Richard Bennett

Chers amis,

L’Église de Rome donne de son Eucharistie cette définition officielle : « la source et le sommet de toute la vie chrétienne »[1]. Pour le Vatican, ce Congrès Eucharistique International est une manifestation de la plus haute importance. Rome enseigne que « l’Eucharistie est le résumé et la somme de notre foi ».[2] Pour connaître le fond de la pensée du Vatican, il faut donc examiner la doctrine catholique de l’Eucharistie : tel est le propos de l’article ci-dessous.

Nous n’ignorons pas que pour un Catholique, l’adoration du pain eucharistique est un sujet extrêmement sensible : aussi avons-nous apporté tout notre soin à cette analyse. Si vous utilisez cet article, je vous prie de le faire également avec soin. Veuillez l’étudier, et le faire connaître autour de vous. Si possible, je vous demande de l’afficher sur un site Internet. Bien à vous dans le Christ Jésus, au service de son Évangile, Richard Bennett

Le Congrès Eucharistique International (CEI), qui se tiendra à Dublin en Irlande du 10 au 17 juin 2012 est un événement d’importance dans le monde catholique. Chaque jour ce congrès devrait attirer 25.000 participants,  dont « 12.000 pèlerins internationaux représentant 99 pays différents ».[3] Qu’est-ce donc qu’un Congrès Eucharistique ? Une source catholique en donne la définition suivante :

« C’est un rassemblement de Catholiques, de prêtres, de religieux et de laïcs qui se réunissent pour exprimer leur dévotion à la Sainte Eucharistie… Les Congrès internationaux ont en général lieu tous les 3 ou 5 ans, ce qui donne le temps de les préparer, puisque il s’agit de manifestations mondiales. Des Catholiques venus du monde entier participent aux cérémonies pour célébrer Jésus dans le Saint Sacrement… Tous les croyants, prêtres, religieux et laïcs défilent dans les rues à la suite du Saint Sacrement. »[4]

Pour de nombreux Catholiques, la présence du Seigneur Jésus-Christ dans ce qu’ils appellent « la Sainte Eucharistie » est un fait acquis. L’Église de Rome inculque à tous ses fidèles ce dogme catholique absolument fondamental :

« Le mode de présence du Christ sous les espèces eucharistiques est unique… Dans le très saint sacrement de l’Eucharistie sont ‘contenus vraiment, réellement et substantiellement le Corps et le Sang conjointement avec l’âme et la divinité de notre Seigneur Jésus-Christ, et par conséquent, le Christ tout entier’ ».[5]

Ainsi la papauté proclame que sous la forme du pain, son Eucharistie contient le corps même du Seigneur ainsi que son âme et sa divinité. Elle enseigne que la totalité de ce pain, hormis ses apparences, est transformé en Christ : en sa divinité et en son humanité avec toutes ses composantes : l’âme, le corps, le sang, les os, la chair, les nerfs, les muscles, les veines, les tendons. Quelle effroyable insulte que cette doctrine : elle ridiculise le Seigneur JésusChrist et trompe les fidèles, confisquant la vérité. Notre Seigneur a parlé de ce genre de blasphème quand il a donné cette mise en garde : « Si quelqu’un vous dit alors : Le Christ est ici, ou : Il est là, ne le croyez pas ».6 À la différence du dogme catholique, les Écritures saintes proclament la vérité : « Ce Jésus, qui a été enlevé au ciel du milieu de vous, viendra de la même manière que vous l’avez vu allant au ciel ».[6] Un jour est fixé où le Seigneur reviendra physiquement, de la même manière dont est monté au ciel lors de son ascension. Il ne faut pas s’attendre à ce qu’il revienne avant ce jour-là, quand « le Seigneur lui-même, à un signal donné, à la voix d’un archange, et au son de la trompette de Dieu, descendra du ciel ».[7] Par conséquent, enseigner que le glorieux Seigneur Jésus-Christ revient sur la terre sous la forme de pain inanimé, c’est tenter de remplacer l’Évangile biblique par un simple lien physique avec un sacrement catholique romain.

Rome tente de fonder son dogme eucharistique sur le chapitre 6 de l’Évangile de Jean

L’Église catholique romaine persiste à affirmer que le Christ est présent dans son sacrement, comme s’il s’agissait d’un fait établi. Elle déclare, par exemple : « C’est par la conversion du pain et du vin au Corps et au Sang du Christ que le Christ devient présent en ce sacrement ».[8] Ce dogme est indispensable pour fonder une autre prémisse non biblique, à savoir que « La vie en Christ trouve son fondement dans le banquet eucharistique ».  Le passage biblique qui sert prétendument de preuve est Jean 6:57 : « Comme le Père qui est vivant m’a envoyé, et que je vis par le Père, ainsi celui qui me mange vivra par moi. »[9] Selon l’enseignement catholique, « recevoir l’Eucharistie dans la communion porte comme fruit principal l’union intime au Christ Jésus ». L’Église catholique croit en apporter la preuve en citant Jean 6:56 : « Celui qui mange ma chair et qui boit mon sang demeure en moi, et je demeure en lui. »

En outre, le Vatican va jusqu’à déclarer que le Seigneur lui-même nous pousse à le recevoir au moyen du sacrement de l’Eucharistie. Son Catéchisme enseigne officiellement que

« Le Seigneur nous adresse une invitation pressante à Le recevoir dans le sacrement de l’Eucharistie : En vérité, en vérité, je vous le dis, si vous ne mangez la Chair du Fils de l’homme et ne buvez son Sang, vous n’aurez pas la vie en vous (Jean 6:35). »[10]

Ce changement supposé subi par le pain et le vin, qui deviendraient le corps et le sang du Seigneur, est appelé transsubstantiation.  Ainsi le Catéchisme déclare :

« Par la consécration s’opère la transsubstantiation du pain et du vin dans le Corps et le Sang du Christ ».[11]

Cette transformation qu’opère prétendument la transsubstantiation est proprement stupéfiante. On déclare que le Seigneur existe sur la terre non en tant qu’homme, mais en tant que pain et que vin. La papauté croit posséder et contrôler les éléments qui le renfermeraient. Le Droit canonique va jusqu’à ordonner que ce « Christ eucharistique » soit conservé dans un lieu « fermé », c’est-à-dire dans le tabernacle.[12]

Le plus déconcertant est que la physique aristotélicienne sur laquelle se fonde le concept de transsubstantiation est depuis longtemps réfutée ; pourtant, ce dogme idolâtre du treizième siècle demeure le pivot du système sacramental catholique.[13] C’est ce qu’enseigne et ce que pratique toute l’Église catholique, dans toutes les paroisses du monde.

réellement, et substantiellement contenu dans le pain.

Le sens réel de Jean 6 contredit le dogme catholique

« Le banquet eucharistique » n’est pas le fondement de la vie en Christ. « L’Eucharistie de la sainte Communion » n’a rien à voir avec « l’union intime au Christ Jésus ». Mais Rome cite certains versets de Jean 6 comme s’ils prouvaient la justesse de son dogme. Arrachés à leur contexte, ces versets qui en réalité n’étayent pas l’interprétation catholique sont cependant habilement utilisés.[14] Mais c’est en apparence seulement qu’ils accréditent le raisonnement humaniste sur lequel se fonde le dogme catholique. Et comme aucune synthèse n’est possible entre l’autorité de la Bible et l’autorité de la « Sainte Tradition » catholique, le Vatican ne peut qu’écarter le véritable sens des paroles limpides du Seigneur dans ce chapitre 6.

Plus haut dans ce même chapitre, le Seigneur enjoint aux croyants spirituels de travailler,  « non pour la nourriture qui périt, mais pour celle qui subsiste pour la vie éternelle. »[15]  Quand les Juifs demandèrent au Seigneur : « Que devons-nous faire, pour accomplir les œuvres de Dieu ? »[16], il leur répondit : « L’œuvre de Dieu, c’est que vous croyiez en celui qu’il a envoyé ».[17] Cette réponse préparait des événements encore futurs. Croire en Celui que le Père a envoyé, et en lui seul, est capital, car « il y a… un seul médiateur entre Dieu et les hommes, Jésus-Christ homme »[18]. Croire en Jésus-Christ seul, sur l’autorité de la Bible seule, par la grâce de Dieu seule, et par la foi seule, voilà le fondement de la vie en Christ.

Le Christ Jésus explique également comment il faut comprendre son enseignement. Il précise : « C’est l’Esprit qui vivifie : la chair ne sert à rien. Les paroles que je vous ai dites sont Esprit et vie »[19]. Il faut prendre ses paroles au sens spirituel, et non au sens physique et littéral. Par la foi, Christ est la véritable nourriture de l’âme ; il n’est pas celle de l’estomac, il n’est pas destiné à être digéré, ce qu’implique pourtant la doctrine catholique de l’Eucharistie. Cet enseignement du Seigneur est tellement limpide qu’il assimile la soif spirituelle à la foi en lui : « Celui qui croit en moi n’aura jamais soif ».[20] « La volonté de mon Père, c’est que quiconque voit le Fils et croit en lui ait la vie éternelle ».[21]

Le Seigneur explique ensuite : « Le pain que je donnerai, c’est ma chair, que je donnerai pour la vie du monde. »[22] Cette chair, il l’a volontairement offerte en sacrifice, déclarant : « En vérité, en vérité, je vous le dis, si vous ne mangez la chair du Fils de l’homme et si vous ne buvez son sang, vous n’avez point la vie en vous-mêmes ».[23] Cette parole affirme la nécessité absolue de la foi seule dans le Christ Jésus seul. Cette question est des plus graves, car celui qui ne met pas sa confiance dans le seul sacrifice du Seigneur sur la croix n’a pas la vie éternelle. « Manger la chair et boire le sang du Fils de l’homme », c’est une métaphore qui signifie : se confier spirituellement dans le Seigneur qui s’est offert en sacrifice. Le Christ Jésus a acquis toutes les bénédictions de la rédemption : le pardon de notre péché, notre acceptation par Dieu, notre adoption en tant qu’enfants de Dieu, l’accès au trône de la grâce et la vie éternelle. Recevoir ces vérités-là par la foi seule, c’est en effet « manger sa chair et boire son sang. » « Manger sa chair et boire son sang », c’est être totalement identifié à lui par la foi seule. Pour être sauvé, il faut que l’homme s’approprie la mort sacrificielle de Jésus-Christ par la foi seule. « Manger et boire » sont ici synonymes de « croire » ; voilà qui nous ramène au thème central que le Seigneur résumait ainsi : « Celui qui croit en moi a la vie éternelle. »[24] La vie éternelle ne découle pas d’un rite institutionnalisé ; elle est une œuvre que Dieu le Saint-Esprit accomplit par sa puissance souveraine. Ce que le Seigneur requiert de nous, c’est une foi individuelle, personnelle. Seule cette foi, accordée par la pure grâce de Dieu, procure le pardon des péchés là où des pécheurs se confient en Christ pour obtenir la vie éternelle. L’apôtre Paul explique très clairement les marques de celui qui a reçu Christ comme Seigneur et Sauveur : « Si tu confesses de ta bouche le Seigneur Jésus, et si tu crois dans ton cœur que Dieu l’a ressuscité des morts, tu seras sauvé. Car c’est en croyant du cœur qu’on parvient à la justice, et c’est en confessant de la bouche qu’on parvient au salut. »[25]

Jamais le Nouveau Testament n’enjoint de s’attacher à des signes physiques pour être uni à Christ. Au contraire, le croyant doit porter le regard sur « Jésus, qui suscite la foi et la mène à la perfection. »[26] Il est l’auteur de notre foi, il en est le commencement et la fin : c’est lui qui la rendra parfaite. Or les sacrements de Rome recherchent la vie dans des rituels physiques. Le sacrement de l’Eucharistie est incapable de produire cette « union intime au Christ Jésus », qui passe pour être son premier fruit. Tout comme les Bouddhistes regardent aux offrandes votives qu’ils placent devant une statue du Bouddha pour obtenir l’illumination, de même les Catholiques recherchent la vie spirituelle en adorant un morceau de pain. Mais dans le jardin Jésus a prié son Père pour ceux qui lui appartiennent par la pure grâce de Dieu et se confient en lui par la foi seule : « Sanctifie-les par ta vérité, ta parole est la vérité. »[27] Il est impossible d’établir un compromis entre la vérité et les traditions et l’imagination humaines, contrairement à ce que l’Église catholique a cru pouvoir faire.

Adorer le pain eucharistique est obligatoire

Malgré la parfaite clarté de l’enseignement du Seigneur, Rome ne tient compte ni de l’Écriture, ni du témoignage de nos sens, ni de la raison dans son enseignement sur l’Eucharistie. Mais le Seigneur éternel et glorieux siège à présent dans les lieux très hauts ; et présenter un « Christ » qui selon l’expression du Vatican est soumis au « risque de corruption »[28], c’est présenter un « Christ » éphémère. En tant que Médiateur et Rédempteur, le Seigneur Jésus-Christ est investi de l’autorité, de l’honneur et de l’autorité suprêmes. Il est également « le même, hier, aujourd’hui, et éternellement. »30 Affirmer la présence de Christ dans un pain susceptible de se décomposer, au mépris de toute réalité, est chose insensée ; pire, c’est blasphémer. Et pourtant l’Église de Rome recommande avec force de rendre à ce pain l’adoration qui est due au vrai Dieu. Ainsi, elle déclare :

« Personne ne peut douter que tous les fidèles, selon la coutume immémoriale de l’Église catholique exercent le culte d’adoration que l’on doit au vrai Dieu, lorsqu’ils vénèrent ce Sacrement très saint. Et on ne doit pas moins l’adorer du fait qu’il a été institué par le Christ Seigneur pour être mangé. »[29]

Elle est irrationnelle et impie, cette doctrine qui oblige à adorer un objet destiné à être mangé et introduit dans l’estomac. Il est impossible d’accorder au pain eucharistique l’adoration due au seul vrai Dieu sans tomber dans cet affreux crime qu’est l’idolâtrie. Et pourtant, le 7 avril 2012, le pape lui-même affirmait que l’hostie était Dieu : « Aujourd’hui nous sommes invités à fixer nos regards sur l’hostie consacrée : C’est le même Dieu ! C’est le même Amour !32 En fait, le pape et son Église « ont changé la gloire du Dieu incorruptible en images…eux qui ont changé la vérité de Dieu en mensonge, et qui ont adoré et servi la créature au lieu du Créateur. »33

Le vrai chrétien adore Jésus-Christ le Seigneur en esprit et en vérité, et non en rendant un culte au pain eucharistique.

« Cet œcuménisme ridicule »

Kevin Doran, prêtre catholique et Secrétaire Général du CEI, s’alarme de ce que des chrétiens non catholiques fassent partie des principaux orateurs du Congrès, et de ce qu’il appelle « cet œcuménisme ridicule ». Voici ses propos exacts, avec leur contexte :

Un aspect unique du 50e Congrès Eucharistique International (qui se tiendra du 10 au 17 juin à Dublin) est la participation de nombreux chrétiens issus d’autres traditions, tant dans les préparatifs d’ordre pastoral que dans le programme officiel de la semaine du Congrès… Le P. Kevin Doran (Secrétaire Général du CEI de 2012) fait remarquer que « d’un point de vue historique, les Catholiques tendent à n’utiliser le mot ‘conversion’ que pour parler des autres… La liturgie principale du premier jour du

Congrès sera une « Liturgie de la Parole et de l’Eau », célébrée par le Très Révérend

Michael Jackson, Archevêque de Dublin dans l’Église d’Irlande[30]. Le Métropolite Hilarion Alfeyev, de l’Église Orthodoxe Russe, prononcera l’homélie. Pendant ce temps, le Frère Aloïs Löser, le Prieur de Taizé, dispensera la Catéchèse (l’enseignement) sur le Baptême. Au cours de la semaine il y aura d’autres interventions œcuméniques importantes, notamment celle du Révérend Nicky Gumbel, d’Alpha International, qui traitera le sujet de la réconciliation, et celle de la Révérende Ruth Patterson, Directrice de ‘Restoration Ministries’, sur le thème ‘Compagnons sur le chemin de la foi’. Le Professeur William Reville parlera de ‘La célébration du mystère de la vie’. Dites-moi si j’exagère en déclarant qu’à mon avis, aucun de ces participants à ce prétendu Congrès Eucharistique ne croit à la Transsubstantiation ; ils ne croient certainement pas non plus que l’Église catholique soit indispensable au salut – non, ils ne croient pas cela un seul instant. D’autre part, à ma connaissance, il y a peu de chances que le Pape se rende en Irlande lors de ce Congrès, de cette mascarade… Le lecteur qui a attiré mon attention sur ce dernier scandale demandait si je pensais que le Pape sait où il va mettre les pieds… En fait, ce que le Pape sait ou ne sait pas m’est bien égal. Si moi, je suis capable de comprendre que l’Église est dans une situation désespérée et qu’elle perd des âmes à cause de tout cet œcuménisme ridicule, qu’est-ce qui l’empêche, LUI, de le comprendre ? »[31]

Le Métropolite Hilarion Alfeyev, de l’Église Orthodoxe Russe, prononcera l’homélie.

De toute évidence, les propos de Doran sur ce Congrès montrent qu’il désapprouve avec véhémence le programme œcuménique du Pape ; manifestement, il croit dur comme fer à la transsubstantiation, et il estime qu’il n’y a pas de salut en dehors de l’Église catholique. Selon lui, il est inacceptable que le Pape souille une occasion aussi précieuse et solennelle que le Congrès Eucharistique en permettant ces intrusions œcuméniques.

En réalité, ce Pape si habile a un programme bien à lui. Il a fait exprès de choisir de hauts responsables issus d’autres églises et d’autres groupes pour participer à cet événement si typiquement catholique romain. Le Pape Benoît XVI sait bien qu’un tel honneur peut adoucir l’opposition et arrondir les angles là où il existe des différences dogmatiques. Le Congrès Eucharistique International sera un événement public hautement médiatisé. Pourrait-il y avoir un meilleur moyen de faire savoir au monde que d’autres grandes églises et d’autres groupes religieux sont en train de s’unir à Rome ? Sinon, pourquoi les faire participer à la liturgie de ce rituel si typiquement catholique ? Cet événement spectaculaire est donc une occasion de plus pour répandre une idée à laquelle les Catholiques tiennent beaucoup : l’idée qu’ils sont des chrétiens au sens biblique du terme.

La papauté a toujours eu pour but de s’emparer du pouvoir. Si des catholiques consacrés, mais de moindre calibre, comme Kevin Doran sont offensés et perplexes quand leurs propres conducteurs foulent aux pieds leurs croyances fondamentales, le pape n’en a cure. L’objectif numéro un de la papauté est bien plutôt de réunir toute la chrétienté autour de l’Eucharistie catholique.[32] En fait, le Pape Benoît XVI reste simplement fidèle à sa propre ligne d’action.

Quelle espérance y a-t-il pour les idolâtres dévots ?

Parce qu’il fallait que la justice de Dieu fût satisfaite, le Seigneur Jésus-Christ a bu jusqu’à la lie la coupe de la colère divine. Il a dit : « Ne boirai-je pas la coupe que le Père m’a donnée à boire ? »[33] Au jardin de Gethsémani, il prononça ces paroles : « Mon âme est triste jusqu’à la mort ; restez ici, et veillez… Il disait : Abba, Père, toutes choses te sont possibles, éloigne de moi cette coupe ! Toutefois, non pas ce que je veux, mais ce que tu veux. »[34]  Le lendemain, sur la croix du Calvaire, le Seigneur Jésus vida entièrement la coupe de la colère de Dieu. Au comble de la douleur, il invoqua son Père : « Et à la neuvième heure, Jésus s’écria d’une voix forte… Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné ? »[35] Ainsi le Seigneur Jésus a entièrement absorbé la colère de Dieu contre le péché, s’écriant à la fin : « Tout est accompli. » [36] Voilà comment le Seigneur Jésus-Christ a subi l’effroyable colère, l’épouvantable malédiction que méritaient les pécheurs croyants. Se substituant à son peuple croyant, le Seigneur a vidé cette coupe de la colère divine. Aujourd’hui, dans l’Évangile, ce Seigneur pur de tout péché offre aux pécheurs son sacrifice parfait. Si vous vous souciez d’être en règle avec Dieu, considérez cette proclamation de l’Écriture : « Mais maintenant, sans la loi est manifestée la justice de Dieu. »[37] Cela veut dire que Dieu offre un autre moyen de justification que la loi : la justification par la foi en Jésus-Christ seul. La perfection morale de Dieu nous est imputée, à nous qui sommes pécheurs, mais seulement si nous croyons en Christ seul, lui dont le corps fut offert au Calvaire, à notre place. Oui, nous sommes pécheurs et nous méritons la colère de Dieu, mais voilà la splendeur et la gloire de l’Évangile : nous sommes « gratuitement justifiés par sa grâce, par le moyen de la rédemption qui est en JésusChrist. »[38]  Le pécheur qui met sa foi en lui est gratuitement justifié par la rédemption qui est dans le Christ Jésus. Le Seigneur Dieu qui est au ciel attire les pécheurs vers la justice de Christ. Voilà l’unique espérance pour un idolâtre dévot. L’Écriture fait savoir aux pécheurs que « Celui qui n’a point connu le péché, il [Dieu] l’a fait devenir péché pour nous, afin que nous devenions en lui justice de Dieu. »[39] Le fruit de la fidélité de Christ dans toute son œuvre qui culmine dans sa mort sur la croix, c’est que sa justice parfaite est portée au crédit du pécheur qui croit en lui. Dieu a rendu le Christ, juridiquement parlant, « péché pour nous ». Christ fut « fait péché » parce que devant le Dieu très saint, il fallait que la dette du péché fût intégralement payée. Ainsi les péchés de tous les siens ont été imputés au Christ Jésus ; et de même, sa fidélité est imputée aux siens. Puisque le Dieu trine est un Dieu de grâce, nous pouvons nous attendre à ce qu’il agisse en réponse à nos prières et fasse connaître l’Évangile de la grâce avant, pendant, et après le Congrès Eucharistique de 2012, « à la louange de la gloire de sa grâce. »[40]

Conclusion

L’Église papale prétend rendre un culte à Christ en légiférant sur l’adoration du pain eucharistique. Ce n’est pas seulement antichrétien : c’est une forme d’idolâtrie grossière. Comme le proclame la Bible, Jésus-Christ est digne de recevoir l’adoration. Lui-même déclare : « Je suis l’alpha et l’oméga, dit le Seigneur Dieu, celui qui est, qui était, et qui vient, le Tout-puissant ».[41] Notre adoration lui est donc due. Autour du trône de Dieu dans le ciel, on entend proclamer : « L’Agneau qui a été immolé est digne de recevoir la puissance, la richesse, la sagesse, la force, l’honneur, la gloire et la louange ».[42] D’autre part, l’Écriture nous révèle à quel point Christ est plein de grâce. Il est la Parole venue habiter parmi nous, « pleine de grâce et de vérité ».[43] La grâce nous est accordée en Christ seul : « la grâce et la vérité sont venues par Jésus-Christ »[44], et « nous avons tous reçu de sa plénitude, et grâce sur grâce ».[45] Non seulement nous l’adorons parce qu’il est la grâce même, mais nous puisons constamment dans cette grâce. Le Christ Jésus est venu donner sa vie pour le peuple qu’il aime. Sa vie et sa mort nous procurent le salut éternel et sont la source qui permet à notre vie de porter du fruit. Comme il le dit lui-même, ses paroles sont esprit et vie. Ses paroles doivent nourrir les pensées des croyants, tout comme un aliment physique nourrit le corps physique. Les paroles du Seigneur, quand elles sont absorbées par la pensée et le cœur du chrétien, procurent vie et force : elles sont l’aliment spirituel qui rend le croyant capable de faire ce à quoi le Seigneur l’appelle.[46]

Le Seigneur déclare : « C’est ici mon commandement : Aimez-vous les uns les autres, comme je vous ai aimés. »[47] Ce commandement est en harmonie avec toute la grâce qui est en Christ. Nous nous aimons les uns les autres par le moyen de son amour. La mort du Christ Jésus n’est pas seulement pour nous un exemple : elle est la source de notre amour. De toute évidence, elle est pour nous un modèle, mais elle est surtout pour nous le moyen qui nous permet de manifester de l’amour envers nos frères. C’est donc seulement par son amour rendu parfait en nous que nous pouvons nous aimer les uns les autres comme Christ a aimé l’Église. « Personne n’a jamais vu Dieu ; si nous nous aimons les uns les autres, Dieu demeure en nous, et son amour est parfait en nous.[48] Son amour accomplit ce qu’il était destiné à faire, et capable de faire ; il est la puissance par laquelle nous nous aimons les uns les autres. Nous aimons par le moyen de sa fidélité et de son amour. Par conséquent, nous adorons le Christ Jésus, et en lui nous puisons la grâce. Quelle différence avec ce culte païen blasphématoire qui consiste à adorer le pain eucharistique pendant ce Congrès eucharistique ! Parce que Jésus-Christ est digne de toute louange, le culte que nous lui rendons doit être pur de toute fausseté. Comme l’affirme l’Écriture, « Dieu est Esprit, et il faut que ses adorateurs l’adorent en esprit et en vérité. »[49]  Et l’apôtre Jean de récapituler la condition du croyant qui demeure en Jésus-Christ :

« Nous savons aussi que le Fils de Dieu est venu, et qu’il nous a donné l’intelligence pour connaître le Véritable ; et nous sommes dans le Véritable en son Fils JésusChrist. C’est lui qui est le Dieu véritable, et la vie éternelle. Petits enfants, gardezvous des idoles. Amen. »[50]


[1] Catéchisme de l’Église Catholique, Centurion/Cerf/Fleurus-Mame/Librairie Éditrice Vaticane, Paris, 1998, § 1324.  Toutes les autres citations du Catéchisme de l’Église Catholique sont tirées du même ouvrage.

[2] Catéchisme, § 1327

[3] http://lite.rte.ie/news/2012/0314/pope.html

[4] www.therealpresence.org/eucharist/misc/excite.htm accédé le 20/03/2012

[5] Catéchisme de l’Église Catholique, Centurion/Cerf/Fleurus-Mame/Librairie Éditrice Vaticane, Paris, 1998, § 1374. Italiques dans l’original. 6 Marc 13:21.

[6] Actes 1:11

[7] 1 Thessaloniciens 4:16

[8] Catéchisme, § 1375

[9] Catéchisme, § 1391

[10] Catéchisme, § 1384

[11] Catéchisme, § 1413

[12] Code de Droit canonique, Canon 938, § 3 : « Le tabernacle dans lequel la  très sainte Eucharistie est habituellement conservée sera inamovible, fait d’un matériau solide non transparent et fermé de telle sorte que soit évité au maximum tout risque de profanation. »

[13] Catéchisme, § 1374

[14] L’Église catholique cite deux sources d’autorité : « la Sainte Tradition » et l’Écriture. « Quant à la Sainte Tradition, elle porte la Parole de Dieu, confiée par le Christ Seigneur et par l’Esprit Saint aux apôtres, et la transmet intégralement à leurs successeurs… Il en résulte que l’Église [catholique] … ne tire pas de la seule Écriture Sainte sa certitude sur tous les points de la Révélation. C’est pourquoi l’une et l’autre doivent être reçues et vénérées avec un égal sentiment d’amour et de respect. » Catéchisme, § 82. Toutefois, en cas de problème concernant la doctrine catholique, c’est le pape qui décide quelle source d’autorité doit prévaloir Catéchisme, § 891.

[15] Jean 6:27

[16] Jean 6:28

[17] Jean 6:29

[18] 1 Timothée 2:5

[19] Jean 6:63

[20] Jean 6:35

[21] Jean 6:40

[22] Jean 6:51

[23] Jean 6:53

[24] Jean 6:47

[25] Romains 10:9-10

[26] Hébreux 12:2

[27] Jean 17:17

[28] Instruction Redemptionis Sacramentum, § 48 : « Le saint sacrifice eucharistique doit être célébré avec du pain azyme, de pur froment, et confectionné récemment en sorte qu’il n’y ait aucun risque de corruption. » 30 Hébreux 13:8

[29]  Instruction Eucharisticum Mysterium, http://www.introibo.fr/Eucharisticum-Mysterium-1967#nb20 32 www.vatican.va/holy_father/benedict_xvi/angelus/2008/documents/hf_ben-xvi_ang_20080525_en.html accédé le 7/04/2012. 33 Romains 1:23, 25.

[30] L’Église [épiscopalienne] d’Irlande fait partie de la Communion anglicane.

[31] www.catholictruthscotland.com/blog/2012/01/ireland-hosts-eucharistic-congress-2012-gives-a-whole-newmeaning-to-the-term-irish-joke/ accédé le 15 05 2012.

[32] Voir le Document N° 32 du Concile Vatican II, Unitatis Redintegratio, § 4, et aussi le N° 42, Réflexions et Suggestions au sujet du dialogue œcuménique, section II :  « le dialogue œcuménique ne se limite pas au plan théorique et purement conceptuel. Au contraire,  il sert à transformer les modes de pensée, les comportements, et la vie quotidienne de ces communautés [non catholiques]… Il prépare ainsi la voie vers leur unité dans la foi au sein de l’Église une et visible. Par cette voie, peu à peu, après avoir surmonté les obstacles empêchant la parfaite communion ecclésiale, se trouveront rassemblés par une célébration eucharistique unique, dans l’unité d’une seule et unique Eglise, tous les chrétiens. Cette unité, le Christ l’a accordée à son Église dès le commencement. Nous croyons qu’elle subsiste de façon inamissible [ne pouvant être perdue] dans l’Église catholique. »

[33] Jean 18:11

[34] Marc 14:34, 36

[35] Marc 15:34

[36] Jean 19:30

[37] Romains 3:21

[38] Romains 3:24

[39] 2 Corinthiens 5:21

[40] Éphésiens 1:6

[41] Apocalypse 1:8

[42] Apocalypse 5:12

[43] Jean 1:14

[44] Jean 1:17

[45] Jean 1:16

[46] Les croyants sont appelés à accomplir des œuvres bonnes une fois qu’ils sont sauvés. « Car nous sommes son ouvrage, ayant été crées en Jésus-Christ pour de bonnes œuvres, que Dieu a préparées d’avance, afin que nous les pratiquions » (Éphésiens 2 :10).

[47] Jean 15:12

[48] 1 Jean 4:12

[49] Jean 4:24

[50] 1 Jean 5:20-21

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