pas le cœur même de l’Eglise catholique? N’était-elle pas sous la houlette du Pape, qui représentait l’autorité suprême dans ce monde?

Tandis que ce missionnaire nous parlait de ses années de formation dans un lycée catholique, je comprenais parfaitement ses propos, ayant vécu des expériences tout à fait semblables. Tout, dans ce lycée, était centré sur la messe et sur les sacrements. Jamais il n’y avait entendu parler de la Bible ni de l’extraordinaire dessein salvateur de Dieu. Je me posais donc la question: „Pourquoi l’Eglise rechigne-t-elle tant à faire connaître les vérité bibliques fondamentales? Les évêques et les prêtres ne comprennent-ils pas que quelques brèves lectures bibliques au cours de la messe sont insuffisantes?” Pour la première fois, l’Eglise catholique romaine m’apparaissait comme un champ de mission. Elle n’évangélisait pas ses propres fidèles. J’en avais la mort dans l’âme.

Ecoutant ces comptes-rendus, je me sentais pour ainsi dire déchirée, coupée en deux.

D’une part, je me réjouissais de ce que beaucoup entendent parler de la Bible, Parole de Dieu. C’est d’ailleurs précisément dans ce but que j’étais venue dans ce centre. J’avais moimême éprouvé ce sentiment de vide intérieur avant de connaître la Bible. D’autre part, j’étais remplie d’une tristesse profonde à la pensée que l’Eglise dans laquelle j’étais née, l’Eglise de mes parents et de leurs ancêtres, cette Eglise tant aimée et respectée perdait du terrain. Le plus dur, c’était la pensée que beaucoup cessaient de recevoir ce que je prenais

encore pour le „véritable corps” et le „véritable sang” de Jésus dans la „Sainte Communion”. Je ne cessais de me demander pourquoi l’Eglise montrait si peu d’empressement pour enseigner la Parole de Dieu. Un fait, cependant, me paraissait de plus en plus évident: je n’étais pas seule à éprouver cette déception. Le même problème se retrouvait partout.

La conviction de la vérité

Peu après, j’eus l’occasion de lire un ouvrage très bien documenté, écrit par un ancien prêtre, Manuel P. Vila, I Found the Ancient Way („Retour aux anciens sentiers”). Je fus consternée d’apprendre que l’Eglise catholique romaine avait supprimé le Deuxième Commandement du Décalogue, et dédoublé le Dixième.

Je me suis remémoré les nombreuses fois où j’avais entendu dire que l’Eglise catholique était idolâtre à cause de ses statues; sur la défensive, je répondais toujours que nous ne rendions pas de culte aux statues, mais aux personnes qu’elles représentaient. J’ignorais alors que non seulement le Deuxième Commandement interdit de rendre un culte aux statues, mais qu’il interdit aussi d’en fabriquer.

Encore persuadée que Jésus était physiquement présent dans l’Eucharistie, j’ai décidé d’étudier les lectures bibliques du dimanche de „Corpus Christi”. Dans la Bible de Jérusalem, j’ai lu avec soin toutes les notes de bas de page, et tous les textes parallèles.

L’Evangile de ce dimanche-là était constitué par les versets 51 à 58 du chapitre 6 de Jean. Dans ce passage, Jésus promet de nous donner sa chair comme nourriture. La lumière que j’ai retirée de ce chapitre m’a pratiquement forcée à quitter l’Eglise catholique. La note concernant les versets 51 à 58 était la suivante: „Les Juifs demandent à Jésus un signe semblable à celui de la manne. Jésus répond que le message du Père, c’est que lui-même, Jésus, est le pain véritable des hommes. Il est lui-même cette nourriture qui se reçoit seulement par la foi. Les Juifs ne comprennent pas. Seuls Pierre et les autres apôtres croient en lui.” La note ajoutait que pour bien comprendre cet enseignement, il faut se référer à Deutéronome 8:3. J’ai trouvé ce verset particulièrement éclairant. „Il t’a humilié, il t’a fait souffrir de la faim, et il t’a nourri de la manne, que tu ne connaissais pas et que n’avaient pas connue tes pères, afin de t’apprendre que l’homme ne vit pas de pain seulement, mais que l’homme vit de tout ce qui sort de la bouche de l’Eternel.” Le verset „Et la Parole a été faite chair” me traversa l’esprit. Je compris que la Parole est Jésus, et que Jésus, Parole Vivante de la Bible, est lui-même le message du Père! En devenant homme, Christ nous révèle qui est le Père, et ce que ce Père attend de nous. La Parole faite chair, voilà le pain véritable qui nourrit les âmes par la foi en la Parole. En écoutant, en lisant, en méditant la Parole de Dieu, en la „mangeant”, nous recevons notre nourriture. En mettant notre foi dans un enseignement biblique authentique, nous trouvons la vie éternelle! „Ainsi la foi vient de ce qu’on entend, et ce qu’on entend vient de la Parole de Christ.” (Romains 10:17).

J’étais tellement stupéfaite de trouver là, noir sur blanc, ce que jusque là je n’avais pas compris, que je me sentais déconcertée, incapable de savoir ce qu’il fallait croire. Hélas, j’étais tellement dépendante de l’autorité romaine pour la direction de ma vie qu’à ce moment-là je ne faisais même pas confiance à la Parole de Dieu là où elle contredisait les enseignements de l’église catholique.

J’ai poursuivi ma lecture du sixième chapitre de l’Evangile de Jean. La vérité que je venais de comprendre m’a communiqué une conviction plus profonde. Au verset 45, Jésus dit: „Il est écrit dans les prophètes: Ils seront tous enseignés de Dieu. Ainsi quiconque a entendu le Père et reçu son enseignement vient à moi.” Au verset 63, Jésus explique que „C’est l’Esprit qui vivifie; la chair ne sert à rien. Les paroles que je vous ai dites sont Esprit et vie.” Pierre et les autres apôtres l’avaient bien compris: Jésus ne leur disait pas de manger son corps physique. Les Juifs religieux, tout comme les Catholiques actuels, entendaient ces paroles sans les comprendre. Alors qu’il racontait une parabole au sujet du Royaume de Dieu, Jésus a dit à ses disciples: „Il vous a été donné de comprendre les mystères du Royaume de Dieu; mais pour les autres, cela leur est dit en paraboles, afin qu’en voyant ils ne voient point, et qu’en entendant ils ne comprennent point” (Luc 8:10).

Après avoir compris cette vérité, je ne pouvais plus du tout aller à la messe, car selon la doctrine catholique, le pain et le vin y deviennent le corps et le sang même de Jésus. Adorer du pain fabriqué de main d’homme en l’appelant „Dieu”, c’était à mes yeux le comble de l’idolâtrie.

Disciple du Seigneur

J’avais passé plus de trente ans à me débattre tout en végétant spirituellement. Paradoxalement, le Seigneur m’a ramenée à la „case de départ”, à ce chapitre que j’avais cru pouvoir utiliser pour réfuter le pasteur protestant lors de ma première mission. Au chapitre 8 de l’Evangile de Jean, les versets 31 et 32 nous apprennent ce qu’est un disciple: „Et il [Jésus] dit aux Juifs qui avaient cru en lui: Si vous demeurez dans ma parole, vous êtes vraiment mes disciples; vous connaîtrez la vérité, et la vérité vous affranchira.” Effectivement, j’ai été affranchie! Le Seigneur n’a cessé de me le confirmer, au travers de bien d’autres passages bibliques qui parlent de „manger” la Parole de Dieu. Citons par exemple Jérémie 15:16: „J’ai recueilli tes paroles, et je les ai dévorées; tes paroles ont fait la joie et l’allégresse de mon cœur.” Ou encore Job 23:12: „Je n’ai pas abandonné les commandements de ses lèvres; j’ai fait plier ma volonté aux paroles de sa bouche.” Au verset 103, le Psaume 119 proclame: „Que tes paroles sont douces à mon palais, plus que le miel à ma bouche!”

D’autre part, la Bible, cette Parole divine, m’a fait comprendre que les sacrifices de l’Ancien Testament (sur lesquels repose la messe) ont été rendus caducs par le sacrifice offert par Christ une fois pour toutes sur la croix, comme l’affirme Hébreux 10:9-10. „Lui [Christ], après avoir offert un seul sacrifice pour les péchés, s’est assis pour toujours à la droite de Dieu” (Hébreux 10:12). „Or, là où il y a pardon des péchés, il n’y a plus d’offrande pour le péché” (Hébreux 10:18).

J’ai aussi été amenée à renoncer à ma croyance au purgatoire. En effet, si quelqu’un pouvait accéder au ciel à cause de ses souffrances, de ses bonnes œuvres, ou des deux, alors Jésus serait mort sur la croix en vain. Le purgatoire est une ruse du diable pour faire croire aux gens qu’ils auront une seconde chance.

Mon message personnel au lecteur

Cher lecteur, si vous êtes catholique, je vous supplie de revenir à la Bible pour être enseigné par Dieu lui-même. Seule la Parole de Dieu nous permet de connaître le Seigneur, et de savoir ce que nous sommes à ses yeux. Mais pour comprendre la Bible, il nous faut d’abord naître de nouveau. Ce n’est pas un pasteur protestant qui vous dit qu’il faut naître de nouveau: c’est Jésus lui-même, dans Jean 3:3: „En vérité, en vérité, je te le dis, si un homme ne naît de nouveau, il ne peut voir le Royaume de Dieu.” Jésus veut dire que nous avons besoin d’une nouvelle naissance spirituelle pour être en mesure de comprendre sa Parole. „Mais l’homme naturel n’accepte pas les choses de l’Esprit de Dieu, car elles sont une folie pour lui, et il ne peut les connaître, car c’est spirituellement qu’on en juge” (1 Corinthiens 2:14). Nous ne sommes sauvés ni par le baptême d’eau, ni par notre piété, ni par notre bonne conduite. Pour obtenir le salut, il nous faut mettre notre foi en Jésus-Christ, et en ce qu’il a accompli en notre faveur par sa mort, par sa mise au tombeau, et par sa résurrection. Nous devons mettre toute notre confiance en lui afin de naître de nouveau et d’être sauvés. Nous devons croire que Jésus s’est substitué à nous quand il est mort sur la croix. Il a entièrement réglé la dette de tous nos péchés passés, présents, et à venir. Quand nous accueillons ce Sauveur qui nous appelle chacun par notre nom, il nous fait don de sa vie nouvelle, de sa propre vie, et le Saint-Esprit met sur nous le sceau attestant que nous appartenons à Christ pour l’éternité. La voilà, la Bonne Nouvelle du plan de salut divin. Elle est aux antipodes des plans humains qui consistent à „gagner le ciel” par de bonnes actions. Les bonnes actions sont le fruit de notre vie en Christ, mais elles ne sont nullement un moyen d’être sauvés ou de „gagner le ciel”. „Car c’est par la grâce que vous êtes sauvés, par le moyen de la foi. Et cela ne vient pas de vous, c’est le don de Dieu. Ce n’est point par les œuvres, afin que personne ne se glorifie. Car nous sommes son ouvrage, ayant été crées en Jésus-Christ pour de bonnes œuvres que Dieu a préparées d’avance, afin que nous les pratiquions” (Ephésiens 2:8-10).

Tout a un sens

Non, la vie religieuse n’a pas réussi à combler les aspirations profondes de mon âme. Cependant je ne crois pas avoir complètement perdu mon temps pendant ces trente et un ans de vie conventuelle. Puisque Dieu est le Maître du temps, rien n’est inutile. Ces années ont eu leur utilité. Peut-être les fallait-il, pour que je parvienne à la conviction que mon église d’alors n’avait pas été fondée par le Christ. Je me suis longuement interrogée sur ce rêve que j’ai raconté plus haut, et qui avait joué un rôle déterminant dans ma „vocation” religieuse. Ce rêve m’avait fait croire que j’étais bien là où Dieu me voulait. Mais le jour où j’ai mieux compris l’Ecriture et ce qu’elle dit sur les ruses du diable, j’ai compris que je m’étais laissée duper par Satan, le père du mensonge. Ce n’était pas Dieu qui m’avait conduite au couvent. Dieu nous révèle sa volonté par sa Parole. Tout ce que sa Parole ne confirme pas, tout ce qui contredit sa Parole est forcément hors de sa volonté. Aucune fête en l’honneur de Marie n’est conforme à la vérité biblique. Le Livre de l’Apocalypse met sévèrement en garde ceux qui ajoutent ou qui enlèvent à la Parole de Dieu. „Je le déclare à quiconque entend les paroles de la prophétie de ce livre: Si quelqu’un y ajoute quelque chose, Dieu le frappera des fléaux décrits dans ce livre; et si quelqu’un retranche quelque chose des paroles du livre de cette prophétie, Dieu retranchera sa part de l’arbre de la vie et de la ville sainte, décrits dans ce livre.” On trouve dans le premier chapitre de l’Epître aux Galates une autre mise en garde, applicable à tout ce que l’Eglise catholique a ajouté au véritable Evangile: dans le verset 1, Paul se déclare apôtre „non de la part des hommes, ni par un homme, mais par Jésus-Christ et Dieu le Père, qui l’a ressuscité des morts…” Puis au verset huit, il ajoute: „Mais si nous-mêmes, ou si un ange du ciel annonçait un évangile s’écartant de celui que nous vous avons prêché, qu’il soit anathème!”

Ma situation actuelle

Je m’appuie sur cette promesse du Seigneur en Joël 2:25: „Je vous remplacerai les années qu’ont dévorées la sauterelle, le jelek, le hasil et le gazam …” Dieu a pris soin de moi avec une générosité incomparable. Le 21 mai 1985, j’ai été relevée des vœux que j’avais prononcés selon la Constitution des „Servantes Missionnaires de la Bienheureuse Trinité”.

A présent je sers librement le Seigneur, fondée sur sa Parole. Je ne m’efforce plus d’atteindre la perfection par mes efforts personnels, je demeure seulement dans l’unique Seigneur qui me revêt de sa justice afin de me rendre parfaitement acceptable aux yeux du Père.

Je ne suis pas affiliée à une dénomination particulière, je suis seulement une chrétienne qui croit la Bible. Jamais je ne cesserai de louer Dieu, qui m’a fait sortir des ténèbres du catholicisme romain pour me transporter dans l’admirable lumière de sa vérité. Je sais que l’autorité suprême n’appartient pas à Rome, mais à la Parole infaillible de Dieu. J’ai l’assurance d’être sauvée, car c’est Christ qui a accompli mon salut, et qui me l’a offert gratuitement.

Vous pouvez être libre en Christ

Cher lecteur, si vous êtes catholique romain, je vous en supplie, laissez-vous enseigner par la Parole de Dieu. Veuillez méditer ces paroles de la Bible:

Esaïe 64:6: „Toute notre justice est comme un vêtement souillé”.

Romains 3:10: „Il n’y a point de juste, pas même un seul.”

1 Jean 1:8: „Si nous disons que nous n’avons pas de péché, nous nous séduisons nousmêmes, et la vérité n’est point en nous.”

Romains 6:23: „Car le salaire du péché, c’est la mort; mais le don gratuit de Dieu, c’est la vie éternelle en Jésus-Christ notre Seigneur.”

Hébreux 9:27: „Il est réservé aux hommes de mourir une seule fois, après quoi vient le jugement.”

Jean 3:16: „Car Dieu a tant aimé le monde qu’il a donné son Fils unique, afin que

quiconque croit en lui ne périsse point, mais qu’il ait la vie éternelle.”

Jean 1:12: „A tous ceux qui l’ont reçue, à ceux qui croient en son nom,  elle [la véritable

Lumière, Christ] a donné le pouvoir de devenir enfants de Dieu.”

Jean 20:31: „Ces choses ont été écrites afin que vous croyiez que Jésus est le Christ, le

Fils de Dieu, et qu’en croyant vous ayez la vie en son nom.” La Parole de Dieu est la vérité, et la vérité vous affranchira.

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