Chers amis,

Il est encourageant de voir des évangéliques préparer une réponse ferme à la visite du Pape au

Royaume-Uni. Ce Pape, souvent appelé « l’Exécuteur », le « Panzer-Cardinal », ou encore « le Rottweiler de Dieu » conserve toute son habileté et tout son pouvoir de persuasion : il ne faut pas sous-estimer son influence. Nous devons nous investir dans la prière pour ceux qui vont protester et témoigner au cours de la visite papale. Les préparatifs des évangéliques à Édimbourg, à Glasgow, à Londres et à Birmingham sont plus qu’un encouragement : ils devraient aussi nous inciter à présenter l’Évangile aux catholiques que nous côtoyons jour après jour.

Vous trouverez ci-dessous un article sur ces préparatifs. Veuillez le faire connaître autour de vous, et si possible, l’afficher sur un site Internet.

Richard Bennett

La visite papale doit débuter à Édimbourg le jeudi 16 septembre. À son arrivée, le Pape sera reçu par la Reine Élizabeth II au Palais de Holyrood. Il empruntera ensuite la longue avenue appelée « Princes Street », en présence d’une foule qui s’annonce nombreuse. Un acteur engagé par l’Église catholique marchera devant la « papamobile » tout au long du parcours, déguisé en John Knox. Quelle fausse image on donne là de ce Réformateur qui jamais n’a fait la moindre courbette devant un prélat catholique romain, ni même salué de tels personnages !  L’histoire montre que par la grâce de Dieu, le véritable John Knox contribua à libérer l’Écosse du catholicisme qui avait dominé ce pays pendant 450 ans. L’objectif suprême du Réformateur était la diffusion en Écosse et dans le monde de l’Évangile de la grâce. Le simple fait de faire figurer Knox dans cette procession revient à le présenter, en compagnie de vingtquatre autres personnages historiques, comme le héraut du retour prochain de l’Écosse dans le bercail romain. Le Pape doit donc parcourir Princes Street à la manière d’un conquérant, et dans son cortège, on octroie une place à Knox pour amadouer les œcuménistes. Mais les vrais évangéliques ne jouent pas à ce jeu-là, pas plus que ne l’aurait fait Knox. Ils se préparent sérieusement pour la visite du Pape.

L’Écosse évangélique se prépare

De nombreux évangéliques projettent de se retrouver à l’extrémité nord de Princes Street, devant le bâtiment des Archives d’Écosse. Des tables y seront installées ; de là partiront ces évangéliques qui se déplaceront dans la foule en rendant témoignage. Ils seront porteurs de traités expliquant l’Évangile, dont trente mille exemplaires du traité « Ce que tout catholique doit savoir », et deux mille exemplaires de « Êtes-vous réconcilié avec Dieu ? ». Ils disposeront aussi de cinq cents exemplaires du livret contenant le témoignage « De la Tradition à la Vérité ». Ils partiront entre 8 heures et 9 heures, car la foule commencera sans doute à s’assembler de bonne heure. Le passage du Pape est attendu entre 11h. 30 et 12h. 30.

Le Pape sera ensuite reçu au palais du Cardinal O’Brien, puis il se rendra à Glasgow pour y célébrer le soir une messe en plein air à Bellahouston Park. Sachant que dès la fin de l’aprèsmidi la police doit fermer l’autoroute aux abords de Glasgow, quelques évangéliques d’Édimbourg quitteront la capitale avant 14 h. Le Pape doit arriver à Bellahouston Park entre 17 et 18 h ; ce parc peut accueillir au maximum 220.000 personnes. Les évangéliques comptent y envoyer environ 200 volontaires pour évangéliser. Ils appellent encore d’autres volontaires à venir d’Édimbourg, de Glasgow et d’ailleurs, même d’Irlande, pour présenter à des âmes qui périssent l’Évangile de la grâce de Dieu. Un responsable évangélique faisant partie des organisateurs confirme que les autorités de la police à Édimbourg et à Glasgow sont favorables aux projets d’évangélisation dans leurs villes respectives. Les organisateurs insistent sur la nécessité de prier sérieusement et avec ferveur pour ce témoignage, avant et pendant la visite papale. Le point culminant de cet effort de prière sera une réunion organisée à Magdalen Chapel, Édimbourg, le 15 septembre à 19 heures, et à l’église réformée baptiste d’Anniesland, 4 Herschell Street à Glasgow, le même jour à la même heure.

L’Angleterre évangélique se prépare

À Londres, les évangéliques se préparent également. Quatorze associations chrétiennes se sont regroupées pour évangéliser les catholiques et pour protester pacifiquement au cours de cette future visite d’état. Ces groupes, coordonnés par l’organisation « Christian Watch » et par la « Protestant Truth Society », projettent d’être présents à chaque étape de la visite papale afin de témoigner de l’Évangile. Comme à Édimbourg, ces courageux témoins distribueront nos traités « Êtes-vous réconcilié avec Dieu ? » et « Ce que tout catholique doit savoir ». « Christian Watch » et la « Protestant Truth Society » ont préparé une édition spéciale de ces traités. Pour la toute première fois, le traité « Êtes-vous réconcilié avec Dieu ? » est disponible sur l’Internet, à l’adresse http://www.areyourightwithgod.com/ Tous ceux qui le désirent peuvent le télécharger et l’imprimer.

Outre ces traités, le témoignage « De la Tradition à la Vérité » sera distribué, surtout en anglais, mais aussi en espagnol et en polonais. Il est encourageant d’apprendre que ces associations ont invité les membres des églises à prendre au besoin un congé pour témoigner pendant ces journées. On a également sollicité l’aide des évangéliques retraités ou chômeurs. Quel encouragement aussi d’apprendre que pendant la visite papale, certains projettent de faire des enregistrements vidéo de cette évangélisation et désirent être interviewés par les médias séculiers !

Au Parlement, à l’Abbaye de Westminster, et à la cathédrale catholique de Westminster

Le vendredi 17 septembre, Place du Parlement à Londres, le Pape fera son entrée à Westminster Hall, où siègent les deux chambres du Parlement britannique. Cet espace ne sera pas accessible au public. Après s’être adressé au Parlement, le Pape se rendra à l’Abbaye de Westminster pour y rencontrer Rowan Williams, Archevêque [anglican] de Cantorbéry et primat d’Angleterre, ainsi que des évêques anglicans. Près de l’Abbaye, les évangéliques disposeront d’un espace où ils pourront protester et apporter un témoignage. Ils y seront rejoints par d’autres, qui auront déjà distribué des traités et témoigné pendant la journée, et qui poursuivront leurs activités à cet endroit. Il doit donc y avoir une présence évangélique visible et permanente à l’extérieur de l’Abbaye de Westminster, avec distribution de littérature chrétienne. Des versets de la Bible seront affichés sur des bannières, et des prédicateurs se relaieront pour annoncer la Parole de vérité. Ils feront savoir que les chrétiens véritables s’appuient sur la Bible seule, refusant les fausses manifestations de christianisme et les faux évangiles. Ils proclameront le message limpide de l’Évangile de la grâce, unique antidote aux faux évangiles. Pendant ce temps, des « témoins mobiles » se déplaceront en petits groupes parmi la foule aux abords de la Place du Parlement et de Victoria Street, ainsi que dans toutes les autres rues menant à la place. Ils distribueront notamment le traité « Ce que tout catholique devrait savoir ». Ces équipes seront en contact par téléphone portable au cas où des policiers trop zélés ou d’autres chercheraient à entraver leur témoignage évangélique.

Puis, le samedi 18 septembre au matin, ces mêmes équipes mobiles évangéliseront autour de la Gare Victoria et de diverses gares autoroutières, pour atteindre les pèlerins qui arrivent. Elles évangéliseront aussi dans les rues donnant accès à la cathédrale catholique de Westminster, où doit être célébrée la messe papale. Les membres de ces équipes se retrouveront d’abord à sept heures du matin à l’église baptiste de Westminster, 100, Horseferry Road, Londres. Après un temps de prière et de préparation, dès 8h15, ils commenceront à témoigner aux abords de la cathédrale catholique de Westminster, qui est tout près de là, au 42, Francis Street.

L’évangélisation au cours de la veillée de prière catholique et sur Victoria Street

Plus tard ce même jour, lors de la veillée de prière catholique à Hyde Park, des évangéliques seront disponibles pour rendre témoignage près des entrées et des sorties du parc. Des membres de l’église baptiste de Westminster se tiendront dans Victoria Street pendant la visite papale. C’est un lieu de choix pour évangéliser, car cette rue donne accès au métro et à la gare ferroviaire Victoria. Là se trouve le cœur même du catholicisme londonien, la cathédrale catholique de Westminster. Chaque jour des membres de l’église baptiste de Westminster seront présents pour rendre témoignage. Ils y sont pour ainsi dire « chez eux » car toute l’année, le samedi, ils évangélisent dans cette rue. Ils sont particulièrement motivés pour présenter l’Évangile aux pèlerins catholiques au cours de ces journées décisives. Ils s’attendent à Dieu pour que s’accomplisse cette parole d’Esaïe 55:11 : « Ainsi en est-il de ma parole, qui sort de ma bouche : elle ne retourne point à moi sans effet, sans avoir exécuté ma volonté et accompli mes desseins. »

Une protestation évangélique écrite

D’autre part, les organisations chrétiennes coordonnées par la « Protestant Truth Society » publient une « Protestation commune contre la visite papale de 2010 », qui sera présentée à la Reine et au gouvernement. Ce texte paraîtra aussi dans un grand quotidien britannique, le Times, qui est d’accord pour le diffuser en tant qu’annonce. Le voici :

          Protestation commune contre la visite du Pape au Royaume-Uni en 2010

Nous rappelant la protestation historique de Martin Luther en 1517 contre les erreurs de l’Église de Rome, nous les soussignés protestons contre cette visite d’état du Pape au Royaume-Uni. Le Pape revendique le titre de chef suprême de l’Église universelle et déclare que tous les gouvernements doivent lui être soumis, mais l’Église universelle a un seul chef, le Seigneur Jésus-Christ. Nul homme mortel ne peut s’attribuer ce titre. Au Royaume-Uni, la Reine est le Gouverneur suprême de l’Église d’Angleterre, et elle s’est engagée à soutenir l’Église d’Écosse. Elle est notre chef d’état, et en-dehors du Parlement britannique, nous n’acceptons pas d’autre autorité. Nous rejetons les absurdes prétentions qu’a le Pape d’exercer un pouvoir sur les gouvernements et les églises. Nous rejetons en particulier sa prétention blasphématoire à l’infaillibilité : Dieu seul est infaillible. Nous affirmons qu’il y a un seul médiateur entre Dieu et les hommes : l’Homme Jésus-Christ. Sur le Calvaire, Jésus-Christ est mort pour les péchés du monde entier. Ce sacrifice, offert une fois pour toutes, ne peut en aucun cas être renouvelé. Les pécheurs qui se repentent reçoivent le pardon par la grâce seule, par la foi seule, dans le Christ Jésus seul. La Bible, Parole inspirée de Dieu, est notre autorité suprême ; elle ne confirme en rien les fausses doctrines idolâtres de l’Église romaine. Reconnaissants à Dieu de cette grande lumière spirituelle qui brilla lors de la Réforme protestante au seizième siècle, nous déclarons que le Pape ne peut pas être un intermédiaire entre l’homme et Dieu. Ni Marie ni les « saints » ne peuvent intercéder en notre faveur. Jésus-Christ est notre seul avocat auprès de Dieu le Père. Le prétendu sacrifice de la messe, comme l’affirment clairement les Articles de l’Église d’Angleterre, est « une fable blasphématoire » et « une tromperie dangereuse ». Dieu seul peut absoudre les péchés : le confessionnal est un leurre. La doctrine romaine du purgatoire est étrangère à la Bible. Après leur mort, les hommes et les femmes vont soit au ciel, soit en enfer. Cette visite papale est une trahison de notre Constitution protestante et de l’Évangile dont elle est issue. Christ promet : « Celui qui croit en moi a la vie éternelle ». Christ seul est le Roi des rois.

Le témoignage dans la ville de Birmingham

Le dernier jour de la visite du pape, une évangélisation doit également avoir lieu à Birmingham. Il se peut que là-bas le terrain soit fertile et déjà labouré, car apparemment les scandales s’y sont accumulés. Le dimanche 19 septembre à Birmingham, le Pape doit procéder à la béatification de John Henry Newman. Le journal « Independent Catholic News » annonce fièrement sur son site Internet :

« …le dimanche 19 septembre 2010, ce saint prêtre qui fut le berger de ses paroissiens sera béatifié au cours d’une messe célébrée à Birmingham par le Pape Benoît XVI à Cofton Park, un lieu magnifique jouxtant l’Oratoire de Rednal. Là, le Cardinal Newman avait trouvé une retraite paisible pour réfléchir et travailler. La messe, qui commencera à 10 heures, durera environ deux heures et l’on y attend plus de 70.000 pèlerins venus d’un peu partout dans le monde » (1).

Mais les catholiques qui fréquentent l’Oratoire sont mécontents. Damian Thompson écrit dans le quotidien britannique « Daily Telegraph » :

« Les paroissiens de l’Oratoire de Birmingham ont adressé une lettre ouverte au prêtre oratorien délégué par Rome auprès de la congrégation. Ils veulent savoir ce que sont devenus deux prêtres et un frère qui furent discrètement envoyés en exil en mai dernier, sans avoir été accusés ni soupçonnés de malversations sexuelles. L’affaire est complexe, mais à mon avis, l’Oratoire de Birmingham devrait vraiment clarifier la situation aujourd’hui, au lieu de la laisser pourrir jusqu’à la visite du Pape Benoît XVI en septembre (2).

Une affaire bien étrange est donc associée au dernier lieu que visitera le Pape. Apparemment, des scandales inquiétants font surface autour de la tombe de Newman à Birmingham. Il est vrai qu’en Europe, au Royaume-Uni et en Irlande, les scandales sexuels concernant le clergé catholique sont un sujet gravissime, et les populations de ces pays ne sont pas du tout satisfaites de la manière dont le Pape Benoît XVI a traité ces questions, ni au temps où il était le Cardinal Ratzinger, ni aujourd’hui. Au cours de son pontificat, les controverses n’ont fait que s’aggraver.

Les médias séculiers s’en mêlent

Même la BBC prévoit de montrer, au cours de la visite papale, un documentaire sur les scandales liés aux sévices sexuels perpétrés par des membres du clergé catholique. Elle l’a intitulé : « Benoît : les épreuves d’un pape ». D’après la BBC, ce documentaire montrera « le véritable Joseph Ratzinger ». Selon le quotidien britannique « The Guardian »,

« Le réalisateur Mark Dowd visitera la Bavière natale du Pape Benoît XVI. Cette réalisation comprend un entretien exceptionnel avec le frère du Pape, Georg Ratzinger. Ce dernier exprime ses sentiments au sujet des scandales liés aux sévices sexuels. Ce documentaire de la BBC dure une heure ; il montre aussi comment l’Église catholique s’est efforcée de ‘diffuser une image positive du Pape Benoît XVI’, en formant une armée de jeunes religieux spécialisés dans la création d’une image publique favorable, et appelés ‘Catholic Voices’ » (3).

Ceux qui au Royame-Uni se préparent à rendre témoignage ne s’attendaient vraiment pas à voir le « Sunday Times » londonien présenter le catholicisme en le replaçant dans son contexte historique, dans un reportage qui n’était pas fondamentalement favorable à l’Église catholique. Mais David Starkey, un historien anglais sans attache religieuse, a publié un reportage intitulé : « Le Pape veut reprendre son église » (4). En octobre 2009, à propos d’une importante déclaration papale, Starkey écrivait :

« Le Vatican a annoncé la semaine dernière [le 20 octobre 2009] qu’il accueillerait en son sein les anglicans dont la rébellion fut à l’origine d’un schisme plusieurs fois séculaire. À dessein, il a fait coïncider cette annonce avec le cinq centième anniversaire de l’accession au trône d’Henry VIII… Le Vatican pourrait-il trouver une occasion plus favorable pour faire savoir qu’à son avis, la Réforme anglaise, irrévocablement déclenchée sous le règne d’Henry VIII, peut (et doit) être  abolie ?  « … l’anniversaire du couronnement d’Henry VIII, le 24 juin, fut marqué par la publication, au Vatican, d’un fac-simile extraordinaire tiré de ses archives : une pétition adressée à Rome par les nobles anglais, appuyant l’effort d’Henry VIII pour faire annuler son mariage avec Catherine d’Aragon, sa première épouse catholique, pour qu’il puisse épouser Anne Boleyn… Tout le monde comprend le sens de la publication d’un document pareil à une date pareille… Cela montre à quel point le Vatican a le sens de l’histoire, et sa conviction qu’il y a là une affaire qui reste à régler. Étant la plus ancienne institution politique de l’Europe, il éprouve le besoin de régler un compte avec la deuxième plus ancienne institution politique européenne : la monarchie britannique. »

« Que le Pape tente de mettre le grappin sur le troupeau anglican,  voilà qui n’a rien de nouveau. Vers la fin du seizième siècle, les catholiques se comportèrent en terroristes pour tenter de ramener par la force brutale la nouvelle nation protestante dans le bercail qu’elle avait quitté ; leurs méthodes rappellent celles de l’islamisme extrémiste : il y eut l’Armada espagnole, la Conspiration des Poudres, et des tentatives d’assassinat. Mais leurs machinations n’aboutirent à rien… »

Quoique Starkey ne reconnaisse pas que le Seigneur intervient dans les affaires humaines par son Évangile et sa Parole écrite, il résume succinctement les différences visibles existant entre le catholicisme et le protestantisme évangélique de l’Europe du nord et du Royaume-Uni :

« L’Angleterre (plus tard le Royaume-Uni), ne serait jamais devenue une nation aussi puissante si elle était restée catholique. En fin de compte, la Réforme a eu des effets heureux : elle a suscité une nation. Les valeurs protestantes (la puissance de la parole écrite, la logique, les débats, l’austérité et le travail) ont donné un élan à des pays comme la Hollande, l’Écosse, l’Allemagne du nord, l’Amérique, et bien sûr à nous aussi, pour avancer vers la modernité, vers la révolution industrielle… Tel était le berceau de l’industrialisation : il produisit du coton manufacturé et des trains qui arrivaient à l’heure, car l’éthique protestante du travail agissait à la manière d’une verge de fer. En revanche, le catholicisme engendra des catastrophes économiques à partir du seizième siècle. Les pays typiquement catholiques, l’Italie et l’Espagne, connurent un demi-millenium de somnolence, alanguis par le penchant catholique pour le loisir, le romanesque, la sensualité, les nuées d’encens et les carillons… »

Dès le début du dix-neuvième siècle, la papauté avait un plan pour récupérer les anglais fidèles à la Bible, par le moyen de cette institution qu’est l’Église anglicane. La papauté mit soigneusement au point un projet qui devait amener l’Église d’Angleterre à ressembler autant que possible à l’Église catholique romaine (5). John Henry Newman, que le Pape doit béatifier le 19 septembre, fut le chef de file du « Mouvement d’Oxford » qui mena un combat aussi soutenu que subreptice. Ce mouvement recourut à la ruse, parfois même à des moyens franchement déloyaux, pour remplacer les grandes doctrines bibliques et les Trente-neuf Articles (la Confession de foi protestante des anglicans) par des enseignements mettant l’accent sur les apparences extérieures et sur les rituels. Telle est la principale stratégie par laquelle la papauté a divisé et presque conquis l’Église d’Angleterre. Cette tactique particulière a mis près de deux siècles pour produire son fruit empoisonné. Starkey fait remarquer que ce changement n’affecte pas seulement l’Église anglicane, mais aussi la population tout entière.

« Au cours du vingtième siècle, les aspects rituels et cérémoniels de la religion se développent : l’Église [anglicane] devient la marque par excellence de la respectabilité anglaise. On va à l’église le dimanche ; dans les écoles, on réunit tous les élèves en début de journée pour la prière. Le spectacle délectable du couronnement d’Élizabeth II avait inauguré cette sorte de Shinto à l’anglaise.

Puis c’est le désastre… l’Église d’Angleterre, au lieu de jouer son rôle d’institution nationale, dégénère en un ramassis de groupes chrétiens désunis : les anglocatholiques s’opposent aux fondamentalistes protestants, et les misogynes s’opposent aux homophobes. La Grande-Bretagne n’est plus la même. Finie, la maîtrise de soi protestante : c’est désormais l’ère de la « Dianification », des tsunamis émotionnels, et la sensiblerie débridée coule à flots. La génération des fans de «Strictly Come Dancing » se régale de senteurs et d’enchantements, dans un monde flou et vaporeux à l’image des Blair, et qui a, tout comme les Blair, des affinités superficielles avec le catholicisme…

À l’heure actuelle, l’Église anglicane n’est plus que l’ombre d’elle-même, et elle est pourrie jusqu’au cœur. Il fut un temps où l’Archevêque de Cantorbéry était aussi important que le Premier Ministre. Ce n’est plus le cas. Dans les magasins de  Cantorbéry on vend des nounours habillés en archevêques ; le poil de ces peluches est toutefois moins léger que ne l’est l’Archevêque Rowan Williams lui-même. »

L’an dernier, le Vatican a annoncé qu’il rétablirait la pleine communion entre lui-même et certaines communautés anglicanes dans leur entièreté  « en leur donnant la capacité de conserver les caractéristiques spécifiques de leur liturgie et de leur spiritualité » (6) : voilà la preuve de l’efficacité du plan papal mis en mouvement dans le secret en 1844. Aujourd’hui le pape Benoît XVI doit arriver à Édimbourg, à Glasgow, à Londres et à Birmingham, pour tenter de conquérir la monarchie britannique, le Parlement de Grande-Bretagne, et le Royaume-Uni. La conclusion d’un article de Starkey, l’an dernier, donnait l’alarme au sujet du trophée que convoite le Pape.

« Peut-être [les sympathisants du catholicisme] n’ont-ils pas touché du doigt la dureté de la foi catholique. Ils ne se sont pas retrouvés face à face avec son magistère, qui a le pouvoir d’imposer des doctrines à volonté ; ils ne se sont pas retrouvés face à face avec l’infaillibilité pontificale. Jusqu’à présent, Rome a présenté aux anglicans un gant de velours. Mais sa tradition implique aussi une main de fer. Précédemment, le Pape Benoît XVI était le « Panzer-Cardinal », l’exécuteur implacable que dissimulait le visage avenant de Jean-Paul II. Maintenant qu’il est Pape, il s’est transformé en gentil nounours. Mais les anglicans ont intérêt à se le rappeler : ce nounours-là n’a rien d’une douce peluche. Tôt ou tard, le nœud coulant va se resserrer. »

Les fidèles chrétiens écossais et anglais qui font confiance à la Bible savent très bien ce qu’ils ont en face d’eux. Leur combat n’a rien de nouveau : au contraire, il a des racines historiques profondes.

Le sens biblique et historique

Cette visite papale au Royaume-Uni et la réponse vigoureuse des évangéliques montre que de part et d’autre, on comprend le sens historique profond ces événements. Au temps de la Réforme, quand le Seigneur a préparé son peuple à sortir de l’Église catholique, dans sa souveraineté il s’est servi de Luther, de Calvin, de Knox et de bien d’autres pour susciter un témoignage dans l’Europe entière. C’est pourquoi des âmes furent véritablement régénérées conformément à la Bible, par l’action du Saint-Esprit. Tout au long de l’histoire de l’Église, il y a eu des temps de réveil où Dieu s’est servi de l’Évangile de la grâce pour sauver beaucoup d’âmes. Il est tout à fait possible qu’aujourd’hui encore le Seigneur se serve du témoignage de ses fidèles et des milliers de traités qui seront distribués pour en amener beaucoup au salut par son Évangile de la grâce. Déjà les événements à venir au Royaume-Uni portent du fruit : ils ont insufflé vie et vigueur aux évangéliques d’Angleterre et d’Écosse. Un changement intervient déjà, semble-t-il, dans la maison de Dieu !

C’est pourquoi les évangéliques au Royaume-Uni et ailleurs, dans le monde entier, prient pour une effusion du Saint-Esprit en cette occasion historique. Ils prient en particulier pour que la grâce et la puissance incomparables du Seigneur accomplissent une œuvre profonde au Royaume-Uni, au moment même où l’adversaire des croyants bibliques, sous la forme séculaire d’un Pape, vient annoncer sa victoire sur eux et sur leur foi. La « bataille spirituelle de Grande-Bretagne » est engagée. « Que Dieu se lève, que ses ennemis se dispersent, et que ses adversaires fuient devant sa face » (Psaume 68:1). C’est la prière des chrétiens du Royaume-Uni, et notre prière pour eux.

Ceux qui aspirent à voir une action du Seigneur au cours de cette bataille ont de solides raisons bibliques d’espérer. La volonté de Dieu le Père est que le Christ Jésus, leur Médiateur, ait tout pouvoir au ciel et dans les affaires des hommes sur terre (voir Matthieu 28 :18). Il est donc aujourd’hui le Médiateur des chrétiens en tout ce qui concerne son règne spirituel au Royaume-Uni. Jésus-Christ est le Seigneur de toute grâce pour son peuple. Il a plu au Père que toute plénitude habite en lui (7), afin qu’il communique « grâce sur grâce » (8) aux chrétiens et que ceux-ci soient continuellement équipés en vue de toutes les situations qui se présenteront à eux. Ceux qui vont évangéliser en Grande-Bretagne peuvent avoir confiance : leurs efforts pour annoncer l’Évangile de la grâce ne seront pas vains. En fait, le Seigneur luimême les rendra fructueux en son temps. Avec confiance, nous pouvons prier avec eux pour que le témoignage qui sera donné, les nombreux traités qui seront distribués, et les événements qui se dérouleront soient l’occasion d’une effusion du Saint-Esprit qui attirera beaucoup de cœurs à Christ. Lui [le Saint-Esprit] « convaincra le monde de péché, de justice, et de jugement » (Jean 16:8). Le Saint-Esprit agit puissamment, avec des conséquences évidentes. Celui qui est amené à pleurer véritablement sur son péché, à gémir sous le fardeau de sa propre corruption, à désirer ardemment le Christ Jésus et à crier au Père pour être sauvé de son incapacité radicale, celui-là sait que l’Esprit du Dieu vivant agit en lui. Invoquons donc le Seigneur souverain, pour que ces événements imminents soient l’occasion d’un jaillissement de vie chrétienne authentique. Comme le proclame la Bible, « là où le péché a abondé, la grâce a surabondé, afin que comme par le péché a régné la mort, ainsi la grâce règne par la justice pour la vie éternelle, par Jésus-Christ notre Seigneur » (Romains 5:20).

Le dessein éternel de Dieu est qu’à des hommes pécheurs, la grâce soit accordée en Christ, par Christ. Insistons sur ce point : la grâce est souveraine, au sens le plus pur et le plus authentique du terme. Comme dit l’Écriture : « ils sont gratuitement justifiés par sa grâce »  (Romains 3:24). Enfin, la grâce est souveraine car Dieu l’accorde à qui il veut. Le règne du péché et de la fausse religion est vaincu par le règne de la grâce de Dieu : « ainsi la grâce règne » (Romains 5:21). La grâce abondante surpasse de loin les maux qu’engendre le péché. Lorsque le pécheur croit en Christ et a Christ pour seul garant devant le Dieu Très Saint, il n’est pas seulement délivré de ses péchés, mais il est amené à régner dans la vie. « Si par l’offense d’un seul la mort a régné par lui seul, à plus forte raison ceux qui reçoivent l’abondance de la grâce et du don de la justice régneront-ils dans la vie par Jésus-Christ lui seul » (Romains 5 :17).

Notes :

  1. http://www.indcatholicnews.com/news.php?viewStory=16378 accédé le 07/08/10
  2. http://blogs.telegraph.co.uk/news/damianthompson/100048643/papal-visit accédé le 04/08/10
  3. http://www.guardian.co.uk/media/2010/aug/03/bbc-papal-visit accédé le 07/08/10
  4. David Starkey, The Sunday Times, 25 octobre 2009, accédé le 07/08/10 http://www.timesonline.co.uk/tol/comment/columnists/article6888806.ece
  5. Walter Walsh, The Secret History of the Oxford Movement, 4e edition, 1898, p. 263 et ailleurs.
  6. http://www.catholic/org/international/international_story.php?id=34677 accédé le 25/08/10
  7. « Car en lui habite corporellement toute la plénitude de la divinité » (Colossiens 2:9).
  8. « Et nous avons tous reçu de sa plénitude, et grâce sur grâce » (Jean 1:16).

Richard Bennett, Association “Berean Beacon”, https://bereanbeacon.org/

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