Richard Bennett

On eût dit que nous assistions à l’accomplissement de cette parole du prophète Esaïe : « Tu disais en ton cœur : je monterai au ciel, j’élèverai mon trône au-dessus des étoiles de Dieu… Je serai semblable au Très-Haut » (Esaïe 14:13-14).

La visite du pape à la « Journée Mondiale de la Jeunesse » en Australie revêtit un éclat particulier lorsqu’il arriva dans le port de Sydney à bord d’un luxueux vaisseau à moteur. Il fut accueilli notamment par une danse indigène ; les jeunes portèrent haut la flamme d’innombrables torches jusque tard dans la nuit. Benoît XVI évoqua brièvement ses propres problèmes politiques, condamnant et regrettant comme il se doit les sévices sexuels perpétrés par des prêtres australiens. Par la suite, il rencontra quatre de leurs victimes, soigneusement sélectionnées parmi une foule de plaignants. On peut se demander si ceux qui ne purent s’entretenir avec lui auraient tous manifesté la même déférence. « Les pédophiles ne peuvent être prêtres », a dit le pape, évoquant sans ambages cette crise qui a bouleversé son Église. Le Pontife Suprême reconnaissait implicitement par là que cette Église s’est avérée incapable de traiter la cause profonde de toute cette déchéance morale déshonorante pour le catholicisme. Assurément, le mal vient de ce fléau contre nature qu’est le célibat obligatoire imposé par Rome à son clergé depuis tant de siècles, et dont les conséquences désastreuses sont restées si longtemps dissimulées aux yeux du monde. Entouré de tout cet apparat qui séduit tant les jeunes, le pape saisit paradoxalement l’occasion de la Journée Mondiale de la Jeunesse pour tenir des propos qui trompent la jeunesse catholique, la tranche d’âge la plus fréquemment victime de sévices sexuels.

Des excuses vaines

Le Vatican ne reconnaît nullement que ces effroyables sévices dans l’Église catholique actuelle aient le moindre lien avec les enseignements anti-bibliques de Rome, qui interdit à ses prêtres de se marier et leur impose le célibat. Il ne reconnaît pas non plus que du point de vue historique, ce fléau séculaire soit le propre de l’Église romaine. Pire encore, le pape continue de nier tout lien entre le célibat forcé et la sodomie. Mais Donald Cozzens, prêtre catholique bien connu et ancien recteur d’un séminaire très en vue, le Séminaire Sainte-Marie à Cleveland dans l’Ohio, écrit dans son ouvrage sur la prêtrise : « En ce début de 21e siècle, on s’aperçoit de plus en plus que la prêtrise devient une profession homosexuelle, et ceux qui connaissent bien le milieu sacerdotal contestent rarement ce constat… les séminaristes ‘gay’ se sentiront probablement à l’aise et chez eux dans un séminaire qui compte une forte population d’homosexuels »  (1). Les regrets que le pape exprima à Sydney, son entretien avec les quatre victimes, et sa déclaration comme quoi les pédophiles ne peuvent être prêtres sont en fait une opération de relations publiques. Cela revient à nier carrément la dure réalité : l’inconduite sexuelle, la pédophilie, et les perversions si répandues parmi le clergé catholique, dont le monde entier a eu la preuve. Cependant, le mardi 15 juillet 2008, le pape présida la messe préliminaire à sa visite avec vingt-six cardinaux, quatre cents évêques, et quatre mille prêtres. Selon les estimations, cent quarante-trois mille pèlerins se rassemblèrent à Barangaroo près de Darling Harbor. Un compte-rendu de presse évoque « une vague d’optimisme remplissant les pèlerins d’un enthousiasme frénétique. »

Les directives du pape pour la jeunesse

Le pape adressa un discours important aux jeunes sur le champ de courses de Randwick  lors de la vigile nocturne du samedi 19 juillet 2008. Il tint d’abord des propos exubérants au sujet du Saint-Esprit, puis exhorta les jeunes en ces termes : « Acceptez dans vos cœurs et dans vos pensées le septuple don du Saint-Esprit !… Nous avons rappelé que par le grand don du baptême, nous qui sommes faits à l’image et à la ressemblance de Dieu, nous sommes devenus les enfants adoptifs de Dieu, une nouvelle création » (2).

Le pape affirme que l’homme renaît par le baptême, mais c’est entièrement faux. Cette « renaissance par le baptême » est un dogme catholique officiel (3),  diamétralement opposé à l’enseignement du Seigneur Jésus-Christ. Le Seigneur dit à ses disciples : « Celui qui écoute ma parole, et qui croit à celui qui m’a envoyé, a la vie éternelle et ne vient point en jugement, mais il est passé de la mort à la vie » (Jean 5 :24). La vie spirituelle ne découle pas de quelque rituel institutionnel : elle est l’œuvre de Dieu le Saint-Esprit, qui possède une puissance souveraine. Une authentique nouvelle naissance engendre une foi personnelle vivante (4). Dieu demande une foi personnelle, individuelle. C’est la grâce de Dieu qui  donne pareille foi, et qui accorde le pardon des péchés quand l’âme se confie dans le Seigneur JésusChrist. L’apôtre Paul l’annonce clairement : « Sachez donc, hommes frères, que c’est par lui que la pardon des péchés vous est annoncé » (Actes 13:38). En croyant à l’œuvre parfaitement achevée que le Christ Jésus a accomplie sur la croix, nous obtenons la vie éternelle et le pardon des péchés. Mais à Sydney, on a enjoint à environ trois cent mille jeunes catholiques d’aller se faire pardonner leurs péchés en se confessant à l’oreille d’un prêtre, dans ce qu’on a appelé « le plus grand confessionnal du monde » (5). Près de mille prêtres en deux cent cinquante lieux différents ont entendu les péchés de ces jeunes et leur ont accordé le pardon. De plus, le pape a accordé des indulgences, ce décret moyenâgeux, cette survivance des fraudes papales dénoncées par Luther au seizième siècle. Cette fois, le décret du Vatican était formulé ainsi : « Ceux qui se rassembleront à Sydney en Australie, dans un esprit du pèlerinage, pour prendre part aux célébrations des 23e Journées Mondiales de la Jeunesse recevront une indulgence plénière » (6).

La messe fut présentée comme la continuation du sacrifice de Jésus-Christ. L’hostie consacrée, censée devenir le Christ en personne fut adorée au cours de la messe. Darlene Zschech, qui est bien connue, chanta au cours de ce renouvellement rituel du sacrifice de Christ, et aussi pendant le Chemin de Croix traditionnel. Les quatorze stations de ce Chemin de Croix, qui passent pour être la représentation du procès et de la crucifixion de Christ, font appel à des images de Jésus-Christ fabriquées par l’homme, ce qui la Bible interdit formellement. Plusieurs de ces stations sont dépourvues de tout fondement biblique. D’après la tradition catholique, le Christ serait tombé trois fois, il aurait rencontré Marie en chemin, et une femme du nom de Véronique lui aurait essuyé le visage ; d’autre part, son corps, après avoir été descendu de la croix, aurait été placé dans les bras de Marie. Toute cette action mêle habilement fiction et histoire biblique, et elle amène de l’eau au moulin des traditions papales tout en suscitant l’intérêt et les louanges du monde.

Tous ces événements visaient non à présenter les vérités du texte biblique, mais à frapper le regard et l’oreille pour susciter d’intenses émotions. Les principaux médias publièrent des photographies du pape magnifiquement vêtu et dans toute sa gloire. Le Seigneur Jésus-Christ, lui, fut relégué aux stations du Chemin de Croix, qui présentent un Christ mort entre les bras de Marie. Jamais on ne parla de sa Personne glorieuse, de sa puissance infinie, ni de sa condition incomparable de Seigneur des seigneurs, de Roi des rois siègeant désormais à la droite de Dieu le Père. Bien sûr, les rituels par lesquels on osa associer le Nom du Seigneur Jésus-Christ à ce rassemblement autour du pape confèrent à tout ce cérémonial « l’imprimatur » de la piété catholique traditionnelle. Ces rituels familiers à tous les participants font partie de l’identité catholique romaine, tout comme l’adhésion aux enseignements du pape. L’apparat déployé à Sydney renforça cette identité : mais que peut-il bien apporter à l’âme pécheresse et vide ?

Le rassemblement de Sydney : une évaluation

Pour évaluer correctement les événements de Sydney, il faut connaître les dogmes qui sous-tendent la papauté dans son ensemble.  Un fil à plomb unique permet de tester les doctrines catholiques : l’Écriture seule. Dans la Bible, le Seigneur présente les glorieux attributs de sa nature, seule source de salut éternel pour les pécheurs. L’unique chemin du salut offert par le Dieu unique en trois Personnes, c’est le salut par sa grâce, par la foi dans l’œuvre divine du Fils, le Rédempteur. « Car c’est par la grâce que vous êtes sauvés, par le moyen de la foi. Et cela ne vient pas de vous, c’est le don de Dieu. Ce n’est point par les œuvres, afin que personne ne se glorifie » (Éphésiens 2:8-9).  Premièrement, il y a la puissance, la grâce, et la bonté souveraines du Père qui manifeste son amour envers une âme perdue. « En lui [Christ] Dieu nous a élus avant la fondation du monde, pour que nous soyons saints et irréprochables devant lui ; il nous a prédestinés dans son amour à être ses enfants d’adoption par Jésus-Christ, pour célébrer la gloire de sa grâce dont il nous a favorisés dans le bien-aimé » (Éphésiens 1:4-6). Deuxièmement, ces mêmes qualités divines demeurent en Jésus-Christ le Médiateur, qui donne la vie éternelle à ses rachetés. Comme le dit le Seigneur lui-même, « Glorifie ton Fils, afin que ton Fils te glorifie, selon que tu lui as donné pouvoir sur toute chair, afin qu’il accorde la vie éternelle à tous ceux que tu lui as donnés. Or, la vie éternelle, c’est qu’ils te connaissent, toi le seul vrai Dieu, et celui que tu as envoyé, Jésus-Christ » (Jean 17 :1-3).  Enfin le Saint-Esprit applique ce don de vie, de puissance, de grâce, et de miséricorde au chrétien en le régénérant, en justifiant, et en le sanctifiant, en qui il vient demeurer. Ainsi, le salut des pécheurs fait resplendir l’ineffable gloire de la nature divine de ces trois Personnes distinctes que sont le Père, le Fils, et le SaintEsprit (7).

Ces aspects purement divins du salut des âmes qu’opère le Dieu Trine sont constamment occultés dans le dogme catholique par les ersatz offerts par la papauté à la place des trois Personnes divines, et à la place de l’œuvre accomplie par le Père, par le Fils, et par le Saint-Esprit. Quoique la Rome papale s’en défende formellement, elle s’offre elle-même en tant qu’ersatz charnel à la place des Personnes divines et de l’œuvre de la Sainte Trinité. À Dieu le Père, la Rome pontificale substitue son pape, qu’elle appelle « le Saint Père ». À la Personne du Seigneur Jésus-Christ et à son œuvre rédemptrice, elle substitue ses sacrements. Au Saint-Esprit, elle substitue ses prêtres. Cette triple substitution n’est rien de moins qu’un blasphème épouvantable.

La puissance souveraine du Père, source première de l’action de la Trinité

L’Écriture Sainte proclame que le Père gouverne de manière souveraine, gracieuse, parfaitement aimante et sage. C’est lui qui « opère toutes choses d’après le conseil de sa volonté… » (Éphésiens 1:11). Aussi le Seigneur Dieu accomplit-il son dessein en toutes choses, malgré toute l’opposition vaine que l’homme ou le diable peuvent susciter. Comme le proclame sa Parole écrite, « Tous les habitants de la terre ne sont à ses yeux que néant : il agit comme il lui plaît avec l’armée des cieux et avec les habitants de la terre, et il n’y a personne qui résiste à sa main et qui lui dise : Que fais-tu ? » (Daniel 4:35).

Pour pouvoir croire en Jésus-Christ, il est absolument nécessaire que les pécheurs soient d’abord attirés vers le Fils par le Père. Le Seigneur Jésus nous l’apprend : « Nul ne peut venir à moi, si le Père qui m’a envoyé ne l’attire » (Jean 6:44). Ni le baptême, ni l’absolution, ni le système sacramentel, ni l’extrême onction, ni les « derniers sacrements » n’aideront jamais un seul pécheur à se tenir devant Dieu. Il faut que le Père intervienne pour le détourner des attraits du monde, des séductions de Satan, et l’attirer vers son Fils.

Quand le Pape se substitue à la puissance souveraine du Père

Le catholicisme présente officiellement le pape en tant que Pontife romain qui « a sur l’Église, en vertu de sa charge de Vicaire de Christ et de Pasteur de toute l’Église, un pouvoir plénier, suprême et universel qu’il peut toujours librement exercer » (8). Ainsi l’Église de Rome attribue à son pontife le gouvernement souverain et les prérogatives morales de Dieu lui-même. Ne nous y trompons pas : tout au long de l’histoire, dans son arrogance, la papauté s’est approprié les prérogatives appartenant au Dieu Trine Tout-puissant qui règne sur ses créatures. Siècle après siècle, au temps du Saint Empire Romain, les papes ont sans discontinuer imposé la puissance et l’autorité de l’Église romaine au moyen des terreurs de l’Inquisition. Pourtant, aujourd’hui comme hier, malgré cette impressionnante description d’un pouvoir « plénier, suprême et universel », le pape est incapable d’attirer ne serait-ce qu’une seule âme au Christ Jésus et à une foi chrétienne authentique. Aussi a-t-il toujours dû proposer des ersatz et des contrefaçons tenant lieu de la puissance qu’a le Père pour attirer une âme à Jésus. Ces produits de substitution sont, par exemple, les cérémonies rituelles et vides ; l’institution de médiateurs autres que Christ, en particulier la Marie catholique, ainsi que les images et les statues ; c’est aussi le mysticisme. À propos de cette fausse Marie, le pape déclare officiellement : « Par son obéissance elle est devenue, pour elle-même et pour tout le genre humain, cause de salut » (9). Chose stupéfiante, même pour Rome, le pape exalte aussi cette « Marie » en tant que « Toute sainte » (10).

Il n’y a pas à s’étonner de ce que le pape revendique aussi l’autorité d’un enseignement infaillible. Selon la pensée papale, on a un pape infaillible qui a la présomption d’exercer un contrôle spirituel sur la pensée d’adeptes asservis au pontife qui tient lieu de Dieu. Le « Saint Père » catholique exige ostensiblement cette soumission. C’est ce que dicte la loi vaticane : « Le Pontife suprême, en vertu de sa charge, jouit de l’infaillibilité dans le magistère lorsque, comme Pasteur et Docteur suprême de tous les fidèles auquel il appartient de confirmer ses frères dans la foi, il proclame par un acte décisif une doctrine à tenir sur la foi ou les mœurs » (11). Mais l’infaillibilité en tant qu’attribut naturel est l’apanage exclusif de Dieu. Comme le proclame l’apôtre Paul : « Que Dieu… soit reconnu pour vrai, et tout homme pour menteur » (Romains 3 :4). S’opposant directement à la puissance souveraine du Père, le Vatican usurpe les titres du Dieu souverain, et, par sa propre autorité, qualifie son pontife de « Saint Père » (12) et de « Très saint » (13).

Dans la vie ordinaire, quand un catholique se met à réfléchir à son salut éternel devant Dieu, il pense à son Église. Puisque l’Église catholique offre ce qu’elle appelle « le salut », il s’ensuit qu’en tout premier lieu, les catholiques s’appuient sur cette clé de voûte qu’est la triple puissance pontificale. Dernièrement on a vu des catholiques compter premièrement sur le pape pour obtenir la bénédiction spirituelle, en acceptant  son « indulgence plénière » accordée aux participants du rassemblement de Sydney. Selon l’enseignement catholique officiel, « Par les indulgences les fidèles peuvent obtenir pour eux-mêmes, et aussi pour les âmes du Purgatoire, la rémission des peines temporelles, suites des péchés » (14).

La Trinité œuvre pour le salut par la grâce du Seigneur Jésus-Christ

Dans l’Écriture, il y a une alliance de grâce entre Dieu et Jésus-Christ. Dans son rôle de Père, Dieu a choisi son peuple dans le Christ Jésus avant la fondation du monde. Dans son rôle de Médiateur, Jésus-Christ a pris chair afin d’être le sacrifice pour les péchés de ceux que le Père lui avait donnés (15). Sous la Loi, le Christ Jésus a mené une vie parfaite et il est mort d’une mort parfaite sur la croix. Il a donc pu s’écrier sur cette croix : « Tout est accompli » (Jean 19 :30). Il a  intégralement payé le prix des péchés de son peuple, une fois pour toutes, à tout jamais. Ainsi le Nouveau Testament proclame : « La grâce et la vérité sont venues par Jésus-Christ » (Jean 1:17).  « Et nous avons tous reçu de sa plénitude, et grâce sur grâce » (Jean 1:16). Seule sa grâce nous rend acceptables devant le Dieu Très Saint. « C’est pourquoi il est capable de sauver parfaitement ceux qui s’approchent de Dieu par lui » (Hébreux 7:25). « En effet il a plu au Père de faire demeurer en lui toute plénitude » (Colossiens 1:19). C’est de cette plénitude qu’il dispense en abondance à tous les siens « grâce sur grâce ». Nous avons reçu un don qui est tellement grand, tellement riche, tellement précieux que l’Écriture parle de « grâce sur grâce ». Cette grâce que nous recevons de Christ est d’ordre personnel. Elle vient de lui et par lui, par l’amour du Père, par l’action du Saint-Esprit. L’Écriture présente notre bienheureux Seigneur comme la plénitude du Père, riche en grâce, et possédant en lui-même tout ce qui est nécessaire pour remplir les siens de vérité, de grâce, et d’amour.

L’ersatz qu’offre la papauté à la place de la grâce du Seigneur Jésus-Christ

Dans le catholicisme romain, le concept de « grâce » est tout différent. La Rome papale déclare que la grâce a été confiée à l’Église. Mais jamais la Bible n’enseigne pareille chose. Selon la doctrine officielle de Rome, « C’est dans l’Église qu’est déposée ‘la plénitude des moyens du salut’. C’est en elle que nous acquérons la sainteté par la grâce de Dieu » (16). L’étrange résultat de cet enseignement, c’est que l’Église de Rome prétend pouvoir pardonner les péchés. Elle proclame donc : « Il n’y a aucune faute, si grave soit-elle, que la Sainte Église ne puisse remettre. Il n’est personne, si méchant et si coupable qu’il soit, qui ne doive espérer avec assurance son pardon, pourvu que son repentir soit sincère » (17). Cette « grâce déposée » dans la Rome papale résiderait dans ses sacrements, qu’elle déclare « nécessaires au salut » (18). À cause de cette prétention, à Sydney on voit trois cent mille catholiques aller se faire pardonner leurs péchés dans « le plus grand confessionnal du monde ». Un autre exemple de la même tentation séculaire, consiste à compter sur des rituels magiques et sur des substances physiques pour se procurer la vie. Ces doctrines anti-bibliques font encourir une malédiction éternelle, du fait que l’Évangile de Christ est perverti. « Si quelqu’un vous annonce un évangile s’écartant de celui que vous avez reçu, qu’il soit anathème [maudit] ! (Galates 1:9).

Une contrefaçon de la puissance du Saint-Esprit

L’unique moyen d’échapper à la colère de Dieu contre le péché, c’est la puissance du Saint-Esprit qui applique l’œuvre parfaitement achevée de Christ aux individus que Dieu appelle et fait sortir des ténèbres. Parlant de la puissance du Saint-Esprit, le Seigneur proclame : « Et quand il sera venu, il convaincra le monde de péché, de justice, et de jugement » (Jean 16:8). Le Saint-Esprit convainc de péché en amenant le pécheur perdu à prendre conscience de son état de perdition et de son besoin de la justice de Christ. Seul le Saint-Esprit peut donner à l’âme la vie spirituelle, et à la pensée la lumière surnaturelle. C’est pourquoi le Seigneur lui-même proclame : « En vérité, en vérité, je te le dis, si un homme ne naît de nouveau, il ne peut voir le Royaume de Dieu » (Jean 3:3). Pour le Seigneur, « la nouvelle naissance » est indispensable : « Ce qui est né de la chair est chair, et ce qui est né de l’Esprit est esprit » (Jean 3:6). Le Seigneur Dieu sauve les pécheurs glorieusement, « selon sa miséricorde, et par le bain de la régénération, et le renouvellement du Saint-Esprit » (Tite 3:5). Les croyants véritables naissent « non du sang, ni de la volonté de la chair, ni de la volonté de l’homme, mais de Dieu » (Jean 1:13). Cette œuvre unique accomplie par l’Esprit de Dieu applique au pécheur la rédemption de Christ : elle est on ne peut plus claire et profonde. L’action du Saint-Esprit est absolument nécessaire pour amener les pécheurs à Christ. En tout cela, le Saint-Esprit est souverain. Étant donné que la rédemption de Christ est directement liée au ministère du Saint-Esprit, il est blasphématoire de revendiquer une puissance divine pour le prêtre catholique. Mais telle est bien la contrefaçon que Rome nous offre. Elle enseigne officiellement que « Les prêtres ont reçu un pouvoir que Dieu n’a donné ni aux anges ni aux archanges… Dieu sanctionne là-haut tout ce que les prêtres font ici-bas » (19). En déléguant à ses prêtres pareille fausse autorité, le pape égare et trompe des millions d’adeptes.

Par exemple, en aspergeant de quelques gouttes d’eau la tête d’un enfant, le prêtre prétend lui ôter la culpabilité du péché originel et régénérer son âme (20). Le murmure réconfortant du prêtre dans le confessionnal peut donner au pénitent l’assurance du pardon de ses péchés, tout en le livrant à la damnation éternelle. De même, en prononçant quelques paroles sur un morceau de pain, le prêtre prétend créer la chair, le sang, et la divinité de JésusChrist : c’est un blasphème (21). « L’hostie » qui résulte des paroles du prêtre sépare, dit-on, le pécheur de ses péchés. C’est faire bon marché de l’action du Saint-Esprit qui sépare l’âme de ses habitudes pécheresses (22). Le baptême et la confession catholiques sont une fausse monnaie, sans valeur devant Dieu, et préjudiciable au pécheur. Bien qu’à Sydney le pape n’ait pas tari d’éloges sur l’action du Saint-Esprit, il n’en a pas moins envoyé les jeunes vers mille prêtres pour obtenir le pardon. C’est extrêmement grave, car « quiconque parle contre le Saint-Esprit, il ne lui sera pardonné ni dans le monde présent, ni dans le monde à venir » (Matthieu 12:32). Quoique le pape Benoît XVI ait mentionné le Saint-Esprit plus de cinquante fois de manière apparemment favorable, en envoyant ces jeunes se confesser à un prêtre, il a nié la puissance de la troisième Personne de la Trinité et a usurpé son rôle. Il est bien dans la même ligne que ses prédécesseurs depuis le huitième siècle. Ils se sont approprié le titre blasphématoire de « Vicaire de Christ », alors que le véritable remplaçant de Christ est le Saint-Esprit, à qui le Seigneur Jésus a confié le soin universel des âmes.

Réponse à la triple contrefaçon vaticane

On voit là une constante : le Vatican offre un produit de substitution trompeur à la place de l’œuvre rédemptrice du Dieu Trine. Il imite le contrôle suprême, universel et souverain de Dieu le Père, en revendiquant la même domination pour son « Saint Père ».  Il met de côté la grâce de Christ Jésus le Rédempteur en la remplaçant par ses sacrements inutiles. Il cherche à dépouiller Dieu le Saint-Esprit de l’œuvre sanctifiante qui lui appartient en propre, en attribuant à ses prêtres imparfaits et pécheurs la puissance de la troisième personne de la Trinité. L’heure est venue pour ceux qui aiment véritablement le Seigneur et la vérité de son Écriture Sainte d’avoir le courage de leurs opinions. Le Seigneur nous commande non seulement de lutter pour la foi donnée aux saints une fois pour toutes, mais encore de nous séparer de ceux qui acceptent les compromissions. « Sortez du milieu d’eux, séparez-vous, dit le Seigneur » (2 Corinthiens 6:17). À nous tous qui avons été sauvés par sa grâce seule, par la foi seule en Christ seul, le Seigneur commande d’annoncer l’Évangile.

Notre grande mission est d’apporter l’Évangile de vérité fondé sur sa Parole.

Conclusion

L’histoire de l’Église montre à maintes reprises à quel point les jeunes et ceux

qui manquent de vigilance se laissent tromper. C’est bien ce qui s’est passé à Journée

Mondiale de la Jeunesse de 2008 à Sydney, une fois de plus, et sous les yeux du monde entier. Auprès de ces jeunes souffrant d’un vide spirituel et accoutumés au style décontracté des blue-jeans, avec quelle adresse le pape s’est fait le représentant de tout ce qui est splendeur séculaire, pieuse, et bien ordonnée ! Cependant, dans sa gloire éphémère, le pape a présenté un message hérétique parfaitement destructeur à ces pauvres âmes chancelant dans les ténèbres. On eût dit que nous assistions à l’accomplissement de cette parole du prophète Esaïe: « Tu disais en ton cœur : je monterai au ciel, j’élèverai mon trône au-dessus des étoiles de Dieu… Je serai semblable au Très-Haut » (Esaïe 14:13-14). Entre cette déclaration et la description que fait l’apôtre Paul de « l’homme impie » qui « s’élève au-dessus de tout ce qu’on appelle Dieu ou qu’on adore… se proclamant lui-même Dieu » (2 Thessaloniciens 2:4). Comme ses prédécesseurs, le pape actuel se fait constamment appeler « Saint Père », « Très Saint », ou « Sa Sainteté » ; mais ces titres-là appartiennent exclusivement à Dieu. Dieu est le seul Être qui ait une nature sainte (23).  Il n’empêche qu’à Sydney, le pape a cherché une fois de plus à asseoir sa propre justice et sa gloire de « Saint Père ». Tout comme le Seigneur dénonçait les Pharisiens qui tentaient d’établir leur propre justice et leur propre gloire, de même aujourd’hui les chrétiens véritables devraient s’opposer au système apostat du pape. Il y va du salut de beaucoup. Le Seigneur a adressé des paroles particulièrement fortes aux Pharisiens et à leur fanatisme pieux. Ils comptaient sur leurs propres traditions et sur leur propre justice pour être acceptés par Dieu. Parce qu’ils ne croyaient pas que le Seigneur Jésus était le Sauveur, ce dernier leur opposa cette parole : « Si vous ne croyez pas ce que je suis, vous mourrez dans vos péchés » (Jean 8:24).  Comme les Pharisiens, les catholiques d’aujourd’hui s’appuient avec foi sur le système romain et papal, et sur son pape. « Celui-là est l’antichrist, qui nie le Père et le Fils » (1 Jean 2 :22). Celui qui persiste à appeler le pape le « Saint Père »  renie en fait le Père et le Fils véritables. Celui qui persiste dans ses péchés mourra de même dans ses péchés.

L’espérance éternelle qui ne trompe pas

Le Seigneur Jésus-Christ est mort à la place de celui qui met véritablement sa foi en lui. Seuls sa vie et son sacrifice parfait sont la rançon du chrétien. « Le Fils de l’homme n’est pas venu pour être servi, mais pour servir, et pour donner sa vie comme la rançon de beaucoup » (Marc 10 :45). En Jésus-Christ nous voyons l’exemple suprême de la grandeur véritable. Le Messie de Dieu, « le Fils de l’homme » aurait fort bien pu mettre en avant son droit d’être servi par les hommes. Au contraire, il est venu pour servir et pour donner sa vie en rançon pour beaucoup. Tel était le prix qu’exigeait le Dieu Très saint afin que la justice soit satisfaite et que les péchés soient pardonnés.

Parce que cette rançon a été versée, le chrétien est libéré du péché et il reçoit le don de la vie éternelle : « Car le salaire du péché, c’est la mort ; mais le don gratuit de Dieu, c’est la vie éternelle en Jésus-Christ notre Seigneur » (Romains 6:23). Le salaire du péché étant comme le salaire d’un travail, à juste titre Dieu fait cette menace : « L’âme qui pèche, c’est celle qui mourra » (Ézéchiel 18:4). Dieu reste fidèle à sa Parole. La mort est là, face à la vie éternelle. L’une et l’autre dureront toute l’éternité. Le don de Dieu, ce n’est pas ce que le chrétien mérite : au contraire, c’est purement l’effet de l’amour, de la miséricorde, et de la grâce qui sont l’œuvre de Dieu : « Celui qui n’a point connu le péché, il l’a fait devenir péché pour nous, afin que nous devenions en lui justice de Dieu » (2 Corinthiens 5 :21). « Celui qui croira et qui sera baptisé sera sauvé ; mais celui qui ne croira pas sera condamné » (Marc 16 :16).

Je vous engage à étudier ces questions, à prier à leur sujet, et à faire connaître cet article autour de vous. Si possible, veuillez l’afficher sur un site Internet. Merci.


Notes :

  1. Donald B.Cozzens, The Changing Face of the Priesthood : A Reflection of the Priest’s Crisis of Soul (Collegeville, MN: The Liturgical Press, 2000) p. 107, 135. 2. Discours du pape à l’hippodrome de Randwick le samedi 19 juillet 2008 : http://www.vatican.va/holy_father/benedict_xvi/speeches/2008/july/documents/hf_be n-xvi_spe_20080719_vigil_fr.html
  2. Code de Droit Canonique, Canon 849 : « Le baptême… par lequel les êtres humains sont délivrés de leurs péchés, régénérés en enfants de Dieu, et, configurés au Christ par un caractère indélébile, sont incorporés à l’Église. » http://www.vatican.va/archive/

FRA0037/__P2R.HTMle

  1. Voir Jean 6:63 et 1 Pierre 1:23.
  2. http://news.yahoo.com/s/nm/pope_australia_confessions_dc   (22/07/2008)
  3. http://catholicnewsagency.com/new.php?n=13147   (22/07/2008) Version française : http://www.emploi-pac.com/article.php3?id_article=2079
  4. Voir Psaume 18:2, Esaïe 12:2, et Esaïe 45:22.
  5. Catéchisme de l’Église Catholique, Éd. Centurion/Cerf/Fleurus-Mame/Librairie Éditrice Vaticane, Paris, 1998, § 882.
  6. Catéchisme, § 494.
  7. Catéchisme, § 2677 : « En demandant à Marie de prier pour nous, nous nous reconnaissons pauvres pécheurs et nous nous adressons à la ‘Mère de Miséricorde’, à la Toute Sainte. »
  8. Code de Droit Canonique, Canon 749 : http://www.vatican.va/archive/FRA0037/__P2F.HTM
  9. The Catholic Encyclopedia, Robert Broderick, éd. (Nashville, TN: Thomas Nelson et Cie., 1976) p.217.
  10. Henry Denzinger, éditeur, The Sources of Catholic Dogma. Traduction par Roy Deferrari de la 30e edition de l’Enchiridion, N° 649.
  11. Catéchisme, 1498.
  12. Jean 17:2-4 ; Philippiens 2:6-8 ; Éphésiens 1:4-7.
  13. Catéchisme, § 824.
  14. Catéchisme, § 982.
  15. Catéchisme, § 1129 : « L’Église affirme que pour les croyants les sacrements de la Nouvelle Alliance sont nécessaires au salut. »
  16. Catéchisme, § 983.
  17. Code de Droit canonique, Canon 849.
  18. Catéchisme, § 1413.
  19. Catéchisme, § 1393.
  20. Voir Apocalypse 15:4, et 1 Samuel 2:2.

Richard Bennett, Association “Berean Beacon”, http://bereanbeacon.org

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