Aux lecteurs

Chers amis,

Chaque année, le 17 mars, les festivités de « la Saint Patrick », attirent l’attention d’un nombre croissant de Français sur l’existence de ce personnage historique qui évangélisa l’Irlande au cinquième siècle de notre ère. Au-delà des légendes pieuses et des divertissements folkloriques, j’aimerais vous offrir l’occasion de découvrir Patrick lui-même, et ce qu’il a réellement dit, ressenti et vécu.

Le cœur de Patrick ne battait que pour l’Évangile de la grâce en Christ Jésus. Peut-être les éléments historiques ci-dessous étonneront-ils certains lecteurs qui ne savent pas encore quel était son message, à quelle lignée spirituelle il appartenait, et quel héritage il nous lègue. C’est un héritage entièrement biblique, qui ne doit rien au ritualisme ni à la hiérarchie de Rome.

D’ici peu, beaucoup vont fêter « la Saint Patrick ». Le but de cette étude n’est nullement d’encourager de telles manifestations charnelles et mondaines, ni d’inciter à vénérer Patrick.  Il est d’équiper les chrétiens pour qu’ils puissent, si possible, interpeller avec douceur ceux qui font ces choses ; pour qu’ils soient en mesure de dénoncer les mensonges, de rétablir la vérité historique, et de saisir l’occasion pour présenter l’Évangile dans sa pureté. Je vous serais donc reconnaissant de faire connaître cet article autour de vous, et si possible de l’afficher sur un site Internet.

De la part d’un Irlandais qui se réjouit de faire connaître le vrai message de Patrick, et vous salue fraternellement dans le Seigneur Jésus-Christ,

Richard Bennett

L’Irlande a une histoire qui ne ressemble à celle d’aucun autre pays. Jamais elle ne fut envahie par les légions romaines. L’évangéliste Patrick y apporta le message de la grâce. Il était issu d’une famille qui avait appartenu à Christ depuis au moins deux générations. Son père, écrit-il, était « le diacre Calpurnius, fils de feu Potitus, ancien à Bannaven Taburniae » (1). Nous tenons ces renseignements de Patrick lui-même, car il a rédigé son témoignage, intitulé  « Confessions ». Ce récit nous est parvenu en cinq exemplaires. Le premier date du septième siècle et se trouve dans le « Livre d’Armagh » ; le second, du dixième siècle, fait partie de la « Cotton Library » au British Museum ; le troisième est à l’abbaye de Saint-Vaast en France, et les deux autres appartiennent à la bibliothèque de la cathédrale de Salisbury en Angleterre. Ce document, dont l’authenticité est parfaitement établie, est notre principale source d’informations au sujet de Patrick et sa mission. Il montre sans l’ombre d’un doute que Patrick annonçait l’Évangile de la grâce.

Patrick naît en 373 (2) en Grande-Bretagne romaine, dans un village au bord de la Clyde qui se trouve dans l’Écosse actuelle. A seize ans il est capturé par une bande de pirates, puis vendu à un chef tribal de la région qui est aujourd’hui le comté d’Antrim en Irlande du Nord. Pendant six ans, il s’occupe de troupeaux. Il raconte : « Je fus emmené en captivité avant de savoir distinguer entre le bien et le mal » (3). Pendant cette captivité, il trouve la foi salvatrice dans le Christ Jésus, et se détourne de toute voie mauvaise. Il est convaincu de péché :

« Avant d’être humilié, écrit-il, j’étais comme une pierre gisant sous une épaisse couche de boue. Dans sa miséricorde, le Puissant vint me soulever et me placer dans un endroit élevé, au sommet du mur. Depuis lors je ne peux que crier ma reconnaissance au Seigneur, à cause de la grâce immense qu’il m’a accordée en ce monde et pour l’éternité.  La pensée humaine ne peut sonder une pareille grâce » (4).

Comme bien d’autres hommes pieux des siècles passés, Patrick découvre l’amour de Dieu dans les richesses de la grâce de Christ. Ce thème revient sans cesse dans son témoignage. Il explique : « J’ai envers Dieu une dette immense, car il m’a comblé de tant de grâce » (5). Patrick continue à grandir dans la grâce de Dieu. Après avoir mis sa foi dans « le Fils unique du Père, plein de grâce et de vérité » (Jean 1:14) il reçoit aussitôt « de sa plénitude, et grâce sur grâce » (Jean 1:16). Il écrit :

« Mon amour pour Dieu, ma crainte de lui et ma foi en lui grandissaient sans cesse. Mon esprit fut rendu capable de prier non pas une fois, mais cent fois par jour, et tout autant pendant la nuit. De plus, j’étais dehors dans la forêt ou dans la montagne, et je m’éveillais avant le jour pour prier dans la neige, par un froid glacial ou sous la pluie, sans prendre mal ni éprouver la moindre langueur. Je vois maintenant que l’Esprit brûlait alors en moi » (6).

Patrick raconte ensuite comment il s’échappa au bout de six années de captivité, avant de retrouver les siens après un pénible voyage sur terre et sur mer. Il écrit : « Je fus à nouveau réuni avec les miens en Grande-Bretagne. Ils m’accueillirent comme un fils, et me demandèrent du fond du coeur de ne plus jamais m’éloigner d’eux, puisque j’avais enduré tant de tribulations » (7).

Le Seigneur lui-même envoie Patrick en mission

Comme l’apôtre Paul, Patrick reçoit personnellement de Dieu un appel très clair pour aller annoncer l’Évangile dans le pays où il avait jadis été captif. Il raconte comment il entendit cet appel pendant un songe :

« Je vis un homme appelé Victoricus, venu, à ce qu’il semblait, d’Irlande. Il apportait de nombreuses lettres. Il m’en tendit une, qui commençait par ces mots : « La voix des Irlandais ». Tout en lisant, il me semblait entendre les voix de ceux qui demeuraient en bordure de la forêt de Foclut, près de la mer occidentale. Ils criaient d’une seule voix : ‘Nous t’en supplions, pieux jeune homme, reviens marcher parmi nous.’ Ces paroles me transpercèrent le cœur, au point que je fus incapable de poursuivre ma lecture. Là-dessus, je m’éveillai. Rendons grâces à Dieu, car plusieurs années après, le Seigneur exauça leur cri » (8).

Patrick dit encore que cet appel fut réitéré pendant une autre nuit, au cours d’un autre songe. Il interprète ces appels à la lumière des Écritures et cite les versets : « De même aussi l’Esprit nous aide dans notre faiblesse, car nous ne savons pas ce qu’il convient de demander dans nos prières. Mais l’Esprit lui-même intercède par des soupirs inexprimables » (Romains 8 :26). Il écrit aussi : « Le Seigneur notre avocat intercède pour nous. » Il s’appuie sur les Écritures pour s’assurer que l’appel vient bien du Seigneur et de nul autre. Il écrit encore : « Celui qui donna sa vie pour vous est celui qui parle au-dedans de vous » (9).  Il comprend que le Christ Jésus lui-même, le Sauveur qui était mort pour ses péchés, l’appelle à évangéliser l’île où il avait été prisonnier.

Patrick rédige également de sa propre main un autre document historique : sa lettre à Coroticus, un chef gallois qui avait massacré plusieurs jeunes gens nouvellement convertis. Il  explique à Coroticus que Dieu l’a envoyé en terre étrangère « pour annoncer la gloire inexprimable de la vie éternelle qui est dans le Christ Jésus notre Seigneur » (10).  Là est la clé qui permet de comprendre Patrick. Il se sait pécheur, et il a trouvé le salut là où seul un pécheur peut l’obtenir : « en Christ Jésus notre Seigneur » (11). Ses « Confessions » commencent ainsi : « Moi, Patrick, un pécheur, un paysan des plus simples, le moindre de tous les fidèles, et aux yeux de beaucoup, le plus méprisable. » Sa lettre à Coroticus commence de manière semblable : « Moi, Patrick, un pécheur sans instruction, résidant en Irlande… » Cela ne fait aucun doute : Patrick reconnaît qu’il est pécheur. Jamais il ne recherche quelque étincelle de vie en lui-même, jamais il ne s’appuie sur quelque rituel : il regarde simplement au Christ Jésus. L’expression qu’il emploie, « la gloire inexprimable de la vie éternelle qui est dans le Christ Jésus notre Seigneur » montre que pour lui personnellement, tout réconfort et tout courage se trouvent en Christ. La religion fondée sur les rituels lui est parfaitement étrangère : Patrick ne regarde qu’au Seigneur. Le catholicisme actuel (et déjà dans une certaine mesure celui des contemporains de Patrick) compte sur les sacrements, déclarés nécessaires au salut (12).  Mais Patrick se considérait comme un pécheur sauvé par la grâce du Christ Jésus. Son message, c’est que le salut se trouve en Christ seul : c’est un tout autre message que celui du catholicisme romain de son époque et de la nôtre.

Les débuts de la mission de Patrick

Vers l’âge de trente ans, l’évangéliste Patrick part pour l’Irlande, accompagné de quelques frères dans le Seigneur. Il arrive là-bas vers 405. C’est là un fait historique vérifiable. Marcus, un évêque irlandais du début du neuvième siècle, précise que Patrick est arrivé en Irlande en l’an 405 de notre ère. Nennius, contemporain de Marcus, reprend la même affirmation (13). Cette date est capitale, car bien des siècles après, certains tenteront d’identifier Patrick à Palladius, envoyé plus tard comme missionnaire en Irlande par le Pape Célestin. En effet, lorsqu’à Rome on apprend le succès de la prédication de Patrick, le pape Célestin dépêche sur place l’évêque Palladius pour soumettre les églises irlandaises et les amener sous le contrôle de Rome. L’émissaire du pape arrive en Irlande en 432, au moins 27 ans après la date à laquelle Dieu confia à Patrick la mission d’y prêcher l’Évangile. Palladius s’aperçoit que beaucoup d’églises refusent de se soumettre à l’évêque de Rome. Il essuie de nombreux échecs qui le découragent profondément. Comme le dit l’historien Philip Schaff : « Palladius se découragea si vite, que lui et ses assistants abandonnèrent bientôt le champ de mission, pour se rendre dans le nord de la Grande-Bretagne. Il mourut là parmi les Pictes… La mission que Rome avait confiée à Palladius fut un échec, mais la mission indépendante de Patrick fut une réussite. Patrick, le véritable apôtre de l’Irlande, a laissé sa marque indélébile sur les Irlandais, tant chez eux en Irlande qu’à l’étranger » (14).

Soixante années de grâce divine

En Irlande, Patrick et ses compagnons ont une tâche bien ardue. Ils sont confrontés à  l’antique religion païenne des Druides. Sans même s’en rendre compte, le peuple met sa confiance dans ces prêtres païens qui servent de médiateurs avec le monde spirituel. Mais quand Patrick annonce le Christ Jésus, voici ce qu’il dit :

« J’ai envers Dieu une dette immense, car il m’a comblé de tant de grâce, permettant que par mes paroles beaucoup connaissent une nouvelle naissance divine, puis soient confirmés ; que partout des clercs soient ordonnés.  Des foules sont parvenues à la foi, attirées par le Seigneur depuis les confins de la terre. Comme il l’a promis jadis par ses prophètes : « Les nations viendront à toi des extrémités de la terre, et elles diront : Nos pères n’ont hérité que le mensonge, de vaines idoles qui ne servent à rien » (Jérémie 16 :19). Et aussi : « Je t’ai établi pour être la lumière des nations, pour porter le salut jusqu’aux extrémités de la terre » (Actes 13 :47). Je veux donc compter sur sa promesse qui ne manque jamais de s’accomplir, exactement comme l’affirme l’Évangile » (15).

Patrick écrit qu’il a baptisé des milliers de chrétiens qui avaient confessé leur foi (16). Il évoque aussi des voyages pleins de périls, des épreuves, des déceptions. Derrière la prêtrise des Druides, il avait à faire aux puissances des ténèbres. Il comptait sur le Christ Jésus et sur le glorieux Saint-Esprit qui vient convaincre de péché, de justice, et de jugement. Il comprend que la grâce vient de Dieu seul :

« Par moi-même, je suis incapable, à moins que Dieu lui-même ne me donne une capacité. Qu’il sonde mon cœur et ma nature, tel est mon désir… Je suis prêt à ce qu’il m’accorde de boire de sa coupe, comme il l’a déjà accordé à d’autres qui l’aiment. Puisse-t-il ne jamais permettre que je sois séparé du peuple qu’il a acquis pour lui-même en cette terre lointaine. Que Dieu m’accorde la persévérance, et qu’il daigne faire de moi son témoin fidèle, pour l’amour de lui, jusqu’au jour de ma mort » (17).

Pendant soixante années, Patrick parcourt l’Irlande de long en large, annonçant l’Évangile. Comme Timothée et Tite avant lui, il ordonne des anciens et établit des églises. A la fin de sa vie, l’île compte 365 églises. Leur structure est biblique ; un pasteur (ou ancien) est au service de l’assemblée. L’autorité du pasteur est celle d’un serviteur qui ne domine aucunement sur le peuple de Dieu. Les normes scripturaires sont respectées. Quant aux monastères que fonde Patrick, ils n’ont rien de commun avec les monastères de Rome. Ils ressemblent beaucoup à ceux des Vaudois et des anciennes églises chrétiennes de l’Italie du nord et de la France méridionale : des hommes viennent y passer quelques années pour étudier les Écritures et pour apprendre à annoncer l’Évangile. Par la suite, ces mêmes hommes se marient et fondent des familles. Ils n’abandonnent pas le monde pour chercher un lieu de refuge afin de cultiver quelque sainteté personnelle : non, ce sont des hommes qui ont connu la vie et la lumière dans le Christ Jésus, et dont le souci est d’annoncer l’Évangile authentique. Ces églises et ces monastères fondés en Irlande par Patrick valent bientôt à l’Irlande d’être appelée « l’île des saints et des lettrés ».

Plus de six cents ans de fécondité spirituelle

La splendeur du message évangélique prêché par Patrick et ses compagnons continue à rayonner longtemps après la mort de ces derniers. Des missionnaires célèbres marchent sur les traces de Patrick : en 563 Colomba se met en route avec ses compagnons pour l’Écosse. Plus tard, en 612, Colomban et ses compagnons partent évangéliser la France et l’Allemagne. Kilian et les frères qui l’accompagnent deviennent missionnaires en Franconie et à Würzburg en 680. Forannan et ses douze frères partent apporter l’Évangile jusqu’aux confins de la Belgique en 970 (18).

Pendant plus de six siècles, en Grande-Bretagne, en Allemagne, en France, en Suisse, en Italie et au-delà, des missionnaires irlandais annoncent un Évangile aussi pur que celui de Patrick. Mais au neuvième et au dixième siècle, des ténèbres s’étendent sur l’Europe. C’est l’époque dite du Haut Moyen âge : prenant le pouvoir par les intrigues et par les persécutions, l’Église de Rome dirige désormais l’Europe d’une main de fer. Mais même dans ce climat assombri, des missionnaires irlandais continuent à annoncer l’Évangile véritable, à répandre une semence qui au cours des siècles suivants portera beaucoup de bon fruit un peu partout en Europe.

L’héritage de Patrick est confisqué

Avec l’arrivée des Danois au neuvième siècle, cependant, l’Église celtique d’Irlande commence à perdre sa pureté biblique. D’autre part, le pape déchaîne sa puissance militaire pour contraindre l’Irlande à se soumettre à son contrôle. Cela commence avec le décret du pape Adrien IV, adressé en 1155 au roi d’Angleterre Henri II. Le pape l’autorise à envahir l’Irlande. Il lui envoie aussi un anneau, gage de son investiture en tant que « Seigneur de l’Irlande ». Ce pape exhorte le monarque à « extirper les vices qui ont pris racine [en Irlande] et à prélever au bénéfice de St. Pierre et de la sainte Église romaine un penny par an dans chaque foyer » (19).

En 1171, Henri II met en oeuvre les plans de la papauté. Avec sa puissante armée il soumet la nation irlandaise tout entière. Au Synode de Cashel en 1172, il se fait remettre par chaque évêque ou archevêque une charte confirmant que le royaume d’Irlande lui appartient, à lui et à ses héritiers. Le roi fait parvenir des copies de ces chartes au pape Alexandre III. La correspondance de ces évêques et de ces archevêques nous apprend que le pape se réjouit grandement d’avoir ainsi étendu ses pouvoirs. En 1172 il envoie une bulle confirmant le décret de son prédécesseur Adrien. Il adresse encore d’autres décrets à Henri II, aux princes et aux seigneurs d’Irlande, établissant une hiérarchie sur le peuple et sur les conducteurs spirituels, et imposant à l’Irlande et à l’Angleterre l’obéissance au trône papal.

Patrick a laissé un héritage vivant

Le cœur de Patrick ne battait que pour l’Évangile de Christ. Dans son témoignage il écrit :

« À bien des égards, je suis imparfait. Mais je désire que mes frères et ma parenté connaissent mes dispositions et les désirs de mon âme. Je n’ignore pas ce que dit le Psaume au sujet de mon Seigneur : « Tu fais périr les menteurs » (Psaume 5 : 6).  Dieu dit aussi : « une bouche menteuse fait mourir l’âme. » De même, le Seigneur dit dans l’Évangile : « Au jour du jugement, les hommes rendront compte de toute parole vaine qu’ils auront proférée » (Matthieu 12:36). Il convient donc que je craigne grandement, avec terreur et tremblement, ce jugement au jour où nul ne pourra se dissimuler ni se cacher… » (20).

Ces paroles de Patrick sont comme un coup de trompette prophétique de la part du Seigneur. Combien il est grave de voler l’héritage d’une nation, surtout quand cet héritage est la vie et la lumière du Christ Jésus ! À présent les Irlandais sont captifs des rites du catholicisme romain. Cependant nous sommes nombreux à nous être détournés de ces choses mortes, pour nous laisser abreuver par la grâce divine biblique qui se trouve dans le Christ Jésus. Dans sa grâce et sa miséricorde, Dieu a effacé nos péchés sur la croix du Calvaire. « A plus forte raison, donc, maintenant que nous sommes justifiés par son sang, serons-nous sauvés par lui de la colère » (Romains 5:9). Comme Patrick autrefois, nous aspirons à annoncer l’Évangile de Dieu à ceux qu’il a élus en Christ « avant la fondation du monde » (Éphésiens 1:4). Ce qui rend la vie de Patrick extraordinaire, c’est simplement la grâce de Dieu manifestée en Christ Jésus. Pendant plus de six cents ans après Patrick, l’Irlande a continué à faire retentir l’appel divin de l’Évangile véritable. Comme Patrick s’attendait à ce que la puissance de Dieu triomphe du pouvoir sacerdotal des Druides, nous nous attendons aujourd’hui à ce que le même Évangile biblique donne aussi la vie à ceux qui sont dans le sacerdoce et la hiérarchie catholiques. Le combat et la victoire appartiennent au Seigneur. « Ne crains pas, petit troupeau, car votre Père a trouvé bon de vous donner la royaume » (Luc 12 :32). Héritiers de Patrick, nous prions ces paroles de Christ : « Père, je veux que là où je suis ceux que tu m’as donnés soient aussi avec moi » (Jean 17:24). Mais le Seigneur a prononcé aussi des paroles effrayantes à l’adresse de ceux qui restent toute leur vie dans une religion fabriquée par l’homme : « Tous ceux qui me disent, ‘Seigneur, Seigneur’ n’entreront pas dans le royaume des cieux, mais seulement ceux qui font la volonté de mon Père qui est dans les cieux » (Matthieu 7 :21). Par une profession purement intellectuelle de foi « chrétienne » recourant à la médiation de la prêtrise et des sacrements, personne n’aura de part avec Dieu en Christ ; seuls auront part ceux qui font la volonté du Père. Et le Seigneur a expliqué la volonté de Dieu on ne peut plus clairement : « L’œuvre de Dieu, c’est que vous croyiez à celui qu’il a envoyé » (Jean 6:29). « Aujourd’hui, si vous entendez sa voix, n’endurcissez pas votre cœur » (Hébreux 3:7,8).  L’Évangile de Christ est inébranlable, et ses droits sur votre vie le sont également. « La foi vient de ce qu’on entend, et ce qu’on entend vient de la parole de Dieu » (Romains 10:17). Croyez en lui, et en lui seul :  « Et voici ce témoignage, c’est que Dieu nous a donné la vie éternelle, et que cette vie est dans son Fils. Celui qui a le Fils a la vie ; celui qui n’a pas le Fils de Dieu n’a pas la vie » (1 Jean 5:11-12). Alors, comme Patrick le fut autrefois, vous serez inébranlable ; et il en sera ainsi pour toute l’éternité. « Si quelqu’un est en Christ, il est une nouvelle création. Les choses anciennes sont passées ; voici, toutes choses sont devenues nouvelles » (2 Corinthiens 5:17). « Sortez du milieu d’elle, mon peuple, afin que vous ne participiez point à ses péchés, et que vous n’ayez point de part à ses fléaux » (Apocalypse 18:4).


Notes :

  1. The Confession of Patrick : http://irelandnow.com/legends/confession.html, p. 1
  2. Selon les avis les plus autorisés, Patrick est né vers l’an 373 de notre ère. Lanigan fournit de bonnes raisons d’estimer qu’il est mort en 465 (Apud Lanigan, vol.iv, p. 112). Le Livre d’Armagh corrobore les arguments de Lanigan : « De la passion du Christ jusqu’à la mort de Patrick, 436 années se sont écoulées. La crucifixion ayant eu lieu vers l’an 30, Patrick est donc vraisemblablement décédé autour de l’an 466. Des récits tout à fait dignes de foi attestent qu’il a passé soixante années à prêcher l’Évangile aux Scots et aux Irlandais. Voir : St. Patrick, Apostle of Ireland, dans l’ouvrage de J.A. Wylie, History of the Scottish Nation (Londres, Hamilton, Adams et Cie. Et Andrew Elliot, Édimbourg, 1886, Vol. II, Ch. 9.
  3. The Confession of Patrick, p. 3.
  4. Ibid., p. 2.
  5. Ibid., p. 5.
  6. Ibid., p. 2.
  7. La Confession de Patrick, p. 3.
  8. Ibid., p. 3.
  9. Ibid., p. 3.
  10. Letter to Coroticus, http://prayerfoundation.org.st_patricks_letter_to-coroticus.htm, p. 2, 30/1/03.
  11. « …afin de gagner Christ, et d’être trouvé en lui, non avec ma justice, celle qui vient de la loi, mais avec celle qui s’obtient par la foi en Christ, la justice qui vient de Dieu par la foi » (Philippiens 3:8,9).
  12. « L’Église affirme que pour les croyants les sacrements de la Nouvelle Alliance sont nécessaires au salut ». Catéchisme de l’Église Catholique, § 1129, Éditions Centurion/Cerf/Fleurus-Mame/Librairie Éditrice Vaticane, Paris, 1998.
  13. L’historien J.A. Wylie fournit de solides arguments démontrant que Patrick a commencé à évangéliser l’Irlande dès 405. En particulier, il cite le Pr. Killen : « C’est un fait que reconnaissent les meilleurs critiques, toutes dénominations confondues ». C’est l’avis de Usher, Ware, Tillemont, Lanigan, et Neander… D’après le Pr. Killen,  Patrick est arrivé en Irlande immédiatement après la mort de Nial, dit ‘Nial aux neuf otages’, en l’an 405. (St. Patrick : Apostle of Ireland, J. A. Wylie, dans History of the Scottish Nation, Vol. II, ch. 13, note 4.)
  14. Philip Schaff, History of the Christian Church, Vol. 4, Ch. 2, Section 14: “The Conversion of Ireland”.
  15. La Confession de Patrick, p. 5.
  16. Ibid., p. 2.
  17. Ibid., p. 8.
  18. Pour une liste plus complète, voir Philip Schaff, History of the Christian Church, Vol.4, Ch. 2, “Conversion of Northern and Western Barbarians, Section 15, The Irish Church after St. Patrick. The Missionary Period.”
  19. Pour lire le texte integral de la bulle du pape Adrien II, conférant à Henry II le pouvoir de conquérir et de soumettre à Rome les églises chrétiennes d’Irlande, voir : http://www.yale.edu/lawweb/avalon/medieval/bullad.htm  01/02/2003
  20. La Confession de Patrick, p. 8.

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